Dix demandes de classement de sites algériens déposées auprès de l’UNESCO
La ministre de la culture et des Arts, Mme Soraya Mouloudji a donné jeudi dernier, à partir de la ville de Béjaïa, le coup d’envoi du mois du patrimoine qui a été placé sous le signe : « Patrimoine culturel et gestion des risques sur fond de crises et catastrophes naturelles».
Intervenant à l’occasion de l’inauguration, à la bibliothèque principale de la ville, des festivités de ce mois qui s’étaleront jusqu’au 18 Mai prochain, Mme Soraya Mouloudji a expliqué le choix porté sur Béjaïa pour lancer le mois du patrimoine dont son potentiel en la matière et son expérience dans la gestion des risques, entre autres.
Selon la ministre le choix de l’inauguration du mois du patrimoine, cette année, à partir de la ville de Béjaïa n’est pas fortuit du fait de sa richesse patrimoniales, historiques et ses vestiges antiques. Elle a ajouté que cela a été décidé eu égard «à l’importance accordée par la wilaya à la sauvegarde du patrimoine et son expérience avérée dans la gestion des risques».
Elle a rappelé, au sujet de ce dernier point « les séismes qui avaient, successivement, secoué en 2021 et 2022 la ville de Béjaïa, la résilience, la solidarité montrés par ses habitants, et l’aptitude des autorités locales à gérer les situations d’urgence et les catastrophes ».
Elle poursuivra en soulignant, « l’attention particulièrement accordée, par les autorités, à la sauvegarde du patrimoine» citant le nombre important d’opérations de réhabilitation et de restauration des vestiges et moments anciens engagées par son secteur et la wilaya». L’hôte de Béjaïa est, revenue, ensuite, sur les nombreuses demandes de classement au patrimoine culturel mondial de l’UNESCO des moments et vestiges antiques, faites au début de l’année en cours. Elle a indiqué à ce propos que : « 10 dossiers de classement ont été introduit auprès l’UNESCO depuis le début de l’année en cours ».
Pour elle, : « l’Algérie compte 11 éléments immatériels inscrits sur les listes du patrimoine culturel immatériel de l’humanité auprès de l’Organisation des Nations unies pour l’Education, la Science et la Culture (UNESCO), sachant, dit-elle, qu’«en mars 2023, un dossier a été déposé auprès de cette organisation pour la classification de la tenue traditionnelle de l’Est algérien alors que le dossier arabe commun relatif au henné, sera également, examiné en décembre 2024 ainsi que l’Art de l’ornementation architecturale en zellige : connaissances et compétences». Mme Mouloudji a annoncé aussi « l’institution du festival local de la chanson Kabyle au rang de festival national».
«C’est le premier festival locale de la chanson qui est institué festival national», dit-elle. La ministre de la culture et des Arts a, également, inauguré la Casbah de la ville datant du 15ème siècle qui a subi des travaux de restauration et l’institut régional de formation musicale qui porte le nom du chanteur et musicien de Béjaïa, le défunt Djamel Allam. L’établissement a élu domicile dans l’ancienne bâtisse du tribunal de Béjaïa qui a, totalement, été restauré après son effondrement en mars 2011.
La 1ère responsable de la culture et des Arts du pays a visité, à l’occasion, de nombreux édifices et vestiges antiques dont le Fort Bordj-Moussa qui a bénéficié d’une opération de restauration, Bab El-Fouka ou Porte de l’Etendard, la Porte Sarrazine dont les travaux de restauration devrait bientôt être livrés, le Fort Sidi- Abdelkader et la cinémathèque ou elle a installé l’entreprise devant procéder aux travaux de restauration. Le wali de Béjaïa, M. Kamel-Eddine-Karbouche a indiqué lors d’une séance de travail tenue avec la ministre de la culture, que « le secteur de la culture a bénéficié à Béjaïa de 25 opérations d’investissement qui ont touché différents volets, la culture, le patrimoine, les Arts et leur promotion ».
« Ces opérations ont coûté », dit-il, «un montant de 2.071.543.000 DA ». Il a, également fait savoir qu’« entre 2021 et 2022, la wilaya de Béjaïa 09 opérations de restauration et réhabilitation ont été inscrites pour une autorisation de programme (AP) d’une valeur de 575.656 millions de dinars ». «Ces autorisations de programme portent sur des études et réaménagement de la Bibliothèque principale et le Théâtre Régional, la restauration de la Porte de l’Etendard, (Bab El-Fouka), l’étude et la restauration de la Porte Sarrazine, travaux d’urgence portant restauration du Fort Gouraya», a-t-il expliqué.
Ce monument militaire datant de l’époque Espagnole avait été endommagé par les séismes qui avaient secoué les années passées la ville et ses travaux de restauration ont été livrés. Ils ont coûté un montant de 75 millions de dinars. On compte aussi les travaux de restauration d’urgence du Fort Sidi-Abdelkader, la restauration du Fort Bordj-Moussa ainsi que l’étude et restauration de la cinémathèque de la place du 1er novembre, ex place Gueydon. Mme Mouloudji a, par ailleurs, chargé l’office national d’exploitation des biens culturels pour la gestion et la sécurisation du Fort Gouraya.