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Nationale

Daïras d’Ath-Yenni et des Ouacifs : De grands besoins et des ambitions

Daïras d’Ath-Yenni et des Ouacifs : De grands besoins et des ambitions

Ath-Yenni et les Ouacifs sont certainement les deux daïras qui ont fourni le plus d’universitaires et de cadres de la nation à l’Algérie, en général, à la wilaya de Tizi-Ouzou, en particulier. Nonobstant ce facteur non des moindres, ces deux daïras souffrent atrocement en matière de développement.

Le célèbre bijou d’Ath-Yenni ne peut pas être un vecteur économique et commercial. Les Ouacifs ?
Ses monts et collines sont très verdoyants et ses eaux qui ruissellent le long des nombreux oueds peuvent inspirer bien des poètes. Cependant, les paisibles et honnêtes habitants des Ouacifs manquent d’eau, notamment en été.

Ce grand paradoxe a été mis à nu, avant-hier, à l’occasion de la visite de travail et d’inspection effectuée dans ces deux daïras par Mohamed Bouderbali.

La première halte du wali et de son cortège a eu lieu au chef-lieu de commune d’Ath-Yenni. Son programme initial au niveau de cette commune était la visite de l’ex-siège de la garde communale, du siège de l’artisanat, de la maison des Jeunes, de la polyclinique, de l’assiette réservée pour la réalisation d’une salle omnisports.

Cependant, l’opération de mise en service du gaz naturel au niveau même du chef-lieu de commune n’a pas eu lieu. Le motif : les habitants des villages de Tigzirt (à ne pas confondre avec la ville côtière), Tansawt, Taourirt Khalf et Taourirt-Ahmed attendaient déjà le wali avec des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : « Du gaz naturel pour tout le monde ! ».

Après notre enquête sur place, nous avons découvert que de toute la commune d’Ath-Yenni, seuls deux villages sont alimentés en gaz naturel. Il s’agit des villages d’Ath-Lahcène et d’Aït-Larbaâ. Pour les autres points visités, aucun problème majeur n’a été signalé. Les différentes demandes formulées ont surtout porté sur la nécessité de fournir plus de moyens matériels de travail.

L’autre point positif relevé dans cette même commune est l’inauguration de la pierre portant sur la création d’une minizone d’activité, réclamée depuis des décennies par les bijoutiers locaux.

La minizone d’activité en question est créée à la lumière de la circulaire ministérielle n°16 du 7 juillet 2016 relative au développement économique national et local. L’enveloppe financière allouée à cet ambitieux projet dépasse les 400 millions de DA.

Toutefois, le chèque est encore en blanc. Pas le moindre sou n’a été effectivement débloqué. En revanche, ce qui s’apparente à une véritable tentative de coup bas, c’est le fait d’avoir essayé de cacher au wali la fermeture de la carrière de sable de type field spath depuis février 2015.

C’est suite à l’interpellation de Mohamed Bouderbali par le Jeune Indépendant sur ce cas que les langues ont commencé à se délier. L’interpellation du wali sur cette affaire a eu lieu dans la commune de Yattafène, seul moment propice de l’approcher.

De quoi s’agit-il donc ? Cette carrière a été ouverte initialement au cours de l’année 2008. En février de l’année passée, les élus de l’APC ont sommé le gérant de payer 5 millions de DA par an en guise d’acquittement des droits d’exploitation, ou de mettre ses machines à l’arrêt et déguerpir.

Le malheureux gérant, qui employait pourtant au moins une quinzaine de personnes, a mis, la mort dans l’âme, ses machines à l’arrêt en espérant des jours meilleurs. Cette carrière en question se trouve sur un site d’une superficie de 8 ha.

Le gérant, géologue de formation, a fait savoir, dans sa complainte aux responsables de l’APC d’Ath-Yenni, que le prix de 5 millions de DA est exorbitant et, par conséquent, il ne pouvait rentrer dans ses frais. A prendre ou à laisser , lui a-t-on rétorqué sèchement. Par ailleurs, ce gérant a bénéficié de l’autorisation d’exploitation de cette carrière, laquelle lui a été légalement attribuée par l’Agence nationale des activités minières (ANAM).

Par ailleurs, les produits que son entreprise obtenait à partir des minerais extraits, à l’exemple de la faïence, du carrelage, de la dalle de sol, etc., étaient d’excellente qualité.

