Derek Chauvin l'assassin de George Floyd reconnu coupable – Le Jeune Indépendant
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Derek Chauvin l’assassin de George Floyd reconnu coupable

Derek Chauvin l’assassin de George Floyd reconnu coupable

Les jurés au procès de Derek Chauvin, accusé d’avoir tué George Floyd le 25 mai 2020, sont arrivés à un verdict : coupable. L’ancien policier de 45 ans a été reconnu coupable des trois chefs d’accusation retenus contre lui, à savoir de meurtre, d’homicide involontaire et de violences volontaires ayant entraîné la mort de George Floyd. Il a été emmené menotté pour être incarcéré dans la foulée. L’annonce de cette décision a provoqué une explosion de joie devant le tribunal de Minneapolis où avait lieu le procès. Une foule immense qui attendait à l’extérieur le verdict a lâché des hurrah de satisfaction.

« Coupable ! Une justice obtenue dans la douleur a finalement été accordée à la famille de George Floyd. Ce verdict est un tournant dans l’Histoire », a réagi Ben Crump, l’avocat de la famille de George Floyd. Un peu plus tôt dans la journée, Joe Biden, avaient affirmé que les preuves contre Derek Chauvin étaient « accablantes ». « Je prie pour que le verdict soit le bon. À mon avis, c’est accablant. Je ne dirais pas cela si le jury ne s’était pas retiré pour délibérer », avait déclaré le chef d’État, depuis le Bureau ovale, au deuxième jour des délibérations du jury à Minneapolis. La veille, Joe Biden avait discuté au téléphone avec les proches de George Floyd, selon la Maison-Blanche.

« J’ai appris à connaître la famille de George […]. C’est une famille bien », a-t-il ajouté, évoquant « l’angoisse » de l’attente de la décision du jury pour cette dernière. Alors candidat démocrate à la présidentielle américaine, l’ancien vice-président sous Barack Obama avait déjà rencontré la famille Floyd en juin 2020, à Houston, avant les funérailles du quadragénaire. Joe Biden sait « ce que c’est que de perdre un membre de la famille et il sait ce par quoi nous passons », a affirmé un frère de George Floyd, Philonise, sur NBC ce mardi matin. Pour rappel, le président américain a perdu sa première femme et leur fille dans un accident de voiture, puis son fils Beau, décédé d’un cancer.

Le chef des forces de l’ordre de Minneapolis a accablé lundi son ancien agent Derek Chauvin, en déclarant qu’il avait « violé les règles » de la police lors de l’interpellation controversée.

Selon Medaria Arradondo, s’agenouiller sur le cou de George Floyd « pouvait être raisonnable dans les premières secondes pour le contrôler, mais pas après qu’il eut cessé d’exercer une résistance, et surtout pas après qu’il se fut évanoui ». Et pour donner encore plus de poids à ses déclarations, le chef de la police est venu témoigner en uniforme au sixième jour de ce procès hors-norme.

« Un meurtre »
« Cela ne fait pas partie de notre politique, de notre formation et n’est certainement pas conforme à notre éthique, à nos valeurs », a asséné cet homme de 54 ans, qui dirige depuis trois ans la police de la métropole du nord des Etats-Unis.

Un assassinat de sang froid

Pour maîtriser George Floyd le 25 mai, Derek Chauvin s’était agenouillé sur son cou et avait maintenu sa pression pendant près de dix minutes. Face au tollé mondial, Medaria Arradondo avait rapidement licencié ces agents, tout en critiquant fermement leur action. « La mort tragique de George Floyd n’était pas due à un problème de formation (…) C’était un meurtre », avait-il écrit dans un communiqué début juin

L’ancienne responsable de l’académie de police de Minneapolis, Katie Blackwell, a elle aussi porté un coup à la défense. Appelée à commenter une photo du drame, où l’on voit Derek Chauvin le genou sur le cou de George Floyd, elle a déclaré, lapidaire : « Je ne sais pas quel genre de position il a improvisée, mais ce n’est pas quelque chose que nous enseignons. »

Suite à ce verdict, e président américain Joe Biden a appelé mardi l’Amérique à se rassembler et à lutter contre le racisme qui « entache » son âme.

