Des manifestations et des sit-in des travailleurs des APC

Les manifestations continuent à s’étendre pour gagner, cette fois-ci, les APC (Assemblées populaires communales). En effet, plusieurs APC ont vu, ce dimanche à Alger, leurs fonctionnaires observer un sit-in devant les sièges de ces structures administratives en signe de ralliement au mouvement populaire, qui a débuté le 22 février passé.
C’est le cas de l’APC de Ben Aknoun, où des dizaines de protestataires sont sortis, à 10 heures, brandir l’emblème national et entonner tous ensemble « Djeich Chaâb, Khawa Khawa… ». Autour de l’entrée principale du nouveau siège, un dispositif sécuritaire a été déployé pour interdire aux manifestants de marcher dans la rue.
Le mouvement de protestation organisé par les fonctionnaires de l’APC de Bab El-Oued s’est concentré sur certains slogans hostiles au vieux parti politique, le FLN, tel « FLN dégage ». Les contestataires, tout en hissant le drapeau national, ont exprimé aussi leur refus à la prolongation du mandat du président sortant, réclamant un changement radical. Ces fonctionnaires ont profité de l’occasion pour dénoncer certaines pratiques malhonnêtes tels les pots-de-vin et le clientélisme qui rongent l’administration algérienne. « Non à la chipa », « Oui aux compétences », « Non au favoritisme et à la dictature » sont autant de slogans que les manifestants de l’APC de Bab El-Oued ont fait leur. Mustapha, l’un des protestataires, nous a confié excédé : « Nous espérons qu’ils partent tous, sans exception, car rien ne va plus dans ce pays. Notre pays sombre dans la dilapidation et le simple fonctionnaire souffre en silence. C’est ce qui nous pousse à sortir et à revendiquer le départ massif de ce système. L’Algérie recèle beaucoup de compétences qui sont en mesure de gérer pays. Y en a marre de voir que le pouvoir est entre les mains d’une poignée de vieillards qui ne veulent pas lâcher prise. » De son côté, Fouad, un autre fonctionnaire présent au rassemblement, nous a fait part de sa colère : « Nous, les simples citoyens, percevons des salaires des plus dérisoires, soit 19 000 dinars par mois, et ce comme contrepartie d’un travail très pénible. Nous peinons à subvenir aux besoins de nos familles. Je suis là pour dire non au système afin que celui-ci soit remplacé par un pouvoir qui s’occupera, je l’espère, de cette tranche démunie de la société. » Fouad brandissait une pancarte où figuraient une série de revendications : « Augmentation des salaires mensuels, nomination des contractuels, logements… »
Dans cette ambiance revendicative s’entremêlent toutes sortes de doléances, de SOS et de souhaits, le tout émanant d’une Algérie profonde. C’est le cas du jeune Samir, âgé de 31 ans, qui déplore sa situation. Faisant partie d’une famille nécessiteuse, le quotidien devient pour lui de plus en plus insoutenable. « Nous, smicards, ne pouvons plus supporter la cherté de la vie qui nous empêche de nous soigner et d’assurer les besoins des membres de nos familles. Ce sera bientôt le mois de ramadan. Que peut-on faire pour faire face à la hausse des prix qui érode notre pouvoir d’achat », s’est-il écrié furieux. C’est dire que le mal est très profond et que de larges pans de la société ont été laissés pour compte des années durant.
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