Discours stratégique de Poutine : La Russie face aux Etats proxy de l’Occident

Vladimir Poutine n’est pas allé de main morte, et pour cause ! Lors de son discours annuel devant la Douma, l’Assemblée fédérale russe, le président Poutine a essentiellement abordé les questions stratégiques auxquelles est confronté son pays mais aussi la place de la Russie dans le monde au moment où l’Occident continu de pousser l’Ukraine dans son rôle d’Etat proxy au service de l’alliance atlantique.
C’est dans ce contexte que d’autre pays vassalisé à l’Occident tel que la Géorgie et la Moldavie resserrent l’étau sur les minorités russes et/ou russophones considérées par eux comme une cinquième colonne.
Pour le chef de l’Etat russe, « sans une Russie souveraine et forte, il n’y aura pas d’équilibre mondial ». Car il ne fait aucun doute selon le Kremlin, « l’Occident, avec ses habitudes coloniales, voudrait voir au lieu de la Russie un espace dépendant, mourant, en déclin » a averti Poutine. C’est pour cette raison que Moscou s’évertue à tenir tête aux entreprises nihilistes occidentales pour mettre sur pied des normes qui permettront une démocratisation plus juste des relations internationales avec l’émergence du Sud Global.
La Russie défend les valeurs traditionnelles
Dans ce jeu de poker menteur entre la Russie et l’Occident, le chef de l’Etat russe estime que « l’Occident choisit des cibles en Russie pour la frapper, elle a donc besoin d’armes. Moscou possède déjà des armes capables d’atteindre des cibles dans les pays occidentaux ». En termes de dissuasions, c’est on ne peut plus clair ! Celui qui se risquerait d’attaquer le territoire russe, la réponse sera foudroyante.
Moscou estime cependant qu’à côté des menaces traditionnelles à coup d’armements et de soldats, il y a une véritable guerre de 4ème génération qui cible la Russie via ses valeurs. Ainsi, « l’Occident détruit délibérément les normes morales et l’institut de la famille, alors que la Russie choisit la vie et les valeurs traditionnelles ». Cette dernière, estime Vladimir Poutine, « a été et reste un bastion des valeurs traditionnelles, notre choix est partagé par la majorité des peuples du monde ».
Comptant sur cette majorité de pays du Sud Global que la Russie estime que l’architecture du système internationale est appelée à opérer sa mue. A ce propos, Poutine estime qu’« il est nécessaire de former un nouveau contour de la sécurité mondiale. La Russie est prête au dialogue avec tous les pays ».
D’ailleurs, « le dialogue de la Russie avec l’ASEAN, l’Afrique et les pays arabes se développe de manière positive » rassure le président russe.
Cependant, la résilience russe face aux menaces de l’Occident intégral doit prendre en considération les tentatives de déstabilisation des populations russophones ou d’origine russe dans les anciennes républiques soviétiques. Trois pays sont déjà dans la posture d’Etat proxy au service de la stratégie américaine et atlantiste.
Il s’agit de la Géorgie, de l’Ukraine et de la Moldavie. Si la première a eu maille à partir avec la Russie en 2008, la seconde qui joue les victimes depuis 2014, date du coup d’Etat du Maïdan et de la montée en puissance des ukronazis, ce qui a abouti à l’opération spéciale russe en Ukraine qui dure depuis 2022 et durant laquelle les Ukrainiens enchainent déroute après déroute, la troisième a rejoint le club antirusse en augmentant la pression sur la Transnistrie.
Pressions moldaves sur la Transnistrie
Cette dernière, territoire enclave à la frontière orientale de la Moldavie, est majoritairement peuplée de russophones qui réclament, depuis 1991, la reconnaissance de leur indépendance. Après le refus moldave, récurent depuis cette date, la tension est montée d’un cran il y a quelques temps à la lumière de l’application par la Moldavie des sanctions antirusses à la lumière de l’affaire ukrainienne.
Les autorités de Chisinau auraient perçu une « occasion historique », dans le soi-disant échec des forces russes d’atteindre la frontière avec la Transnistrie, de forcer ce territoire à s’en remettre à elles en renforçant leur pression économique. Coupé de l’Ukraine, qui a fermé sa frontière avec la Transnistrie, le transit des marchandises s’effectue dorénavant à travers le territoire moldave, qui applique les sanctions antirusses.

Une population russophone isolée
En réalité, la Moldavie est en train d’appliquer une feuille de route euro-atlantiste. Celle-ci consiste à faire monter la pression sur les territoires peuplés de russophones afin de desserrer l’étau sur l’armée ukrainienne en pleine déroute. L’arrière-pensée est d’impliquer la Russie dans d’autres conflits dans son étranger proche, notamment en Géorgie et en Moldavie.
Celle-ci a entrepris un virage pro-occidental et qui s’est notamment associée aux sanctions de l’Union européenne contre Moscou, s’est vu octroyer en juin 2022 le statut de candidat au bloc européen. En décembre 2023, les dirigeants de l’UE ont décidé d’ouvrir des négociations d’adhésion avec Chisinau.
Face à cette menace d’étranglement, un congrès extraordinaire s’est tenu à Tiraspol, capitale de la Transnistrie, le 28 février dernier à l’initiative du président Vadim Krasnoselsky. A cette occasion, les députés de Transnistrie ont adopté une déclaration demandant à la Russie des « mesures de protection » face à la « pression » de Chisinau.
Dans cette déclaration, citée par l’agence TASS, les députés soulignent aussi la « résidence permanente » en Transnistrie « de plus de 220 000 citoyens russes » ainsi que « l’expérience positive unique du maintien de la paix russe sur le Dniestr, ainsi que du statut de garant et de médiateur dans le processus de négociation ».
La réponse de Moscou a été prompte. « La protection des intérêts des habitants de Transnistrie, nos compatriotes, est l’une des priorités », a déclaré dans la foulée le ministère russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, qui a assuré que toutes les demandes étaient « toujours soigneusement examinées ».
La Moldavie, forte du soutien américain et européen, franchira-t-elle le pas en attaquant les populations de Transnistrie comme l’a fait depuis 2014 l’Ukraine contre les populations du Donbass ? Ce qui est certain, c’est que la Russie ne croisera pas les doigts si cette hypothèse serait concrétisée.
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