« L’heure est venue pour ce pays de se rassembler », a-t-il déclaré lors d’une brève allocution depuis la Maison-Blanche.

« Certains — des agitateurs et des extrémistes qui se moquent de la justice sociale — essayeront d’exploiter les émotions à vif », a-t-il mis en garde. « Nous ne pouvons les laisser faire ».

« Le verdict de culpabilité ne fera pas revenir George », a-t-il souligné. Mais cette décision peut être le moment d’un « changement significatif », a-t-il ajouté, appelant les Américains à ne jamais oublier cet épisode tragique.

« Nous devons écouter. “Je ne peux plus respirer, je ne peux plus respirer” : ce furent les derniers mots de George Floyd », a-t-il martelé.

« Nous ne pouvons les laisser mourir avec lui. Nous devons continuer à entendre ces mots. Nous ne devons pas nous détourner ».

« Aujourd’hui, marque un jour de justice en Amérique », a ajouté Kamala Harris, première vice-présidente noire des États-Unis, lors du même appel.

Plus de 200 personnes se sont rassemblées en anticipation de la nouvelle, et immédiatement les larmes commencent à couler sur plus d’un visage.

« Coupable des trois chefs d’accusation », continue l’homme avec son mégaphone, en détaillant le verdict concernant le policier blanc Derek Chauvin, reconnu coupable du meurtre de l’Afro-Américain George Floyd.

« Aujourd’hui nous célébrons la justice (rendue) pour notre ville », ajoute-t-il.

« J’y crois pas… Coupable ! », déclare incrédule Lavid Mack, un jeune homme de 28 ans perché sur un plot de béton pour voir le monde rassemblé. Il ne pensait pas que Derek Chauvin serait condamné.

Une femme s’écarte de la foule, et trop émue pour parler, tombe dans les bras d’une amie.

Une autre, les larmes coulant sur ses joues, exprime son soulagement : « Maintenant on peut enfin commencer à respirer », lâche Amber Young.

« Panser les plaies »

« Cette année a été un tel traumatisme. Désormais j’espère que l’on pourra panser nos plaies », ajoute-t-elle.

Cette femme afro-américaine se tourne maintenant vers une autre lutte : « On doit se battre pour Daunte Wright maintenant », en référence au jeune homme noir de 20 ans tué le 11 avril par une policière blanche en banlieue de Minneapolis.

Le poing en l’air, un groupe d’une dizaine de personnes reprend en chœur : « Black power ! Black power ! »

Avant l’annonce du verdict, un homme brandissait même une bouteille de cognac parmi la foule, espérant l’ouvrir si Derek Chauvin était reconnu coupable.

L’avenue devant le tribunal a été coupée à la circulation, et plusieurs voitures qui se voient détournées de leur chemin klaxonnent pour célébrer avec la foule.

Les célébrations se sont cependant vite déplacées vers le sud de la ville, à l’endroit même de la mort de George Floyd.

Sur ce coin de rue, plus d’un millier de personnes se sont rassemblées pour fêter le verdict.

Là encore poing levé, ils ont chanté le nom de George Floyd.

Venant parfois en famille, avec de jeunes enfants et les bébés en poussette, ou encore avec leur chien en laisse, ils ont également dansé au rythme d’une fanfare venue jouer des rythmes percutants.

Rachel Shield, une femme blanche de 42 ans, est venue avec ses deux enfants pour ce moment « historique ».

« On a senti qu’il était vraiment important d’être présent », déclare-t-elle.

« On a tellement peu d’occasions de remporter une victoire dans ce combat », affirme cette employée d’une église.

Et quand on lui demande, quelle suite donner à l’évènement, elle sourit :

« On fait la fête ce soir, et on continue de se battre, et d’avancer. »

Dans ce quartier résidentiel, à l’inverse du centre-ville, les commerces sont restés ouverts, et les indices que c’est ici même que le drame s’est déroulé sont partout.