Cela veut dire que non seulement le marché national peut être alimenté avec des produits extraits de cette carrière, mais aussi, avec des moyens plus grands, il peut décrocher une place sur le marché extérieur.

Mohamed Bouderbali, qui a manifesté son contentement de cette information qu’on lui a tenu cachée, a insisté pour que ce dossier portant carrière d’Ath-Yenni fasse obligatoirement l’objet d’un examen.

« Il faut exiger un prix raisonnable de ce gérant, car il est impératif que cette carrière soit remise en exploitation », a précisé le wali, qui a également mis l’accent sur les grands dividendes qu’offre cette carrière, et ce, tant en matière d’offre d’emploi que de production de richesse purement matérielle.

A notre question à certains responsables sur les réelles motivations de ces élus de l’APC à exiger un prix hors norme au titre du droit d’exploitation, les différentes réponses furent exprimées par des risettes. En d’autres termes, tous les responsables ont soupçonné l’existence d’anguille sous roche.

Refus de payer le bakchich, fermeture de la carrière par des moyens détournés comme l’exigence d’un prix impossible à payer. En ce qui concerne les affaires propres à la commune de Yattafène, il s’agit avant tout de trouver des moyens techniques à mobiliser pour empêcher d’éventuelles inondations pouvant provenir de la rivière, dont le lit caresse les abords de la petite bourgade qui est en même temps le chef-lieu de commune. Le danger d’un glissement de terrain n’est pas également à écarter. 

Une longue et dure opération de gabionnage a été déjà menée sur une distance de plusieurs dizaines de mètres. Il reste à solidifier les gabions par des couches de béton armé. Le montant de l’ensemble de cette opération sécuritaire contre le danger de la nature est de 25 millions de DA.

Les vieux habitants de cette bourgade ont encore en mémoire les crues du mois d’avril 1974. La rivière a grandement débordé de son lit, d’où les énormes dégâts causés par les inondations. Dans l’ensemble, la commune de Yatafène avance d’un pas sûr vers le développement auquel ses habitants ouvrent pleinement droit.

L’étape suivante fut consacrée à la commune d’Iboudrarène. Selon le programme, Mohamed Bouderbali devait visiter respectivement la polyclinique du village d’Aït-Ali-Ouherzoune, la salle de sport et la fameuse carrière communale.

Cependant, pour des raisons non avouées, cette carrière, célèbre pourtant à l’échelle nationale, n’a pas été visitée. En revanche, la situation de la polyclinique n’a pas donné satisfaction au wali. Et la frustration du président de l’APC est encore plus grande. 

Dans cet établissement de santé, la situation est réellement alarmante. Le personnel médical et les outils de travail manquent cruellement. Le P/APC a accusé ouvertement les responsables concernés de la wilaya puisque, selon ses dires, plusieurs promesses lui ont été faites pour remédier à la situation, mais aucune n’a été tenue. En tout cas, cette polyclinique est dans les mêmes besoins que ceux constatés et exprimés l’année passée.

Par ailleurs, l’eau potable manque cruellement à Iboudrarène. Cette commune peut aussi inspirer des poètes tant ses monts et vallons verdoyants offrent un panorama à l’œil. Hélas, la beauté à elle seule ne suffit pas. Les habitants d’Iboudrarène ont besoin d’eau, d’entreprises économiques, d’espaces de jeux au profit des jeunes et d’autres choses encore qui rentrent dans le cadre du développement.

Le manque d’eau est surtout ressenti à Tassaft-Ouguemoun. Au niveau de l’école primaire de ce village, non seulement le manque d’eau potable est criant, mais aussi le besoin urgent de refaire la toiture des classes qui risque, à chaque instant, de s’écrouler sur les innocents écoliers et leurs enseignants.

A un endroit, le toit repose sur un pilier d’acier provisoire. On appelle ce genre de pilier provisoire dans le jargon des maçons « pied droit ». On utilise ce genre de piliers pour supporter une dalle en coulage. La question est de savoir jusqu’à quand la sécurité de ces chérubins dépendra de ce pilier provisoire.

A n’y rien comprendre. Par ailleurs, la cour de l’école est dans le grand besoin d’une bonne couche de bitume. A l’heure actuelle, même un mulet aurait des difficultés à se déplacer dans cette cour, tant les nids de poule et autres creusages provoqués par le temps sont fréquents.

