DAECH, le mythe décapité – Le Jeune Indépendant
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Nationale

DAECH, le mythe décapité

DAECH, le mythe  décapité

Les photos font le tour du Web. Les images des terroristes de DAECH éliminés en Algérie contredisent la toute puissance machiavélique de l’organisation de l’Etat islamique. Les opérations réussies et la nouvelle communication de l’ANP viennent d’abattre un mythe. Zoom sur des photos et une bataille au-dessus des monts et des casemates.

Il était entendu ces derniers jours que l’ANP a décidé de changer sa stratégie de communication, d’habitude austère, pour mieux rendre compte de son travail quotidien au service de la Nation et contre la menace terroriste. Des communiqués réguliers ont ainsi permis aux journalistes de la presse nationale de suivre le bilan quasi quotidien des opérations avec, en filigrane, un message : L’Algérie assure la sécurité de son territoire.

Mercredi, ce sont des photos qui sont venues illustrer l’efficacité algérienne contre DAECH, le nouveau monstre international. La dépouille du chef de Jund El Khilafa, Abdelmalek El Gouri, a été diffusée comme une preuve matérielle qui n’a pas fini de faire le tour des rédactions par-delà les frontières et des officines des services de renseignements de nombreux pays. L’ANP semble donc investir le terrain médiatique et la Toile pour réaffirmer son expertise antiterroriste.

Le cadavre de l’émir

Clichés crus du cadavre d’un sanguinaire qui a écumé les monts de la wilaya de Boumerdès et de la Haute Kabylie, à la tête d’El Arkam, l’une des phalanges les plus féroces de l’histoire du terrorisme en Algérie.

El Gouri ne sévira plus. Son recyclage dans la nouvelle variante du crime transnational accouché brusquement dans le micmac proche-oriental, l’organisation DAECH, ne lui aura pas réussi. Les services de renseignements algériens ont mis le paquet. Déterminés à en finir rapidement avec le nouveau-né dangereux qui a réussi à relancer la psychose du terrorisme par l’assassinat d’un ressortissant français dans un massif forestier de la région de Bouira.

L’émir de Jund El Khilafa, ayant revendiqué l’assassinat d’Hervé Gourdel, gît sur le sol, refroidi par les tirs nourris du commando chargé de sa filature et de sa neutralisation. Les yeux mi-ouverts sans plus aucune expression, débraillé et la poche de son survêtement retournée, le dormeur du val des Issers ressemble plutôt à un criminel rattrapé par sa violence.

Au-dessus, sa photo d’identité en noir et blanc, prise probablement quand il n’était encore qu’un jeune citoyen « normal » de son patelin, avec de grands yeux plus tristes que menaçants. Images contre images. Les services de sécurité algériens démontent la propagande du Net. Quiconque versera dans le terrorisme sera éliminé.

Web’s maquis…

En Algérie, ce type de communication n’est pas dans les mœurs de l’appareil sécuritaire. Une certaine pudeur a toujours prévalu dans les comptes rendus des succès de la lutte antiterroriste, même au moment les plus critiques durant les années 1990. Les journalistes ont d’ailleurs toujours buté contre cette culture du silence ou du triomphe discret.

Mis à part sur les murs des commissariats ou des brigades de gendarmeries où sont affichés les avis de recherche, les photos des terroristes sont rarement diffusées.

Cette fois, l’ANP a donc changé de tactique. Une transparence qui dépassera la démonstration des résultats du travail chevronné de l’antiterrorisme algérien. On doit s’attendre en effet à une exploitation plus large des « documents » publiés par les experts algériens pour des recoupements utiles, en tout coin du globe, et qui pourront aider à la lutte contre la subversion.

Rappelons ici que la meilleure méthode de disqualification du crime organisé consiste à mobiliser les citoyens du monde entier afin de repérer et démanteler les filières ou les réseaux.
En ce sens, la communication ouverte de l’Armée nationale populaire, via la Toile, s’affirme comme une banque de données interactive.

Du commentaire le plus innocent d’un internaute à la visite clandestine du site par un activiste, le Web se fait aussi champ de bataille. Un front que l’ANP a décidé de ratisser avec une égale détermination que celle qui l’anime dans les recoins de la wilaya de Boumerdès, par exemple. 

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