Des députés plaident pour moins de dépenses sociales
Au deuxième jour du débat sur le projet de la loi de finances 2015, les députés de l’Assemblée populaire nationale appellent le gouvernement à serrer la ceinture pour contourner l’impact
d’une éventuelle crise économique chronique qui pourrait surgir suite à l’effondrement continuel des cours du pétrole sur le marché mondial.
Le député du MSP, Abdelouahab Abdelhalim, a prévenu que ces fortes dépenses de l’argent public risquent de créer un déficit et un épuisement du Fond de régulation des recettes, estimant « anormal » que les transferts sociaux représentent plus de 20 % du budget de l’Etat.
« Les pouvoirs publics devraient absolument revoir leur politique de subventions sans pour autant priver les couches défavorisées des aides de l’Etat. Il faut faire en sorte que les subventions de l’Etat profitent réellement aux gens qui méritent ces aides », a-t-il préconisé.
Le député du parti islamiste a contesté par ailleurs l’assainissement financier des entreprises publiques déficitaires, en estimant qu’il est « insensé » que l’Etat continue d’injecter l’argent public dans des entreprises en faillite. Ce député a insisté sur la valorisation du secteur agricole, seul alternatif pour freiner les fortes importations nationales en produits alimentaires, notamment en céréales.
Rappelant que la facture alimentaire a explosé en l’espace de 12 ans, il a estimé que la conjoncture actuelle nécessite un plan d’urgence pour relancer la production agricole et de minimiser la forte dépendance de l’Algérie vis-à-vis du marché mondial.
Pour sa part, la députée du parti des Travailleurs, Nassima Bendjadoub, a approuvé la suppression de l’article 87 bis du code du travail ainsi que le retour du crédit à la consommation.
Par ailleurs, elle a interpelé la ministre de la Solidarité à assister les réfugiés de la Syrie, du Mali, de la Libye qui se trouvent en Algérie et qui survivent dans des conditions pénibles.
« Ce sont des victimes de guerres et de plans impérialistes visant à fragmenter les nations et appauvrir les peuples », a-t-elle scandé. Fidèle aux principes de son parti, cette députée a mis en garde contre l’adhésion de l’Algérie à l’Organisation mondiale du Commerce qui risque, selon elle, de provoquer le chômage de 400 000 employés et de ruiner davantage les entreprises nationales à travers l’importation effrénée des marchandises au détriment de la production locale.
« Ce qui risque de provoquer un éclatement social », a-t-elle prévenu. De son côte, le député du RND, Mohamed Baba Ali, a insisté sur la nécessité de se pencher sur les besoins des populations du Sud à travers l’amélioration de leur niveau de vie. « Nous réclamons une amélioration de nos infrastructures tant dans sur le plan de la santé, de l’éducation et de la formation, que sur le plan des transports et des ressources hydriques », a-t-il plaidé.
Parmi les principales revendications culturelles de ce député, la création d’une chaîne de radio et de télévision diffusant en langue targuie, afin de préserver leur identité.
Côté sécuritaire, le député RND a approuvé la médiation de l’Algérie pour régler le conflit malien en considérant que la stabilité des zones frontalières du Sud dépend de la stabilité de ce pays notamment le nord du Mali.
Il a toutefois, prévenu que le combat du terrorisme dans les pays du Sahel ne peut, en aucun cas, être un prétexte pour la présence de forces étrangères sur le sol algérien.
« Ni Daech, ni Boko haram ne peut constituer un prétexte pour la présence de forces étrangères sur le sol algérien. Nous avons nos propres guerriers qui sont les descendants de Tarik ibn Ziad et Moulay Ahmed pour combattre le terrorisme », a-t-il scandé en prévenant que la question de l’unité nationale est « une ligne rouge à ne pas franchir ».