Cybercriminalité : 500 affaires traitées depuis janvier
500 affaires liées à la cybercriminalité ont été traitées au niveau national depuis le début de l’année, par les services de la gendarmerie nationale, a indiqué le capitaine Farid Deramchia, enquêteur au centre de prévention et de lutte contre la cybercriminalité de la gendarmerie nationale.
Intervenant, ce mercredi, sur les ondes de la chaîne 1 de la Radio nationale, le représentant de la gendarmerie nationale a mis en garde contre la hausse du volume des affaires liées à la cybercriminalité. « Ce type de crime est passé de 2 838 en 2021 à 4 600 en 2022. Pour cette année, nous avons enregistré 500 affaires depuis le début de l’année en cours » a-t-il révélé. Selon le locuteur, ces affaires ont trait au chantage, aux menaces, à la diffamation, à l’atteinte aux libertés individuelles et à la vie privée, via les réseaux sociaux.
A cela s’ajoutent les affaires liées aux délits de diffusion d’informations fausses et trompeuses, le piratage, la diffamation, le harcèlement électronique et la fraude. « Entre 65 et 75 % des affaires traitées concernent la vie privée » a-t-il précisé.
Intimidation, chantage, harcèlement ou encore usurpation d’identité sont autant de crimes commis sur la Toile. Avec une population relativement jeune et de plus en plus connectée, notamment aux réseaux sociaux, la protection des données et des personnes sur internet s’impose comme une urgence.
Le capitaine Deramchia a évoqué les efforts pour sensibiliser les citoyens et les encourager à signaler les affaires de cybercriminalité et à porter plainte. Il a souligné l’existence d’une menace affectant les enfants et a mis en garde contre les dangers de la vie virtuelle et l’utilisation de fausses identités sur les réseaux sociaux. Il a indiqué que 200 cas de cybercriminalité ciblant les enfants ont été traités en 2021 contre 193 cas en 2022.
« En tant que spécialistes, nous considérons que tout enfant qui se connecte à internet, même quand il est dans sa chambre à la maison, est considéré comme un enfant de la rue. Parce qu’il peut être contacté par toute personne, y compris des criminels. Il peut être exposé à des dangers qui constituent des menaces directes sur lui », a-t-il dit.
Pour lutter et détecter des cybercrimes, la gendarmerie nationale a été modernisée et un département de lutte contre la cybercriminalité a été créé, des enquêteurs spécialisés dans les technologies de l’information et de la communication ont été formés, de nombreuses lois ont été promulguées, a détaillé le capitaine Deramchia.
Pour traquer les auteurs de cybercrimes, la gendarmerie nationale surveille les réseaux sociaux. « Il y a deux aspects. Le premier est l’anticipation pour protéger le citoyen. Il y a des éléments spécialisés qui surveillent les réseaux sociaux pour détecter les infractions à la législation nationale. Le second aspect est l’intervention en cas de plaintes déposées par les citoyens », a-t-il expliqué.
Le capitaine Deramchia a aussi mis en garde contre le partage des contenus douteux sur les réseaux sociaux. « Nous attirons l’attention des citoyens sur le partage des contenus sur les réseaux sociaux. En cas d’atteinte à une personne, l’auteur du partage est également impliqué dans le crime, même si l’intention n’existe pas, il y a une infraction. Bien sûr, c’est la justice qui tranche ensuite sur le caractère criminel du partage », a-t-il expliqué.
Il a, enfin, annoncé l’organisation d’une campagne de sensibilisation en 2023 sur l’achat et la vente électroniques, après l’activation de la loi sur le commerce électronique.