Diabète de type 1 chez l’enfant : Les spécialistes tirent la sonnette d’alarme
Le diabète de type 1 chez l’enfant se fait de plus en plus fréquent et connaît une courbe ascendante, devenant un véritable problème de santé publique.
Dans son intervention à la journée d’étude sur la pédiatrie organisée l’auditorium du CHU Nedir-Mohamed de Tizi Ouzou par l’Association des médecins de l’enfant (AME) de la wilaya, le Pr Moussa Achir, chef de service de pédiatrie à l’hôpital Djillali-Belkhenchir d’Alger, a plaidé pour que le principe de la prise en charge médicale de l’enfant souffrant de diabète de type 1 soit révisé et amélioré.
A ce sujet, le Pr Achir a fortement suggéré qu’elle soit dorénavant pluridisciplinaire, car même l’apport d’un psychologue sera apprécié. Il s’agit pour le diabétique de bénéficier de l’insulinothérapie, des règles diététiques, de l’éducation thérapeutique, de l’activité physique, du dépistage des complications et de la prise en charge psychologique.
Le Pr Moussa Achir, qui est intervenu sur la thématique intitulée « Aspects épidémiologiques et cliniques de diabète de type 1 », a porté à la connaissance de l’assistance, très nombreuse, que « bien souvent, hélas, quand on fait un diagnostic pour le patient, il est déjà trop tard ». Et c’est dans ce sens qu’il a signalé les symptômes de cette maladie chez l’enfant.
Il s’agit entre autres de l’énurésie, du trouble comportemental, des mauvais résultats scolaires, de la mauvaise croissance et du trouble de vision (vision floue). Tout en expliquant certains mécanismes agissant sur le métabolisme de l’individu, l’intervenant a reconnu qu’en Algérie, la prise en charge de l’enfant diabétique reste sensiblement faible par rapport à certains pays développés.
Dans ce cadre, le Pr Achir a assuré qu’en termes de coût, la prise charge médicale par personne et par an en Algérie est de l’équivalent de 360 euros. Elle est de 3 600 euros en France et de 8 500 dollars aux Etats-Unis d’Amérique.
S’agissant des causes du diabète, l’orateur les a imputées à un ensemble de facteurs dont l’hérédité, l’environnement et la qualité de l’alimentation. Le Pr Achir a également donné une information de taille. En Algérie, les patients souffrent de pathologies propres à celles des pays sous-développés et en même temps propres à celles des pays développés.
C’est ce qui s’appelle l’étape transitionnelle. Concernant la proportion du diabète chez l’enfant, c’est-à-dire moins de 15 ans, elle est de 30% pour 100.000 sujets. Quant à la mortalité due au diabète, elle reste la plus importante. Il est même considéré que le diabète est source de surmortalité.
Selon le Pr Achir, l’enfant dont la mère est diabétique court moins de risques de contracter le diabète que l’enfant qui a un père diabétique. En somme, c’est l’homme qui transmet surtout à l’enfant, les gênes malades que la femme.
S’agissant de la pertinente question de savoir si un jour les chercheurs mettront au point un traitement définitif contre le diabète, le Pr Achir n’a pas caché son optimisme. « Depuis le début du 20e siècle, a-t-il souligné au Jeune indépendant, la recherche médicale ne cesse d’enregistrer des progrès ». Signalons, enfin, que ce sont 33 interventions qui ont été programmées par les organisateurs pour cette journée d’étude sur la pédiatrie.