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Nationale

Cybersécurité : L’Algérie signe la première convention onusienne

Cybersécurité : L’Algérie signe la première convention onusienne
Lounès Magramane.

Mandaté par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, Lounès Magramane, a signé, ce samedi à Hanoï, capitale du Vietnam, la Convention des Nations unies sur la lutte contre la criminalité cybernétique, un instrument international inédit auquel l’Algérie a largement contribué. C’est ce qu’a indiqué un communiqué du ministère des Affaires étrangères.

La cérémonie de signature, présidée par le président vietnamien Luong Cuong, s’est déroulée en présence du secrétaire général des Nations unies, António Guterres, ainsi que de plusieurs délégations de haut niveau. Pas moins de 64 pays et organisations régionales ont apposé leur signature sur ce texte, scellant ainsi un engagement collectif en faveur d’un cyberespace plus sûr et mieux régulé.

Après plusieurs années de négociation, pour la première fois, la communauté internationale dispose d’un cadre juridique global pour contrer la criminalité cybernétique, un phénomène en constante expansion qui menace la sécurité des Etats, des institutions et des citoyens. Si la signature de la convention constitue une nouvelle étape diplomatique majeure, elle vient surtout consacrer le rôle central joué par l’Algérie dans l’élaboration même du texte.

Le ministère a rappelé que dès mai 2021, l’Algérie a pris la présidence du comité intergouvernemental chargé de la rédaction du projet de convention. Sous son impulsion, les Etats membres ont engagé un long processus de négociations afin de concilier les positions parfois divergentes des pays du Nord et du Sud, entre les impératifs de sécurité, la protection des données personnelles et le respect des droits fondamentaux.

La démarche algérienne, marquée par le dialogue, la recherche du consensus et l’équilibre entre les dimensions sécuritaire et juridique, a été saluée par la communauté internationale. Cette approche a permis l’adoption définitive du texte lors de la 79e session de l’Assemblée générale des Nations unies en décembre 2024, scellant ainsi un succès diplomatique de grande envergure pour Alger.

Pour rappel, le président Tebboune, qui a fait de la souveraineté numérique et de la cybersécurité nationale des axes prioritaires de sa politique, avait instruit la diplomatie algérienne de jouer un rôle moteur dans les discussions multilatérales autour de la cybercriminalité.

Cette signature vient ainsi concrétiser cette orientation stratégique, confirmant la place de l’Algérie comme acteur engagé dans la promotion d’un ordre numérique international équitable et sécurisé. Elle s’inscrit également dans la continuité des efforts nationaux visant à renforcer la législation sur la cybercriminalité, à protéger les infrastructures numériques critiques et à développer la coopération internationale dans le domaine des technologies de l’information.

Cadre global contre un fléau transnational

Cette nouvelle convention établit un ensemble de règles destinées à prévenir, détecter et sanctionner les actes criminels commis dans le cyberespace. Elle couvre un large éventail d’infractions, allant de la fraude numérique au piratage des systèmes informatiques, en passant par la diffusion de contenus illicites ou le cyber-extorsion.

Au-delà de la répression, le texte met également l’accent sur la coopération internationale, notamment en matière d’échange d’informations, d’assistance juridique mutuelle et de formation technique des acteurs judiciaires et sécuritaires.

Pour les pays en développement cette convention constitue aussi une opportunité de renforcer leurs capacités institutionnelles et technologiques, tout en contribuant à réduire la fracture numérique mondiale.

Il convient de noter que la participation active de l’Algérie à cette initiative onusienne confirme la montée en puissance de sa diplomatie dans le domaine numérique et technologique. Concrètement, Alger se positionne désormais comme un acteur influent dans la gouvernance internationale du numérique, capable de défendre les intérêts du Sud global tout en œuvrant à la construction d’un cadre multilatéral équilibré et inclusif.  D’autant plus que la signature de Hanoï vient également couronner plusieurs années de travail et de négociations, tout en ouvrant la voie à une coopération renforcée entre Etats face à la criminalité cybernétique, devenue un enjeu majeur de la sécurité mondiale. L’Algérie réaffirme également sa volonté de renforcer les partenariats Sud-Sud, notamment avec les pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine, qui partagent des préoccupations communes en matière de cybersécurité et de souveraineté numérique. Cette dynamique s’inscrit également dans une vision plus large prônée par le président Tebboune, fondée sur la coopération solidaire, le multilatéralisme équilibré et la défense d’un monde numérique plus juste, où chaque nation dispose des moyens de protéger ses citoyens et ses institutions contre les menaces cybernétiques.

Dès lors, par son engagement constant depuis 2021, son rôle de chef de file dans les négociations et sa signature officielle à Hanoï, l’Algérie s’impose aujourd’hui comme l’une des architectes du nouvel ordre juridique international en matière de cybersécurité. Cet accomplissement diplomatique et stratégique reflète également la volonté du pays à participer activement à la construction des normes mondiales de demain pour un monde numérique plus juste et sécurisé pour tous.



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