Du pain sur la planche pour l’ANIE
Le référendum sur la nouvelle Constitution, prévu le 1er novembre, représente pour l’Autorité nationale indépendante des élections (l’ANIE) une deuxième expérience en matière d’organisation et de contrôle des échéances électorales. Pour le président de l’Autorité, Mohamed Charfi, le rendez-vous est crucial. Il s’agit d’une opportunité, pour lui et son staff, afin d’essayer de combler les lacunes relevées, lors du scrutin du 12 décembre dernier, et démontrer les capacités de cette instance à garantir un référendum transparent.
Pour ce faire, M. Charfi a appelé, avant-hier, les délégués de wilayas à «renforcer la notion de la régularité des élections, en assumant toute la responsabilité » lors des préparatifs de ce processus référendaire.
« La régularité du prochain rendez-vous électoral, en l’occurrence le référendum sur le projet de révision de la Constitution, proposé par le Président Tebboune, renforcera la confiance qu’il faudra pour une gouvernance loyale, en vue de prendre des décisions cruciales en faveur de l’Etat algérien », a-t-il déclaré à l’occasion de l’installation des délégués de l’ANIE au niveau de sept (7) wilayas au centre du pays.
Il a estimé, à ce titre, que la révision constitutionnelle « offre toutes les garanties assurant la régularité des élections », citant, entre autres, la constitutionnalisation de l’ANIE, la codification du financement politique, la préservation de la libre volonté populaire et l’offre de chances équitables au vote et à la candidature, afin que la voix de l’électeur soit respectée.
Conformément aux missions conférées à l’ANIE, il faudra, souligne encore M.Charfi, « lutter contre la corruption dans l’élection des dirigeants à partir du président de la République jusqu’au président communal ».
Non sans exhorter les délégués de wilaya à faire preuve de responsabilité et d’œuvrer à la sensibilisation des citoyens, quant à l’importance de participer à ce rendez-vous électoral d’envergure. Il s’engage à leur assurer, conséquemment, l’intégrité sanitaire dans le cadre d’un protocole rigoureux applicable durant tout le processus électoral.
Au sujet de ce protocole sanitaire approuvé par le Comité scientifique de suivi de la pandémie du Covid-19, le président de l’ANIE l’a qualifié « d’acquis important », qui illustre la nouvelle gouvernance, assurant que cette dernière « œuvre en parfaite coordination avec les différentes institutions de l’Etat et dans le respect des prérogatives des instances, ainsi que les compétences des corps ».
M. Charfi a appelé, dans ce sens, l’ensemble des délégués de wilaya à contrôler et à suivre la mise en œuvre des dispositions de ce protocole au niveau des centres et bureaux de vote, ajoutant que les collectivités locales veilleront à réunir toutes les conditions de son application.
Les délégués de wilayas sont appelés ainsi à s’acquitter de leur rôle initial à savoir la surveillance du processus électoral depuis la désignation des encadreurs jusqu’aux opérations de dépouillement, l’établissement des PV, leur notification au Conseil constitutionnel et la proclamation des résultats.
S’agissant des moyens mobilisés, M. Charfi a fait savoir que l’ANIE allait recourir, en prévision du référendum du 1er Novembre, à « un nouveau mode d’intervention » en matière de gestion des ressources. Il est question, explique-t-il, d’un travail d’étroite coordination avec les
ministères concernés par les élections (Intérieur, Affaires étrangères, Santé, Communication et Finances) permettant à ses membres de bien exercer leurs fonctions.
A ce propos, le président de l’Autorité avait évoqué, il y a quelques semaines, une externalisation d’une assistance d’ordre matériel, qui sera confiée à une commission de soutien, rassurant que cela ne pourrait à aucun cas altérer l’indépendance de l’ANIE. « En quoi l’ANIE pourrait devenir plus indépendante en achetant l’isoloir ou en prenant à sa charge la restauration et le transport de ses encadreurs. Il s’agit plutôt d‘une assistance d’ordre matériel, qui tend à diminuer les efforts de l’instance électorale à même de pouvoir se concentrer sur sa mission », avait-il déclaré sur les ondes de la radio nationale.
L’ancien ministre de la Justice relève, de la sorte, le défi pour que la date du 1er novembre, retenue pour l’organisation du référendum sur le projet de révision de la Constitution, soit synonyme de « justice et de victoire contre l’injustice ».