Des ressortissants syriens entrés en Algérie avec de faux passeports
Des ressortissants syriens sont entrés en Algérie avec de faux passeports fabriqués en Turquie. C’est ce que viennent de découvrir les gendarmes de Oued Souf, nous informe une source sûre.
C’est l’existence d’un important réseau transnational de trafic de faux passeports établi à Istanbul en Turquie qui vient ainsi d’être découverte par les gendarmes suite à l’arrestation de plusieurs réfugiés syriens qui tentaient de gagner la Tunisie via les frontières du pays avec de faux documents de voyage, nous dira une source proche de l’enquête.
L’audition des personnes arrêtées a permis aux gendarmes en charge de cette affaire de comprendre le fonctionnement de ce réseau. Selon les investigations menées par les gendarmes enquêteurs de Bir El Ater (Tébessa) les Syriens interpellés ont réussi à entrer en Algérie via les aéroports, notamment l’aéroport international d’Alger, avec de faux passeports fabriqués à Istanbul en Turquie.
Ces Syriens ont révélé avoir acheté les faux passeports auprès de trafiquants turcs au prix de 700 dollars l’unité. C’est grâce à cette technique qu’ils sont parvenus à rejoindre l’Algérie via des vols Istanbul-Alger et Istanbul-Oran. La même source nous informe que les gendarmes de Tébessa ont mis la main, hier, sur deux Syriens en possession de deux passeports (portant la date de 5 juillet 2014) sur lesquels aucun cachet de la PAF (police de l’air et des frontières) n’est porté.
L’enquête menée a révélé qu’il s’agissait de faux passeports. L’arrestation des deux Syriens a eu lieu vers 2 heures du matin dans la localité d’El Thelijane, au niveau de la RN 01, après que la gendarmerie a été informée du passage d’un bus assurant la ligne Alger-Bir El Ater, avec à son bord les deux Syriens. Le contrôle de leurs documents de voyage a éveillé les soupçons des motards, d’autant plus qu’ils ne contenaient pas le visa d’entrée sur le territoire national.
Emmenés à la brigade territoriale d’El Thlijane pour un contrôle approfondi des passeports confisqués, l’un des deux Syriens a déclaré aux gendarmes que son nom Kh. D. était un nom d’emprunt, car en réalité il s’appelait M. T, nous a indiqué une source de la Gendarmerie nationale.
« Nous avons contacté la compagnie Air Algérie pour connaître l’identité des deux Syriens, cela nous a permis de savoir leurs vrais nom et prénoms. Lors de l’interrogatoire, les deux Syriens ont avoué avoir acheté les deux passeports à Istanbul auprès d’un réseau transnational spécialisé dans la fabrication de faux passeports, en contrepartie d’une somme d’argent de 700 dollars pour une seule pièce », nous dira notre source.
De son côté, le réfugié syrien nommé M. T a avoué, également, que son vrai passeport se trouve chez son frère qui possède un restaurant dans la commune de Bab Ezzouar, à Alger.
Ce n’est pas tout, les Syriens ont déclaré aux enquêteurs de la brigade de Bir El Ater qu’ils avaient l’intention de gagner la Tunisie par la voie terrestre avant de rallier l’île de Lampedusa en Italie. Agés de 21 et 24 ans, les mis en cause répondent aux initiales de M. T et S. A, d’ après la Gendarmerie nationale. Le premier réside à Istanbul et le second est natif de Damas.
Ils ont été placés sous mandat de dépôt en attendant ce que va encore révéler l’enquête. Suite à cette affaire, les gendarmes sont sur le qui-vive au niveau des frontières, tandis qu’une alerte a été donnée aux aéroports du pays, du moment que les réfugiés syriens continuent à débarquer en Algérie, fort probablement avec de faux passeports.