Dans l’attente des propositions de Téhéran : Les cours du pétrole flanchent

Les cours du pétrole ont flanché ce lundi. Un reflux presque attendu par les acteurs du marché, en raison de deux facteurs essentiels qui ont lourdement impacté les prix : D’abord, l’attente des nouvelles propositions iraniennes qui devront relancer le débat sur l’accord iranien et le retour du pétrole perse sur le marché international. Ensuite les signes précurseurs d’un déclin dans la consommation chinoise, qui est le premier importateur mondial de brut et dont le moindre signe de faiblesse secouerait le marché et la bourse du pétrole.
Cette tendance observée depuis vendredi, juste avant la clôture des marchés, s’est poursuivie hier avec l’ouverture des négociations et des achats. Cela a commencé par après que le chef de la diplomatie iranienne a affirmé que son pays enverrait ses « propositions finales » sur le dossier nucléaire avant minuit heure locale (19H30 GMT).
La possibilité d’un accord qui permettrait le retour sur le marché de la production iranienne, alors même que la demande chinoise souffre d’une économie en berne, faisait perdre autour de 5% aux cours du brut, à 93,28 dollars pour le Brent européen et à 87,52 dollars pour le WTIWTI américain.
Il faut rappeler que les prix du pétrole refluaient nettement ce lundi, des données sur la consommation et la production industrielle en Chine laissant craindre une consommation en berne du premier importateur mondial de brut.
En juillet, les ventes de détail et la production industrielle en Chine ont connu un ralentissement inattendu, en raison d’un rebond de Covid-19 et d’une crise dans l’immobilier qui ont lourdement pénalisé l’activité.
L’accès de faiblesse de l’économie chinoise « pèse sur le pétrole, et il y a peu de chances d’un rebond à court terme », résume Bjarne Schieldrop, analyste chez SEB. Il estime « assez clair que la demande chinoise peu vigoureuse explique le déclin des prix du pétrole depuis juin ».
Les marchés surveillent également les négociations autour de l’accord sur le nucléaire iranien, qui pourrait conduire à la fin des sanctions pour ce membre clef de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP).
Des obstacles demeurent, et l’Iran réclame des « assurances » sur certains points, selon un diplomate cité par l’agence officielle Irna.
« Tant qu’un accord n’est pas signé, il ne faut rien prendre pour acquis », prévient Craig Erlam, analyste chez Oanda, qui prévoit cependant que la pression sur les prix du pétrole s’intensifierait en cas de succès des négociations.
Après s’être envolés en début d’année alors que la demande reprenait avec la fin des confinements et le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les cours ont cédé plus de 20% depuis début juin.
La flambée des prix au début de l’année a permis au géant pétrolier saoudien Aramco de dégager un bénéfice record de 48,4 milliards de dollars au deuxième trimestre, a-t-il annoncé dimanche.
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