Economie algérienne en 2023: Les bonnes notes de la banque mondiale
Bonnes perspectives pour l’économie algérienne en 2023. Dans ses prévisions, la Banque mondiale a indiqué que la reprise économique devrait se poursuivre cette année, soutenue par le secteur hors-hydrocarbures et par la croissance des dépenses publiques.
La nécessité de maintenir le cap et de poursuivre les réformes engagées a été toutefois soulignée, en prévision d’une éventuelle chute des prix des hydrocarbures et son impact sur l’économie nationale.
Dans son dernier rapport sur le suivi de la situation économique de l’Algérie, la Banque Mondiale (BM) a indiqué que « l’économie algérienne a poursuivi son redressement au cours du premier semestre 2022, à la faveur du retour de la production pétrolière à ses niveaux d’avant la pandémie et de la reprise constante du secteur des services, conjugués à une activité agricole plus vigoureuse ».
Ce redressement devrait, a-t-on précisé, se poursuivre en 2023. Il sera soutenu par le secteur hors hydrocarbures et la croissance des dépenses publiques. L’analyse qui repose sur des données économiques du premier trimestre 2022, a également indiqué que la hausse des prix des hydrocarbures a permis particulièrement le redressement des soldes extérieurs (balance des paiements) de l’Algérie.
« Après avoir enregistré une croissance estimée à 59 % au cours des six premiers mois de 2022 et atteint un niveau record en juin, le prix moyen des exportations algériennes d’hydrocarbures a chuté d’environ 26 % au troisième trimestre », a-t-on précisé, soulignant par ailleurs l’appréciation du dinar par rapport au dollar et à l’euro.
L’inflation reste cependant élevée à 9,4 % en glissement annuel au cours des neuf premiers mois de 202, notamment en raison de la hausse mondiale des prix des denrées alimentaires, qui ont augmenté de 13,6 % en Algérie, affectant particulièrement les ménages les plus pauvres, a précisé la BM, évoquant dans ce sens l’intervention des autorités, lesquelles ont intensifié les mesures de protection du pouvoir d’achat.
Cela, a-t-on noté, en rehaussant les salaires de la fonction publique, en accordant des allocations de chômage aux jeunes primo-demandeurs d’emploi et en augmentant les subventions pour les produits alimentaires de base. Toutes ces mesures ne sont pas sans conséquences, selon la BM qui prévient sur une éventuelle baisse des prix du pétrole.
« Ce niveau de dépenses pourrait entraîner des problèmes à moyen terme en cas de chute des cours mondiaux du pétrole, et donc de réduction des recettes publiques », a mis en garde la Banque mondiale, soulignant la nécessité de maintenir le cap et de poursuivre les réformes engagées.
« Il est impératif de maintenir le cap. La mise en œuvre des mesures du plan d’action du gouvernement visant la mobilisation accrue des recettes fiscales, l’utilisation plus efficace des ressources publiques et la promotion des investissements du secteur privé est essentielle pour parvenir à surmonter les difficultés de la conjoncture internationale et mettre l’Algérie sur la voie d’une croissance durable et inclusive», selon Kamel Braham, représentant résident de la Banque mondiale en Algérie, cité par la BM dans son rapport.
Ainsi, selon le même rapport, l’économie algérienne devrait croître de 2,3 % en 2023, affirmant néanmoins que « les perspectives macroéconomiques restent exposées aux fluctuations des cours mondiaux des hydrocarbures ». La raison pour laquelle il est essentiel, à moyen et à long terme, de faire du secteur privé hors hydrocarbures le moteur de la croissance et de la diversification de l’économie, a-t-on recommandé.
La poursuite de la mise en œuvre des programmes nationaux de réforme structurelle, l’ouverture « accrue » au secteur privé, l’amélioration de la compétitivité de l’économie et le renforcement de l’investissement dans le capital humain sont également préconisé par cette institution internationale, à même de garantir la vitalité et à la résilience économiques de l’Algérie.