De la poésie à Notre-Dame d’Afrique
L’espace de la Basilique Notre-Dame d’Afrique à Alger sera transformé, dans la soirée de ce dimanche 5 juillet, en salle de concert de musique andalouse offert par le chanteur Farid Khodja.
Dans une ambiance solennelle où la pureté des sonorités de la musique classique algérienne a orné pour la première fois, le silence sacral d’un lieu de culte religieux est rompu. Une heure durant, Farid Khodja et son orchestre, sublimant l’amour et embellissant l’atmosphère de la Basilique, ont gratifié le public venu en nombre d’un florilège de pièces du terroir algérien dans leurs variétés modales et leurs richesses mélodiques et rythmiques.
L’orchestration, au ton relevé des instruments à cordes caractérisant les sonorités andalouses, donnée par deux violonistes, dont le chef d’orchestre El Hadi Boukoura, un luthiste, un flutiste (au nay), un pianiste, un musicien au qanun, un banjoïste et deux percussionnistes (derbouka et tar) a soutenu Farid Khodja au r’beb et au commandes d’un programme prolifique.
Deux inqilebs dans le mode mezmoum : Dakhaltou er’Riadh et Dja aka el gheiyth ; Derdj Li allahi ma asâaba er’Rahil ; Zenouba dans le mode zidane (interprété dans le style moghrabi) ; Nar hwakoum lahhab dans la tonalité sehli ; Enness rahoum tahmouni, Selli houmoumek et Chems el achiya dans le mode qorb el maya, ont constitué l’essentiel du programme. Ecrits par de grands poètes du patrimoine andalou, les textes des pièces évoquent entre autres, la convivialité, l’amour, l’adoration de Dieu, la nature et la pureté de l’âme alternant lyrisme romantique et soufisme.
L’espace imposant des lieux à l’acoustique naturelle servant de grande caisse de résonance, a permis au ténor de promener sa voix dans la sérénité du moment, emportant l’assistance dans un voyage onirique inédit au fond de soi. Dans des mouvements variés alliant lenteur et vivacité, les différentes pièces exécutées ont brillé de douceur et de pureté, donnant un sentiment de plénitude aux mélomanes qui ont savouré chaque moment du récital dans l’allégresse et la volupté.
Le public attentif a pu apprécier chacune des pièces proposées s’abstenant de multiplier les déplacements, respectant ainsi la solennité du moment et du lieu. Le récital andalou de Farid Khodja est inhérent au programme initié par la Basilique Notre Dame d’Afrique pour « renforcer les échanges interculturels et religieux », a expliqué le Recteur de la Basilique Notre Dame d’Afrique, Marcello Aldo Giannasi.