Et là encore, le P/APC a jeté la pierre aux responsables de la wilaya. Il se trouve cependant que les accusations du premier magistrat de la commune d’Iboudrarène ne sont pas toutes justifiées. Le renforcement du toit de l’école en question par un poteau fait en bonne et due forme dépend des services techniques de l’APC.

Il se trouve toutefois que le président de l’APC, Abdeslam Lakhel, maîtrise à la perfection le verbe. C’est à partir de ce village de Tassaft-Ouguemoun que le wali et le cortège l’accompagnant ont pris la direction des Ouacifs, dont les habitants souffrent le martyre depuis de très longues années.

La première halte dans le territoire communal des Ouacifs fut consacrée au projet des 30/50 logements LPL qui relève d’un programme de 2011. Le bloc des 30 logements existe fort bien.

D’ailleurs, la fiche technique y afférente indique, même à tort, que le taux d’avancement des travaux est de 61 %. En effet, le taux qui paraît plus juste ne doit pas dépasser 30 à 40 %.

Quant au bloc portant les 20 logements, les travaux ne sont pas encore entamés. Et pour cause : un litige dont l’origine exacte demeure encore inconnue. Autrement dit, il faut attendre la fin du litige en question pour penser au démarrage des travaux. Et l’attente risque d’être encore très longue. 

Le plus désolant sera toutefois constaté au CEM du village de Bouabderrhmane. L’établissement éducatif, fréquenté par 300 élèves environ, sans compter une famille qui y occupe un logement de fonction, risque d’être emporté à tout moment par un glissement de terrain.

Même l’école primaire se trouvant à quelques mètres seulement en haut du CEM et fréquentée par 150 élèves environ risque d’être emportée aussi par le glissement de terrain. Le CEM en question a été construit au début de la décennie 1980. Il a ouvert ses portes exactement au cours de l’année 1986. Par rapport à la longévité d’un bâtiment construit en dur, ce CEM est relativement très jeune.

La question fondamentale se posant dans ce cas est de savoir comment le choix de sa construction a été porté sur ce site en ce début de la décennie 1980 ? Quelle est l’identité de ce bureau d’études qui a opté pour un tel site ?

Pourquoi n’a-t-on pas songé au préalable à l’étude du sol ? Il s’agit là tout simplement d’un cas d’incurie. Une aile du bâtiment se trouve dangereusement inclinée. Le premier étage de cette aile est totalement déserté car un certain poids risque d’être fatal.

Le P/APC des Ouacifs, les élèves, leurs parents, les enseignants, le personnel administratif et surtout la famille qui y habite en permanence vivent constamment dans la hantise d’un affaissement.

Dans pareilles conditions de travail et de vie, comment assurer un rendement ? Le CEM et l’école primaire se trouvant juste à côté doivent être évacués en urgence.

L’écroulement de ces deux bâtiments ne peut avoir lieu avant plusieurs années, comme il peut survenir dans un avenir très proche. Mohamed Bouderbali, ayant considéré le réel danger des lieux, a assuré le premier magistrat des Ouacifs qu’il veillera à solutionner le problème en extrême urgence.

La décision du wali d’assurer des mesures justes et rapides a soulagé l’ensemble des personnes fréquentant ces deux établissements et leurs familles.

L’autre problème de la commune des Ouacifs est, rappelons-le, le manque d’eau potable. Le paradoxe est que l’eau coule en abondance dans les différents ruisseaux traversant le territoire communal. Le débit d’eau de certains oueds est d’au moins un M3 à la seconde. Mieux encore : l’eau de ces oueds est limpide.

Elle prend source à partir de la chaîne de montagne du Djurdjura qui se trouve à quelques centaines de mètres à vol d’oiseau. Certains villages sont agglutinés au pied même de cette montagne. L’autre point à donner le tournis à plus d’un au niveau de cette commune des Ouacifs est naturellement la polyclinique. Rien ne va plus dans cet établissement de santé.

Aujourd’hui, elle est sans directeur. Entre 2008 et 2015, pas moins de six directeurs se sont succédé à la tête de cette structure et tous ont préféré rendre le tablier et partir ailleurs. Le dernier n’a pu exercer ses fonctions que durant un laps de temps de trois mois.

Le motif de cette situation abracadabrante ? Le véritable fond du problème est difficile à connaître, d’autant plus qu’il remonte à très loin.

