Dialogue politique: Vers la tenue d’une conférence inclusive des partis

Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a reçu jeudi dernier le premier secrétaire national du Front des forces socialistes (FFS), M. Youcef Aouchiche, poursuivant le cycle de concertation en vue d’aboutir à un front intérieur consensuel par ces temps troubles sur le plan international.
Cette rencontre survient après une série de consultations initiées par le chef de l’Etat avec la classe politique. Entamé juste après les fêtes de l’Aid, ces rencontres entre Tebboune et les chefs de partis politiques, mais aussi avec des personnalités de la société civile et du syndicalisme, devraient préparer la tenue d’une « conférence » inclusive, certainement avant les fêtes de l’indépendance le 5 juillet prochain.
L’objectif recherché par le président Tebboune est de bâtir un rassemblement aussi large que possible sur le plan politique, afin de créer un front interne soudé pour faire face aux menaces externes et surtout mettre en place des mécanismes d’une « alliance » patriotique.
Il s’agit d’un point de départ avant de faire fonctionner cette entente nationale, dont on ne connait pas encore les contours. Est-ce un pacte politique englobant tous les courants sur la base d’une feuille de route claire? Ou d’une simple structure de dialogue et de concertation, comme force de proposition ?
Selon les premiers éléments fournis par les personnalités ayant été reçu à la présidence, Tebboune veut l’apport des élites des mouvances politiques avant le lancement de vastes chantiers de réforme, notamment économiques et sociales, en mettant en place un gouvernement d’union qui ne serait pas totalement technocratique ou avec des profils « administratifs ».
Jusqu’à présent, Tebboune a reçu les patrons du FLN, du RND, du MSP, d’El Bina, du Front Moustakbel, de Jil jadid, du SG de l’UGTA et de l’ancien ministre et ex diplomate Abdelaziz Rahabi.
C’est à partir de la Turquie où il était en visite que le chef de l’État a évoqué pour la première fois son initiative, « nécessaire pour la création d’un front interne soudé », et annoncé la tenue prochaine d’une « rencontre inclusive des partis politiques ».
Avec le « oui « du FFS, Tebboune aura certainement fait un grand pas vers la concrétisation de son projet politique. En février 2021, le FFS était l’un des rares partis de l’opposition à répondre favorablement à une invitation similaire du chef de l’État. Actuellement, la situation a beaucoup changé, puisque entre temps, des élections législatives et municipales ont eu lieu. Mais, fondamentalement, le contexte géopolitique et économique a connu des bouleversements énormes.
De nouvelles menaces apparaissent et des défis se mettent au travers du développement du pays, ce qui exige une mobilisation des forces autour d’une vision commune et de projets réels et objectifs. Cependant, pour le FFS, les données stratégiques demeurent les mêmes. L’organisation d’une conférence nationale inclusive est une revendication constante du parti depuis plusieurs années.
Sans donner de détails sur le contenu de l’audience avec le président Tebboune, le parti explique qu’il a « démontré sa volonté sincère de dialogue dans chacun de ses projets et chacune de ses initiatives parce qu’il est convaincu que la solution à la crise multidimensionnelle que vit notre pays ne peut venir que d’un consensus fondateur et fondamental entre toutes les forces vives de la nation »,
Toutefois, le parti promet de rendre compte « à ses militants et à l’opinion publique nationale du contenu de cet échange », par fidélité à son « devoir de vérité et de transparence ».
Le premier Secrétaire national du FFS a affirmé que sa rencontre avec le Président Tebboune a permis de passer en revue « plusieurs points essentiels », citant notamment « les initiatives du parti pour un consensus national sur la base d’un dialogue inclusif » pour le traitement de toutes les questions nationales, politiques et socioéconomiques.
Relevant avoir « échangé avec le président de la République les vues autour de la situation internationale et régionale », M. Aouchiche a fait état d’une « convergence des vues » à ce sujet.
« Il importe aujourd’hui d’initier des mécanismes susceptibles de redonner confiance aux Algériens pour participer au processus d’édification nationale et faire face à tous les dangers qui guettent le pays », a-t-il ajouté.
En attendant d’autres rencontres avec d’autres personnalités nationales, les observateurs attendent certainement des décisions fortes « dites de confiance ou d’apaisement » de la part des autorités, comme vient de le suggérer le patron du FFS, mais aussi d’autres responsables de partis invités par Tebboune.
Allez à la page entière pour voir et envoyer le formulaire.