Les perspectives du FMI pour 2023: les voyants au vert pour l’Algérie

L’Algérie a nettement amélioré ses indicateurs économiques pendant 2022 qui devront se poursuivre en 2023, selon le Fond monétaire international (FMI), lequel émet certaines appréhensions liées au risque d’une baisse des revenus pétroliers de l’Algérie. Des réformes devront ainsi être engagées ou poursuivies.
C’est à l’issue de ses consultations avec l’Algérie, au titre de l’article IV, que le FMI a établi un nouveau rapport sur l’économie algérienne. Une évolution de l’économie algérienne est enregistrée durant l’année 2022 à la faveur de la hausse des prix des hydrocarbures, ayant allégé la pression sur ses finances publiques et extérieures, selon le FMI qui prévoit des perspectives favorables pour 2023, mais la croissance devrait ralentir et l’inflation reste élevée à moyen terme.
Le rebond des cours des hydrocarbures a atténué les pressions sur les finances publiques et extérieures et la reprise suite au choc de la pandémie semble s’être renforcée, a indiqué le FMI dans son rapport, précisant qu’en 2022, « le solde des transactions courantes devrait enregistrer son premier excédent depuis 2013 et les réserves internationales ont augmenté, interrompant leur baisse tendancielle au cours des dernières années ».
« Un solde budgétaire aurait été enregistré en 2022 du fait des revenus exceptionnels des hydrocarbures et de la nette sous-exécution des dépenses inscrites au budget », a estimé le FMI, précisant que la reprise économique s’est renforcée et la croissance du PIB hors hydrocarbures est estimée à 3,2 % en 2022, contre 2,1 % en 2021.
La hausse de l’inflation reste, néanmoins « un défi considérable », selon le FMI qui précise que « l’inflation globale s’est accélérée pour atteindre 7,2 % en 2021 et est estimée à 9,3 % en 2022 », soit, son plus haut niveau depuis 26 ans. Le taux d’inflation doit rester élevé à moyen terme, selon les prévisions de cette institution internationale, qui précise que son taux devrait s’atténuer légèrement à 8,1 % en 2023.
Des perspectives favorables pour 2023 sont prédites par le FMI. Ainsi, la croissance du PIB hors hydrocarbures devrait se renforcer pour atteindre 3,4 % en 2023 sous l’effet d’une forte augmentation des dépenses budgétaires, mais qui « devrait ralentir progressivement par la suite pour atteindre 2 % environ à moyen terme ».
Le compte des transactions courantes devrait rester excédentaire en 2023 et enregistrer un déficit croissant à compter de 2024. Les perspectives dépendent, néanmoins, de la trajectoire de prix des hydrocarbures, a noté le FMI dans son rapport.
« L’éventuelle hausse des investissements dans le secteur des hydrocarbures et des projets miniers en cours de développement constituent toutefois des facteurs positifs pour les perspectives de l’économie algérienne », a-t-on noté. Le Fond monétaire international a émis des recommandations.
L’on exhorte la Banque d’Algérie de resserrer sa politique monétaire dès à présent, de relever son taux directeur, préconisant dans la foulée, à l’occasion de la révision en cours de la loi sur la monnaie et le crédit, d’interdire « formellement » le financement monétaire et ce, dans le but de renforcer l’indépendance de la BA et sa capacité à agir sur la stabilité des prix.
La réforme des subventions avec renforcement d’une protection sociale ciblée contribuerait à réaliser le rééquilibrage budgétaire requis, ainsi qu’une réforme paramétrique des retraites, une réduction des dépenses d’investissement et la poursuite des réformes fiscales, sont aussi recommandés par le FMI.
Ce dernier, a par ailleurs salué les progrès accomplis en matière de réforme de la gestion des finances publiques, mais aussi les réformes législatives, citant la nouvelle loi sur l’investissement, la loi sur l’auto-entreprenariat et celle relative aux énergies renouvelables, les jugeant propices à créer un environnement plus propice à l’activité du secteur privé. Les services du FMI mettent, par contre, en garde contre les risques liés aux mesures strictes de réglementation des importations, recommandent de poursuivre les réformes visant à améliorer l’ouverture commerciale et la compétitivité.
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