Pêcheurs disparus: Les téléphones sonnent mais personne ne répond
Les intenses recherches pour retrouver les 6 marins-pêcheurs, disparus depuis le 18 juin dernier, n’ont abouti à aucun résultat en dépit des multiples sorties en mer des navires de la marine nationale.
Selon des sources portuaires, les derniers signaux du radar concernant le chalutier “Kamel”, à bord duquel se trouvaient les six marins, remontait à 2 h de la journée de leur disparition, à environ 7 miles marins, à l’endroit de pêche appelé Sicilien.
Cet endroit maritime, très prisé par les marins-pêcheurs en raison de la profusion de poissons a été passé au peigne fin tant par les caméras sous-marines que par les sonars de recherche, en vain. Mais il y a du nouveau dans cette affaire .
Selon des membres de la famille des 6 marins-pêcheurs, les téléphones portables de leurs proches disparus sonnaient mais personne ne répondait. Ce qui porte à croire qu’ils sont encore en vie et qu’ils n’ont pas péri par noyade suite à un naufrage. Toujours selon leurs familles et plusieurs marins-pêcheurs de la Grenouillère, il se pourrait que les 6 disparus aient échoué quelque part sur les côtes maritimes tunisiennes, voire en haute mer internationale.
Certains téléphones cellulaires des marins-pêcheurs disparus appartiennent au réseau Ooredoo. Il est dès lors possible pour réactiver les recherches concernant les disparus de solliciter le concours de l’opérateur Ooredoo pour situer l’endroit où se trouvent les 6 marins. Outre l’aide d’Ooredoo, le gouvernement algérien pourrait saisir le gouvernement tunisien pour tenter des recherches en vue de retrouver les marins-pêcheurs disparus. Il convient de rappeler que des dizaines d’embarcations lourdes ou légères, composées de professionnels de la pêche ou de la harga, échouent souvent, à la suite d’intempéries ou de pannes de moteur, sur les rivages maritimes tunisiens.
Récemment, trois corps de jeunes harraga algériens ont été rejetés par la mer sur la plage de Benzert. Sur les réseaux sociaux, un avis de recherche à témoin indiquait, pour la première fois, leur nom, prénom et âge. Il s’agit de Khalil Benssina, né en 1994, Billal Benmerabet, né en 1990 et Abdelahamid Benlaredj, né en 1998. Concernant la disparition des 6 marins-pêcheurs, s’ils venaient à tomber entre les mains des gardes-côtes tunisiens, il serait fort possible qu’ils connaissent la prison sans que leurs familles respectives n’en soient informées, encore moins le gouvernement algérien.
Le gouvernement tunisien a pris ces habitudes dés l’ère du président Ben Ali et, depuis, rien n’a changé. Pour rappel, les familles des 6 disparus avaient tenu un sit-in, au lendemain de cette disparition, devant le siège des gardes-côtes pour exiger des recherches rapides. Ces familles ont expliqué que «cette disparition est étrange pour la simple raison que nos enfants sont des professionnels de la mer. En plus, les conditions de la météo n’étaient pas aussi mauvaises au moment de leur disparition. Nous exigeons des recherches immédiates afin de retrouver nos proches».
Dans une déclaration à la presse, ces familles ont expliqué : «A la première heure de la journée de samedi, nous n’avons eu aucun contact avec nos enfants, jusqu’à ce jour. Les gardes-côtes ont réagi en retard. Ce n’est que dans la journée de dimanche qu’un navire a entamé l’opération de recherche. Dans un intervalle de deux ans, quatre embarcations ont été portées disparues en mer. Les autorités algériennes réagissent à chaque fois de la même manière. Ils attendent que ça soit trop tard pour envoyer un navire rechercher les marins. Nous sommes bien placés pour savoir que la marine algérienne ne manque pas d’équipements adéquats pour ce genre d’opération. C’est plutôt le facteur humain qui entrave l’enquête».
Pour le moment, tant que les téléphones cellulaires des disparus sonnent, selon les membres de leurs familles, le gouvernement algérien se doit de prendre contact avec celui de la Tunisie.