Dégradation du réseau routier : Les poids lourd pointés du doigt

Le ministre des Travaux publics, de l’Hydraulique et des infrastructures de base, Lakhdar Rekhroukh a pointé du doigt la responsabilité des camions poids-lourd dans la dégradation du réseau routier, faute de respecter la charge utile. Il a annoncé l’acquisition en 2023, d’équipements de contrôle de la charge, en vue de préserver les routes notamment l’autoroute Est-ouest.

Les automobilistes empruntant tous les axes routiers du pays et particulièrement l’autoroute Est-Ouest auront, sans aucun doute, relevé les dégâts occasionnés sur la chaussée par les processions interminables de camions, avec des charges dépassant le plus souvent le poids autorisé par la loi et surtout les capacités du véhicule. 

Une situation qui causent souvent  des désagréments et parfois des accidents. Les autorités ont, enfin, décidé de réagir dans le but de lutte contre ce phénomène de dégradation prématurée du réseau routier.

Pour lutter contre ce phénomène qui se généralise à toutes les régions du pays, le ministre a indiqué, lord d’une séance plénière à l’Assemblée populaire nationale (APN), que le secteur a décidé d’acquérir des équipements de contrôle de la charge des camions au cours de cette année et les mettre à la disposition des services de sécurité compétents en vue de préserver la route et la sécurité de ses usagers.

Cette opération s’inscrit dans le cadre de l’incitation au respect des poids en vigueur prévus par la loi, a fait savoir le ministre en réponse à une question d’un député sur la régularisation et le contrôle de la qualité des travaux routiers.

Pour le ministre, les raisons de la détérioration de certains tronçons routiers de l’autoroute est-ouest sont dues au non-respect de la charge des poids lourds conformément aux normes autorisées par les études, à savoir 13 tonnes au maximum pour la charge à essieu du véhicule.

Le non-respect de la charge des poids lourds selon les normes autorisées est « la principale cause » de la détérioration de la couche superficielle du tronçon reliant Bouira à Bouzegza, où le trafic routier dépasse 70 000 véhicules par jour.

Le ministre a, donc, confirmé l’impact négatif de la surcharge sur l’état et la sécurité du réseau routier national. Cela constitue, en effet, un non-respect des dispositions du code de la route relatives à la charge par la plupart des chauffeurs de véhicules de transport de marchandises.

Pour faire face à cette situation, M. Rekhroukh a rappelé la mobilisation de deux entreprises publiques pour réparer les crevasses observées au niveau de l’autoroute sur plusieurs tronçons.

Il s’agit des tronçons entre Bordj Bou Arreridj et Zenouna sur une distance de 5 km, Bouira et Adjiba (9 km), Oued Fodda et Khemis Meliana (1,5 km) et Khemis Meliana et El Hassinia.

Selon M. Rekhroukh, le secteur a recensé, à ce jour, 53 km de routes à un état dégradé, soit l’équivalent de 2% de la distance totale exploitée des autoroutes en Algérie, qui s’élève à 2.828 km dans les deux sens, soit 1414X2.

Il faut souligner, que l’Algérie est parmi les pays où l’on recense le plus d’accidents de la route. Ce problème découle de plusieurs causes, dont la principales est le manque de civisme et le non-respect de la loi. L’état déplorable de certaines routes est un facteur  qui aggrave davantage la situation. Nos routes sont, en effet, parmi les plus dangereuses au monde. Cela suscite fréquemment l’indignation au sein des automobilistes, qui espèrent que ces décisions  pourront mettre un terme à cette véritable prédation contre ces importantes infrastructures.