Développement des exportations hors hydrocarbures : Le rôle pivot de la numérisation

Le développement des exportations et leur diversification sont un fait en Algérie. Les exportations hors hydrocarbures ont, en effet, atteint des niveaux assez importants non enregistrés auparavant, et ce à la faveur de nombreuses mesures d’encouragement et d’accompagnement des opérateurs économiques, en sus des réformes législatives engagées. Tous ces efforts devront être renforcés mais surtout le numérique doit être impérativement au service de l’export.

C’est ce qu’a affirmé l’expert économique, consultant en business développement, Abderrahmane Hadef, lequel a souligné la nécessité de mettre en place des mécanismes pour augmenter les exportations hors hydrocarbures.

S’exprimant hier sur les ondes de la Chaîne 3, il a affirmé que le défi aujourd’hui dans la numérisation est « de passer d’une approche d’usage à une approche de performance pour atteindre les objectifs tracés par le président de la République en termes d’exportation et aussi en termes de diversification économique ».

Selon lui, des leviers comme la numérisation vont permettre au pays de gagner en performance, en compétitivité et en visibilité. Car aujourd’hui, « nous vivons dans un monde connecté et ultra-compétitif, d’où la nécessité d’utiliser tous les moyens pour se faire une place durable sur les marchés internationaux ».

Soulignant les multiples actions et mesures prises par les pouvoirs publics pour promouvoir les exportations hors hydrocarbures, notamment les réformes législatives, caractérisées par la révision des textes de loi fondamentaux, à l’instar de loi sur la monnaie et le crédit, M. Hadef a souligné la nécessité d’accélérer la cadence de la transformation numérique, qui est devenue un instrument d’aide à la décision. « Nous sommes appelés à mettre à disposition les mécanismes et les instruments qui peuvent soutenir les opérateurs économiques dans leur quête d’internalisation et surtout en termes d’exploration des marchés et de positionnement », a-t-il précisé, signalant que l’Algérie a entamé un projet de transformation économique, où la numérisation occupe une grande place.

L’objectif est d’améliorer la gouvernance publique, la qualité du service public mais aussi le rendement de l’économie nationale, selon M. Hadef.

Insistant sur l’importance de la numérisation pour les opérateurs économiques qui ont besoin de visibilité sur les marchés internationaux, l’expert économique a signalé la place de l’Algérie sur le Continent africain, celle-ci étant appelée à être développée pour atteindre les objectifs, sachant que l’Algérie cible le marché africain qui est prometteur. « Les échanges commerciaux avec les pays africains ne dépassent pas les 5 %. Alors, si l’on arrive à atteindre la moyenne africaine qui est de 15 %, ce serait déjà un exploit », a-t-il indiqué, soulignant la nécessité de mettre à disposition les moyens les plus développés, d’autant que plusieurs concurrents veulent se faire une place sur ce marché.  

L’invité de la rédaction de la Chaîne 3, qui a indiqué que la numérisation réduit les coûts et les distances d’où la nécessité de la mettre au service de l’exportation, a par ailleurs évoqué l’importance de revoir les missions de certains organismes de soutien des exportations, notamment l’Agence nationale de la promotion du commerce extérieur (Algex), laquelle, a-t-il tenu à signaler, a fait un grand travail d’accompagnement des exportateurs. « Algex doit prendre une nouvelle dimension dans le cadre du soutien des opérateurs économiques pour développer leur présence sur le marché international », a-t-il expliqué, affirmant que cela se fait dans beaucoup de pays, citant pour exemple la Malaisie.

Selon lui, l’approche aujourd’hui n’est plus limitée au commerce mais plutôt à la coopération. « On peut même aller travailler sur l’attractivité du marché algérien pour attirer des investissements étrangers », a précisé le consultant en business développement, lequel n’a pas manqué de souligner la particularité du métier de l’export. « L’exportation est un métier à part. Elle doit être traitée d’un point de vue scientifique et professionnel pour pouvoir en tirer profit », a-t-il soutenu.