Djebel Ouahch, le nœud gordien de l’autoroute Est-Ouest

Annoncée en mai 2011, la livraison du tunnel de Djbel Ouahch s’est vu repoussée puis repoussée jusqu’à… son effondrement en janvier 2014. Un effondrement qui aura raison de Cojaal, le consortium japonais.
Six mois plus tard et devant l’incapacité de dénicher un repreneur, la décision de contourner le second plus long tunnel de l’autoroute Est-Ouest (1900m) est prise –le plus long tunnel étant celui d’El Kentour(2 500m).
Deux variantes s’offrent alors, dont l’une allait sacrifier la forêt de Djebel Ouahch. Option écartée in extremis par les de providentiels protecteurs de la nature. Cette dernière sera donc écartée pour une seconde plus coûteuse. Quatre entreprises algériennes se chargeront de réaliser le tronçon d’une longueur de 13 kilomètres à livrer au plus tard juin 2015.
Mais, la livraison du tronçon devra encore attendre à en croire la cadence imprimée aux travaux, constatée en fin de semaine par le ministre des Travaux publics lors d’une virée dans la région. Le ministre avait fait plus tôt une halte à Aokas dans la wilaya de Béjaïa.
Le rythme des travaux inhérents au dit tronçon a été qualifié par le ministre d’insuffisants. Un constat qui mènera M. Abdelkader Kadi, a jugé indispensable des éclaircissements. Les quatre entreprises engagées seront ainsi « sommées » de « se présenter » le lendemain au département des Travaux publics à Alger.
Les raisons liées aux mauvaises conditions météorologiques invoquées par les responsables des entreprises ont été, en effet, repoussées par l’hôte de la ville des Ponts.
Suite à ce coup de gueule, les quatre entrepreneurs auront certainement du mal à convaincre la tutelle tant il est vrai que le projet avait été cédé en période estivale et qu’ils (les entrepreneurs) devaient prendre des dispositions afin de respecter les clauses du cahier des charges.
Toutefois, devant l’impatience du ministre, il est fort à craindre que les injonctions ministérielles n’auront d’effet qu’à contraindre les « manœuvriers » locaux à « bâcler » les travaux rien que pour être au rendez-vous.
Juin est en effet l’ultimatum fixé par l’hôte de la capitale de l’Est au chargé du chantier pour le livrer à la circulation. Il est à se demander toutefois, quelles raisons pousseraient ainsi les responsables à mettre le vent en poupe à des entreprises dotées de main-d’œuvre très peu qualifiée qui souvent héritent de projets presque « au hasard » .
Ceci, au moment où des tentatives de l’ambassadeur du Japon de voir les autorités algériennes revenir à de meilleurs sentiments et à revoir leur position vis-à-vis du consortium japonais pourraient faire basculer la décision de la tutelle. L’octroi d’une autre chance aux Asiatiques pour reprendre le chantier du tunnel n’est donc pas à écarter.
D’une longueur de 1 900 m, le tunnel creusé dans une zone de grès numidiens peu rigides, nécessiterait, à en coire des spécialistes, l’usage de moyens très « sophistiqués » pour résister au surpoids de la masse montagneuse en dessous de la forêt. En tout cas, ce sera faire preuve d’incrédulité que de croire que les usagers de l’autoroute verront de sitôt le bout du tunnel de… Djebel El-Ouahch.
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