Début du procès de 40 acolytes d’Abdelmalek Droukdel
C’est sous haute surveillance sécuritaire bel et bien dirigée par des éléments de la police judiciaire de la sûreté de Daïra d’Hussein-Dey que le président du tribunal criminel d’Alger en l’occurrence M.Omar Benkharchi a entamé, hier, les auditions des inculpés dans l’affaire tant attendu des 41 membres de l’organisation terroriste « Al-Qaida au Maghreb islamique » (AQMI), dont Abdelmalek Droukdel alias « Mossab Abdelwadoud ».
Le premier inculpé qui a été auditionné n’est autre que le principal accusé dans cette affaire. Il s’agit de El Adoui Walid alias « Talha Bouhafs ».
Ce dernier a d’emblée affirmé au président en charge du dossier qu’il n’a ni tué ni participé dans les assassinats ayant visé le policier dans la localité de Ait Yahia relevant de la circonscription administrative d’Aïn El Hammam.
Le mis en cause qui répondait à toutes les questions par la négation voulait faire croire aux membres du tribunal criminel qu’il n’a pas été arrêté par les services mais il s’est constitué prisonnier de son propre gré. Mais il perdra de sa ténacité lorsque le président lui a fait savoir qu’il a été arrêté le 19 aout 2011, à 19h40 en son domicile familial sis à Bachjarah.
A la question de savoir s’il était en contact permanent avec les autres inculpés poursuivis, le mis en cause a clamé haut et fort : « Je ne connais personne ! Je n’appartiens à aucun groupe terroriste ! Le policier a été assassiné par Gouri Abdelmalek qui après l’avoir tué il s’est emparé de son pistolet automatique ».
Interrogé à propos de la personne qui l’a convaincue pour rejoindre les groupes armés, l’inculpé a répondu : « C’est grâce à l’imam Farouk Benarbia de la mosquée Malek Benabi de la cité Bel Air que j’ai pu rejoindre le maquis où je suis resté pendant quelques mois ». S’agissant de son adhésion au sein des phalanges « El Forkane » et « El Wafa », il a répliqué : « Je n’ai rien à voir avec ces phalanges ! » Il a par ailleurs déclaré à l’attention du président : « Si on m’a accusé d’avoir tué Boudiaf, j’aurais répondu par oui ! ».
Les inculpés sont par ailleurs incriminés pour avoir visé au cours de la décennie noire qu’a traversé notre pays des éléments des services de sécurité et de l’Armée nationale populaire (ANP), dont pas moins de 60 victimes ont été assassinées lors d’embuscades à Alger, et dans la wilaya de Tizi ou Zou. Parmi les chefs terroristes qui seront jugés par contumace figure notamment l’émir d’Aqmi, Abdelmalek Droukdel et Gouri Abdelmalek, qui a été déjà condamné en 2012 à la peine capitale pour assassinats et enlèvements avec demande de rançon en 2009 dans la wilaya de Boumerdès.
Gouri Abdelmalek, actuel chef de la katiba « Djound Allah » activant dans la région du Centre et de ses environs avait fait allégeance à l’organisation auto-proclamée Etat Islamique (Daech). Adoui Walid, un des accusés dans cette affaire, a été arrêté en 2011 à son domicile à Hussein Dey.
Il s’apprêtait alors, selon l’arrêt de renvoi, à exécuter une opération suicide à la ceinture explosive. Cet accusé avait divulgué aux services de sécurité les noms de ses complices dont l’un d’eux a été abattu dans une cache de terroristes à Corso. Parmi les accusés détenus se trouvent Chrik M’hamed et Walid Khaled, qui ont été arrêtés lors d’une embuscade à Bachdjarrah à Alger. Ils étaient en possession d’armes et de bombes artisanales.
Walid Khaled se préparait alors à exécuter une opération kamikaze. Ces présumés terroristes appartenaient à « la Katiba El Feth », affiliée au Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), dirigée par Droukdel Abdelmalek, et qui activait sur les hauteurs de Bouzegza, dans la commune de Keddara (W. Boumerdès).