Un panneau publicitaire affiche une image à l’effigie de George Floyd, avec comme slogan principal : « Souvenez-vous ».

Une sculpture métallique d’un poing fermé est encerclée par des fleurs et des portraits d’Ahmaud Arbery, Daunte Wright, Tamir Rice, ou encore Breonna Taylor, pour la plupart tués par la police.

Pour Hannan Aboubaker, une femme de 28 ans, la condamnation doit maintenant être signe de changement.

Les policiers « doivent se comporter avec nous avec dignité et respect, et non pas avec des préjugés et des biais, ils doivent nous traiter de la même manière qu’ils traiteraient une personne blanche », soutient-elle.

Dans les semaines précédant le verdict, la tension était palpable à Minneapolis, qui a vécu des manifestations agitées après la mort de George Floyd l’an dernier.

Des soldats de la Garde nationale ont patrouillé durant cette période dans les rues de la ville et presque l’ensemble des commerces avoisinant le tribunal se sont barricadés derrière des planches de bois.

Tout autour du tribunal, des véhicules blindés de l’armée, derrière des plots en béton et des grilles hautes de trois mètres, témoignaient également de la nature sensible du procès, désormais achevé. Reste la peine associée à la condamnation de Derek Chauvin, qui sera annoncée dans quelques semaines.

Réactions au verdict

Un « tournant dans l’Histoire », un nom devenu « synonyme de justice », un soulagement : les réactions pleuvaient mardi, aux États-Unis et à travers le monde, après le verdict qui a reconnu le policier américain Derek Chauvin coupable de la mort de l’Afro-Américain George Floyd.

« L’Histoire se souviendra de ce moment. »

L’avocat de la famille Floyd : un « tournant dans l’Histoire »
« Coupable ! Une justice obtenue dans la douleur a finalement été accordée à la famille de George Floyd », a réagi l’avocat de ces derniers, Ben Crump. « Ce verdict est un tournant dans l’Histoire. »

Obama : « On ne peut pas s’arrêter là »
« Aujourd’hui, un jury à Minneapolis a fait ce qu’il fallait faire », a écrit Barack Obama.

« Mais si nous sommes honnêtes, nous savons que la vraie justice va bien plus loin qu’un seul verdict dans un seul procès », a ajouté le premier président noir des États-Unis, en appelant à poursuivre « le combat » pour lutter contre le racisme et les violences policières.

« On ne peut pas s’arrêter là. »

Un frère de Floyd : « Des larmes en joie »
« Je sens des larmes de joie, tellement ému qu’aucune famille dans l’Histoire ne soit auparavant arrivée aussi loin », a déclaré dans une vidéo Rodney Floyd, l’un des frères de George, en dédiant ce verdict « à tous ceux qui ont été dans la même situation ».

Un des procureurs : « Sa vie comptait »
« Aucun verdict ne peut nous ramener George Perry Floyd. Mais ce verdict envoie bien le message à sa famille qu’il était quelqu’un, que sa vie comptait, que chacune de nos vies comptent », a déclaré le procureur afro-américain Jerry Blackwell, membre de l’équipe de l’accusation au procès de Derek Chauvin.

Le maire de Minneapolis : Floyd a « rendu notre ville meilleure »
« George Floyd était venu à Minneapolis pour chercher une vie meilleure. C’est finalement sa vie qui rendu notre ville meilleure », a tweeté le maire Jacob Frey.

Nancy Pelosi : Floyd, un nom « synonyme de justice »
« Grâce à vous, et grâce aux milliers, aux millions de gens qui ont manifesté à travers le monde pour la justice, votre nom restera à jamais synonyme de justice », a déclaré la présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, devant le Capitole peu après le verdict.

Zuckerberg : « Un combat plus vaste contre le racisme »
« J’espère que ce verdict apportera un certain réconfort » à la famille Floyd « et à tous ceux qui ne peuvent pas s’empêcher de s’identifier dans cette histoire », a écrit le patron de Facebook Mark Zuckerberg. « Nous sommes solidaires avec vous, conscients qu’il s’agit d’un combat plus vaste contre le racisme et l’injustice. »

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