Dimajazz: Groove africain de Sia Tolno
Lors de son concert à la douzième édition du Festival international Dimajazz de Constantine, ce dimanche 21 septembre, sous le chapiteau dans le Plateau de Zouaghi, la chanteuse guinéenne Sia Tolno a fait la fête tout en transmettant son message d’unité africaine, d’amour et de paix dans son continent.
Avec son chant marqué de soul, sa puissante voix et son écriture consacrée en grande partie à l’africanité, Sia Tolno s’affirme pleinement dans un afro-beat de marque féminine.
Il y a un peu plus d’une année, le batteur Tony Allen, le chef d’orchestre de l‘Africa 70, le créateur attitré de ce genre musical atypique, lui signe sa reconnaissance en réalisant son troisième album African Woman.
La condition féminine africaine n’est pas le seul champ de bataille de cette chanteuse au ton rebelle. Pleine de verve et d’énergie, elle sait aussi apporter dignement de la beauté au panafricanisme qu’elle véhicule.
Marquée par des années de guerre durant son enfance, de drames et d’instabilité, elle restera sur un pied de guerre qu’elle a bien choisi. Celui de la scène musicale sur laquelle elle cultive l’espoir. Sans perdre le sourire, elle accuse subtilement la domination occidentale dans son continent.
Originaire de Guéckédou (Sud de la Guinée), Sia Tolno dépasse les frontières de son ethnie kissie, aussi bien dans ses compositions musicales que dans son discours. Un discours franchement panafricain. Partie du mandingue vers son propre afrobeat en passant par la soul, sa nouvelle orientation musicale porte aisément sa colère intérieure, celle qui lui sied et qu’elle partage en parfaite communion avec le public.
Elle sait faire la fête et bissée, lors de cette soirée au Dimajazz, elle chantera aussi African Police dans lequel elle dénonce la corruption de cette institution. Sur des tempos aux sonorités du saxophone ténor et une variété de rythmes, elle va aussi de gaieté de cœur s’opposer à l’excision des femmes (Kekeleh), parler en faveur de l’éducation des femmes : Waka Waka woman, s’adresser à la jeunesse africaine dans Idjo Weh en la prévenant de ne pas laisser les autres détruire leur pays, leur Afrique.