Redouane, un savant maestro de la communication culturelle

Ce fut une terrible nouvelle que d’apprendre la disparition subite de notre cher collègue Redouane. Nous le voyons encore debout, le regard droit, respectueux envers son entourage, tout en restant courtois, silencieux et réservé. Il se plaignait parfois de problèmes de santé mais personne n’aurait pensé que c’était si grave, lui qui avait une allure sportive et un moral toujours au beau fixe.

Redouane nous a admirablement étonnés par sa très haute compétence dans la communication culturelle. Ce journaliste, à l’allure de garçon éternel, maîtrisait parfaitement les rouages de la presse écrite. Il connaissait toutes les techniques ainsi que les différentes étapes, du départ de la rédaction jusqu’à l’imprimerie. Rien ne lui échappait concernant l’outil informatique.

Il exploitait les capacités et les données du numérique avec le niveau d’un ingénieur dans le domaine. Ce savoir-faire , il l’appliquait dans sa conception journalière de la page culturelle du quotidien le Jeune Indépendant. Redouane était un modèle et un exemple vivant du sérieux dans la parution de cette page.

C’était un perfectionniste. Il vérifiait scrupuleusement l’authenticité de l’information en l’adaptant à la pagination du journal. Pendant de longues années, il a animé, chaque jour, la page culturelle. C’était un record parce qu’il concevait seul ce travail spécialisé. Il a rempli cette noble mission de longues années durant.

Il ne s’est jamais plaint, chaque jour fidèle à son travail, avec pour ligne de conduite le respect du journal et celui du lecteur. Redouane chérissait particulièrement sa colonne quotidienne, portant sur le calendrier des rendez-vous culturels. Cet agenda, titré « Sortir », est un véritable miroir de la vie culturelle algérienne. Redouane en précisait tous les détails, toutes les informations. Rien n’échappait à la perspicacité de ce journaliste scrupuleux.

Redouane n’aimait pas la médiocrité. A travers son comportement, son travail et ses relations avec les autres, il donnait l’exemple d’un comportement sain, très attentif à la bienséance, dans le respect des règles sociales, morales et professionnelles.

Redouane était un homme généreux au cœur d’or. Il m’a personnellement soutenu lorsque j’ai eu des soucis d’ordre social. Je ne lui en avais pas parlé mais il l’avait deviné et n’a jamais manqué de m’apporter une aide précieuse. Je le remercierai éternellement.

Redouane était très connu dans notre monde de la culture. A titre d’exemple, le directeur de la cinémathèque, Salim Aggar, avait une estime inégalée pour lui. Lorsque Salim Aggar était responsable du Festival du cinéma, A nous les écrans, c’était Redouane qui était le premier à être invité pour la couverture de cet évènement annuel.

La télévision sollicitait souvent la présence de notre confrère dans les débats. Il a été invité à une émission télévisée il y a à peine trois semaines, à Canal Algérie. Redouane, nous ne t’oublierons jamais. Tu es un modèle du sérieux, de l’intégrité et de la compétence. Tu as ravivé notre monde de la culture.

Tu lui as donné son caractère indissociable de la société, participant grandement à l’épanouissement et au développement que connaît en ce moment la culture en Algérie, et ce dans tous les domaines artistique, littéraire, du patrimoine et de l’identité nationale. Merci Redouane pour cette œuvre gigantesque. Pour nous, tu es et tu resteras toujours cette sommité, ce maestro, ce génie bienfaisant de la communication culturelle.