Mais officiellement, ce sont les différentes fractions syndicales, en conflit permanent, qui en sont responsables. Une chose est cependant sûre : la polyclinique des Ouacifs a été secouée par un scandale il y a quelques années de cela.

Des agents ripoux ont volé des médicaments et des outils médicaux destinés à cette clinique, c’est-à-dire aux paisibles citoyens des Ouacifs. Le directeur en exercice à cette époque a dénoncé les faits qui n’honorent pas leurs auteurs.

Mais au lieu d’encourager et de féliciter ce brave directeur, ses responsables hiérarchiques ont décidé de le sanctionner en le mettant à la retraite. Quant aux auteurs du vol, rien ne les a inquiétés.

Qui a donc protégé ces voleurs ? Pourquoi les a-t-il ou les ont-ils protégés ? Sur les lieux, un citoyen souffrant d’une maladie chronique a déclaré au Jeune Indépendant que « cette clinique des Ouacifs souffre atrocement du manque de moyens médicaux ».

Notre interlocuteur a ajouté qu’un décès a même eu lieu dans cette clinique avant-hier à cause de l’absence de moyens nécessaires. La cause, selon ce citoyen, est un AVC (accident vasculaire cérébral).

C’est avec cette amertume que le cortège prit la direction de la commune d’Aït-Boumehdi pour visiter respectivement le projet d’aménagement de la voirie de la placette « El Hammam », celui portant travaux d’aménagement des écoles d’Aït-Boumehdi et Timeghras et enfin le projet d’alimentation en eau potable du village Aït-Loul à partir d’une source dénommée Laïnser.

A Aït-Boumehdi aussi, l’eau manque cruellement. C’est complètement ubuesque. Le ruisseau passant aux alentours est presque en crue. Le pied de la montagne du Djurdjura est presque à portée de main. Cette commune souffre du manque d’eau potable. Toutefois le besoin ressenti le plus est le gaz naturel.

Le climat dans cette partie géographique de la wilaya est très rigoureux en hiver. Pour les besoins des ménages, le recours n’est autre que le gaz butane et le bois. Un camion assure régulièrement la livraison de gaz. Toutefois, les familles habitant loin de l’axe routier ne sont pas toujours servies au moment voulu.

Par ailleurs, transporter une bouteille de gaz butane sur son épaule sur une longue distance n’est pas une mince affaire, notamment pour les personnes âgées et vivant seules. Le wali, dans sa réponse à la doléance des citoyens et responsables locaux, a assuré que le projet portant sur l’alimentation des foyers en gaz naturel sera l’une des priorités absolues.

C’est sur cette promesse que Mohamed Bouderbali et son cortège quittèrent le territoire communal d’Aït-Boumahdi pour rejoindre celui d’Aït-Toudert.

Dans cette commune, la satisfaction fut au rendez-vous même si bien des choses manquent aux citoyens. En tout cas le projet de réalisation et d’équipement d’un CEM de type base 5 met du baume au cœur. L’architecture de cet établissement éducatif est excellente.

Les délais de réalisation ne sont pas dépassés. Logiquement le nouveau CEM d’Aït-Toudert ouvrira ses portes lors de la rentrée scolaire 2016 – 2017. Idem concernant le projet des 80 logements LPL programme 2011.

Le programme est divisé en deux lots et chaque lot en deux blocs de 20 logements chacun. Le taux d’avancement des travaux est de 35% concernant le premier lot et de 25% pour le second.

Quelque temps plus tard, lors d’un point de presse, Mohamed Bouderbali mettra l’accent sur la nécessité de la mobilisation générale pour terminer les projets lancés afin d’en lancer d’autres en fonction des besoins pour chaque région. « J’insiste cependant, affirme le wali, sur la finalisation des projets lancés. »

A la question sur les mesures à prendre pour contourner les oppositions citoyennes, itératives, à certains projets, pourtant indispensables au développement, le wali a relevé que le dialogue, qui doit impliquer toutes les parties concernées, est la meilleure voie possible pour atteindre l’objectif. Une antenne SONELGAZ sera ouverte prochainement au chef-lieu de commune d’Ath-Yenni.

C’est ce qu’a indiqué le DG de SONELGAZ, antenne de distribution de Tizi-Ouzou, Abderrezak Bar. L’ouverture de cette antenne soulagera bien les citoyens de cette région, y compris les daïras environnantes à l’exemple des Ouacifs et des Ouadhias.

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