Didine, Assia, Fatiha, Sid Ali…

En cette année 2015 encore, nombre de personnalités culturelles a quitté ce monde. Nous avons déjà évoqué Boudjemâa El Ankis et Sid Ahmed Serri. En cette veille de nouvel an, nous leur rendons un dernier hommage.
D’abord, nous déplorons la disparition tragique du musicien Kheireddine Sahbi, dit Didine, dans la soirée du 13 novembre dernier à Paris où il étudie à l’université de la Sorbonne.
Soirée marquée par les attentats durant laquelle il retourne à pied chez lui dans le 10e arrondissement, après une répétition. Il tombera, son violon à l’épaule, à la rue de la Fontaine au Roi où une fusillade est en cours à la pizzeria Casa Nostra.
Ce natif d’Alger (10 février 1986) a préféré aller réaliser son rêve de musicien en France, au lieu de poursuivre ses études de génie civil à l’université de Bab Ezzouar. Virtuose du violon, il passera par l’Institut national supérieur de musique d’Algérie (INSM) à Alger où il se spécialise dans la musique andalouse, avant de postuler pour un master de musicologue dans la capitale française.
Et puis, il y a nos aînés, nos doyens des arts qui nous ont accompagnés toute une vie, fait notre bonheur et nos joies. Parmi eux, Assia Djebar, de son vrai nom Fatima Zohra Imalayen, qui au-delà de son envergure internationale de femme de lettres algérienne d’expression française, de membre de l’Académie française élue en 2005, de docteur honoris causa des universités de Vienne en Autriche, de Concordia à Montréal, d’Osnabrück en Allemagne, a également réalisé des films : La Nouba des femmes du Mont Chenoua (1978), La Zerda ou les chants de l’oubli (1982).
Après son décès, à l’âge de 78 ans le 6 février dernier à Paris, la romancière, la poétesse et la militante pour les droits des femmes sera saluée dans le monde entier, elle qui est une véritable ambassadrice de la littérature algérienne.
Fatiha Berber partira à l’âge de 70 ans, elle aussi, en ce début d’année, après une longue carrière d’actrice de théâtre et de cinéma. Il est aisé de dire qu’elle n’a pris sa retraite que le 16 janvier dernier, jour de sa mort. Elle a incarné nombre considérable de rôles, après avoir commencé dans le chant et la danse aux côtés de Meriem Fekkai et intégré à la fin des années 1950 le Conservatoire d’Alger.
Fatiha Blal (son vrai nom) fera le succès aux côtés de Athmane Ariouet du film Aila ki nass (1990) de Amar Tribeche. Elle en fera autant dans d’autres productions théâtrales et cinématographiques comme Femmes savantes (adaptation de l’œuvre de Molière par le réalisateur Mustapha Gribi), Ah Ya Hassen et les Concierges réalisés par le regretté Rouiched. L’autre monstre de l’écran et des planches n’est autre que Sid Ali Kouiret.
Parti à l’âge de 82 ans en avril dernier, il laissera des souvenirs indélébiles, ancrés dans la mémoire collective, en particulier pour son rôle magistral de combattant pour la libération nationale, dans le film L’opium et le bâton (1969) de Ahmed Rachedi. Puis, il s’imposera comme l’un des acteurs et comédiens incontournables dans le casting de plusieurs auteurs, tels que Mustapha Badie, Mohamed Lakhdar-Hamina et Youssef Chahine qui réalise en 1976 Le Retour de l’enfant prodigue sur un scénario co-écrit avec Salah Jahine et l’autre algérien Farouk Beloufa.
Nous aurons aussi une pensée à Benamar Bekhti le réalisateur du film culte Le clandestin, à Belkacem Bouteldja l’un des pionniers du raï à Oran, à Taleb Rabah le chanteur d’expression kabyle.
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