Dans un débat à sens unique : Harris supplante Trump – Le Jeune Indépendant
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Monde Amériques

Dans un débat à sens unique : Harris supplante Trump

Dans un débat à sens unique : Harris supplante Trump

A moins de deux mois de la présidentielle américaine, la candidate démocrate Kamala Harris, a dominé mardi soir son adversaire républicain, Donald Trump, sans ressort et toujours sur la défensive. La vice-présidente a réussi à transformer le débat en une dénonciation des échecs et des controverses de la présidence Trump.

Le début du duel a pourtant été cordial : Kamala Harris s’est avancée vers Donald Trump pour lui serrer la main, et les deux candidats, qui se rencontraient en personne pour la première fois, ont débattu sur leurs propositions économiques.

Après avoir annoncé son plan de crédits d’impôt pour les classes moyennes et les petites entreprises, la démocrate a prédit que la hausse des barrières tarifaires voulue par Donald Trump allait créer de l’inflation, tandis que ce dernier a accusé l’administration Biden-Harris d’avoir « détruit » l’économie américaine.

Assez vite, cependant, la vice-présidente, qui a remplacé Joe Biden sur le ticket démocrate il y a seulement quelques semaines, a trouvé des angles d’attaque susceptibles d’agacer voire de faire dérailler Donald Trump. Sur l’immigration, elle a rappelé que l’ancien président avait fait échouer un texte de loi bipartisan – qu’elle soutenait –  permettant de renforcer la sécurité à la frontière mexicaine. « Il préfère faire campagne sur un problème plutôt que de le régler », a-t-elle raillé.

Et d’enchaîner en s’en prenant directement au caractère de son concurrent : «Je vous invite à participer à un meeting de Donald Trump. Il parle de personnages de fiction comme Hannibal Lecter (le cannibale du « Silence des Agneaux » a en effet été mentionné par le candidat lorsqu’il dénonçait une invasion de migrants à la frontière, NDLR). Il raconte que les éoliennes provoquent des cancers. Vous remarquerez également que les gens commencent à partir avant la fin car ils sont épuisés et ils s’ennuient. La seule chose dont vous ne l’entendrez pas parler, c’est de vous.»

Cette tirade, preuve parmi d’autres que la candidate avait bien préparé l’exercice, a bien eu l’effet escompté : c’est à partir de ce moment que Donald Trump, qui se maîtrisait jusqu’ici, a commencé à hausser le ton et à moins calibrer son message.

Kamala Harris n’a même pas eu besoin de rappeler, pour la moquer, la dernière théorie du complot trumpiste sur des immigrés haïtiens qui tueraient, pour les dévorer, les animaux de compagnie de la petite ville de Springfield, dans l’Ohio : Donald Trump l’a reprise à son compte tout seul. «À Springfield, ils mangent les chiens et les chats», a-t-il lancé très sérieusement, pendant que la démocrate pouffait de rire. Le journaliste d’ABC News David Muir a eu beau préciser que les autorités de la ville n’ont trouvé aucune preuve de ces accusations anti-migrants, Donald Trump a insisté : «Demandez aux gens qui ont témoigné à la télévision !», sous le regard désolé de Kamala Harris.

«C’est pour ça que j’ai le soutien de 200 républicains qui ont travaillé avec George W. Bush, Mitt Romney et John McCain», a continué la démocrate avant d’égrener les noms d’anciens collaborateurs haut placés de Donald Trump qui ont ensuite quitté le navire et ouvertement critiqué leur ancien patron. Là encore, l’attaque a fait mouche. « J’ai viré ces gens-là. Eux (Biden-Harris, NDLR), ils n’ont viré personne ! », a lancé Donald Trump.

Sur la politique internationale, Kamala Harris s’en est prise à la « faiblesse » de Donald Trump face aux régimes autoritaires. « Ces dictateurs vous soutiennent car ils savent qu’ils peuvent vous manipuler avec des flatteries et des cadeaux. » « C’est elle qui est faible », a rétorqué Donald Trump, faute d’argument plus solide. « Poutine lui a apporté son soutien la semaine dernière et je crois qu’il était sincère », a-t-il ajouté, faisant mine de ne pas être ironique.

Vers la fin du débat, Donald Trump, visage fermé, a de plus en plus de mal à rester concentré. Alors qu’on lui parle d’Ukraine, lui s’égare et hausse le ton : « Où est notre président ? Ils l’ont jeté de la campagne comme un chien », a-t-il lâché, presque nostalgique. « Vous ne vous présentez pas contre Joe Biden mais contre moi », lui a répondu calmement Kamala Harris. Un peu plus tard, la même rengaine : « Elle est Joe Biden. Elle tente de s’en détacher mais elle est Joe Biden », insiste Donald Trump. Kamala Harris rétorque en riant : « Je ne suis pas Joe Biden et je ne suis certainement pas Donald Trump. Ce que je propose, c’est une nouvelle génération de leadership pour notre pays. (…) Tournons la page et avançons. »

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