Djamel Zenati : «l’institution militaire, seule partie pouvant négocier avec le peuple»

L’institution militaire est la seule partie avec laquelle le peuple pourra négocier pour faire sortir le pays de la crise qui nécessite une solution urgente. C’est ce qu’a affirmé ce lundi l’ancien député et membre de la direction du Front des forces socialistes (FFS), Djamel Zenati, lors de son passage au forum du journal Liberté.
Il justifie cette vision par le fait que l’armée est une institution de l’Etat et pourrait garantir le respect du processus de transition de l’ancien ordre au nouvel ordre. L’intervenant s’explique en disant que l’institution militaire ne se résume pas seulement au chef d’état-major et qu’elle a su par son parcours sécuritaire, préserver son patriotisme. Cependant, il faudrait que cette période de transition serve à préparer la séparation entre le politique et le militaire, nuance l’intervenant.
La transition démocratique doit être une œuvre collective, un effort de tous en vue de déconstruire le système en place, suggère Zenati. Ajoutant qu’elle doit se faire dans le temps et avec l’implication de la diaspora qui est en train de se mobiliser et de s’organiser. Les acteurs directs de la transition doivent répondre à des critères précis et s’engager à respecter un certain nombre de principes, prévoit-il.
Pour lui, il n’y a pas de modèle général précis de la transition. C’est une expérience historique singulière et elle doit puiser ses éléments constructifs de la réalité de chaque société. Il a rappelé que l’annonce du 5e mandat du président Abdelaziz Bouteflika était le déclic de ce mouvement citoyen massif.
Cet ancien militant pense que « la négociation reste tributaire de la satisfaction de certains préalables, tels le renoncement à la prolongation du mandat du Président en poste, le renvoi du gouvernement ainsi que la dissolution du FLN et le gel des transferts de capitaux et autres transactions suspectes des dignitaires et clientèles du régime ».
Il a été relevé également que le pouvoir est terrorisé à l’idée de devoir partir en laissant derrière lui un état des lieux des plus compromettants. Il s’agit, tient à préciser l’intervenant, de trois dossiers : le pillage et l’accaparement des biens, les richesses énergétiques, citant la loi sur les hydrocarbures dont l’élaboration a été confiée à un cabinet américain, visant un bradage de tout le sol algérien.
Par ailleurs, l’ancien militant du FFS estime que les décideurs auront tort de ne pas prendre à sa juste mesure le sens profond de cette « insurrection citoyenne ». Car, souligne-t-il, la société algérienne recèle un trésor de compétences et d’intelligence. « Notre jeunesse est brave, dynamique et courageuse. Elle est capable des miracles des plus beaux et inattendus », dit-il.
Tout en affichant son opposition à un retour destructeur au passé, Djamel Zenati considère qu’il appartient aux décideurs de faire le choix de la sagesse pour éviter que ne surgissent les rancœurs du passé. Zenati a salué de ce fait « la maturité politique » des jeunes qui sont sortis manifester pacifiquement et qui nettoient leurs quartiers après chaque manifestation, car, analyse-t-il, ils pensent à leur pays et ne veulent plus hypothéquer encore son avenir.
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