Dr Lyès Merabet, président du SNPSP : « La satisfaction de nos revendications en bonne voie »

Le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), le Dr Lyès Merabet, a affirmé que les revendications et propositions de son organisation syndicale sont désormais sur la bonne voie et vont dans le sens de la concrétisation.

Les différentes rencontres organisées entre les responsables qui se sont succédé à la tête du secteur de la santé et les partenaires sociaux concernant les dossiers relatifs, notamment, au statut particulier, à la promotion dans les grades ainsi qu’aux régimes indemnitaires ont mis du temps pour aboutir, mais il semblerait que les choses commencent à changer.

Contacté par le Jeune Indépendant, le Dr Merabet a fait savoir qu’une réunion dans le cadre de la commission mixte, chargée du suivi des dossiers des partenaires sociaux, a été organisée dimanche dernier avec des représentants du SNPSP et des cadres du ministère, le but étant, selon lui, d’avoir un état des lieux de la prise en charge des propositions de son organisation syndicale, principalement celle concernant le statut particulier.

« La situation n’était pas encore tranchée, ce jour-là, car il y avait un désaccord entre le ministère de la Santé et la Direction générale de la fonction publique ainsi qu’avec le ministère des Finances par rapport aux propositions des syndicats, soulevées dans le cadre du statut particulier, notamment les nôtres. Nos propositions ont finalement atterri au niveau du Conseil des ministres, lors duquel le Président a demandé aux secteurs concernés de revoir leurs copies », a-t-il expliqué. « Le président de la République lui-même n’a pas été convaincu du travail qui a été fait, celui-ci étant en deçà des aspirations du personnel de la santé ».

« Nous sommes plus que jamais rassurés par les instructions et orientations du chef de l’Etat et nous espérons être associés dans le cadre de cette révision pour, au moins, avoir un regard sur ce qui a été fait, ce qui a été accordé ou rejeté et pour faire éventuellement des contre-propositions. Nous espérons que ça va aboutir à quelque chose de consistant en matière de révision salariale », a-t-il indiqué.  

Le Dr Merabet a tenu à noter les propositions phares sur lesquelles insiste le SNPSP. Elles tournent essentiellement autour de la mise en place ou la création d’une fonction publique propre au secteur de la santé, comme ce qui est fait, a-t-il dit, dans la plupart des pays actuellement. « Nous avons une seule Direction générale de la fonction publique qui chapeaute tous les secteurs, et elle ne peut pas assurer des solutions à tous les secteurs », a-t-il indiqué, estimant que le secteur de la santé est spécifique par rapport aux horaires de travail, à la continuité du travail et qu’il contient une multitude de qualifications allant du simple fonctionnaire au professeur. Il a, dans ce sens, affirmé que le statut particulier doit couvrir et accompagner cette spécificité, espérant que « ça va se concrétiser ».

L’autre proposition qui, selon le Dr Merabet, est aussi importante, c’est celle de la révision de la grille des salaires. Cette dernière, a-t-il expliqué, a été promulguée en 2007, à travers un décret présidentiel, et le SNPSP demande soit la promulgation d’une nouvelle grille qui réponde aux exigences et au changement de situation de la politique des salaires, soit la revalorisation du point indiciaire en passant à 90 DA au lieu de la valeur ordinaire qui est à 45 DA actuellement.

Le président du SNPSP a insisté sur la promotion au grade avec transformation des postes budgétaires, c’est-à-dire une promotion indexée à l’ancienneté, soit aux années d’exercice, au lieu que ce soit sur concours et épreuves écrites. Il a, dans ce cadre, fait savoir que le syndicat a constaté beaucoup de retard concernant l’accès aux grades dans le cadre du parcours professionnel du fait que les postes budgétaires n’étaient pas toujours disponibles.

De ce fait, le SNPSP demande une progression automatique au niveau des grades, conditionnée à l’ancienneté et à d’autres éléments qui seront discutés et négociés avec l’administration centrale.

Le Dr Merabet a également insisté sur la pérennisation sur le plan du régime indemnitaire, citant en exemple la permanisation de la prime Covid qui, selon lui, pose problème de manière récurrente. « La prime Covid devrait être assurée chaque trois mois, mais nous avons constaté beaucoup de retard dans son versement, sachant que la dernière tranche nous a été versée au mois d’août 2022 », s’est-il indigné. Le SNPSP a d’autre part réclamé une indemnité destinée aux personnels exerçant aux urgences et au niveau des points de garde à temps plein, et ce eu égard à leurs conditions de travail.

Par ailleurs, le Dr Merabet a considéré qu’un effort pour instaurer le dialogue avec le partenaire social doit se faire par la direction centrale. « Nous ne sommes pas satisfaits du déroulement de la tenue des réunions avec le ministère de la Santé, qui se font chaque année. Il y a une rupture dans ce sens et nous dénonçons cet état de fait », a-t-il indiqué.

C’est la raison pour laquelle, a-t-il souligné, son syndicat demande à revenir vers une commission centrale avec des réunions régulières pour « être vraiment dans le dialogue et dans l’échange et le contact ». Il a, en outre, demandé que ces réunions soient présidées par des responsables aptes à prendre des décisions et que la commission soit placée sous l’autorité du secrétaire général du ministère de tutelle ».

Le Dr Merabet a, par ailleurs, évoqué la situation des commissions paritaires qui sont bloquées mais qui sont importantes pour le déroulement de la carrière des professionnels de la santé. Il a, dans ce sens, estimé qu’actuellement, la réglementation n’est pas respectée dans beaucoup d’établissements, et ce à travers plusieurs wilayas.