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Nationale

Crise politique: Vers l’impasse totale

Crise politique: Vers l’impasse totale

C’est incontestablement une victoire pour le mouvement populaire. L’annulation de l’élection prévue le 4 juillet a été une longue et patiente revendication des millions de manifestants algériens qui sortaient tous les vendredis.
Ainsi, pratiquement la feuille de route initiale du pouvoir vient d’être rejetée totalement. Ni élections en avril, ni conférence du dialogue, ni un autre scrutin en juillet. Entre-temps, le règne de Bouteflika et de son système, ainsi que son ambition de le prolonger ont été stoppés net. Ses alliés sont aujourd’hui poursuivis par la justice pour des affaires de corruption, de malversations, de détournement ou de complot contre des institutions de l’Etat. Le faux suspense entretenu sur cette échéance vient de s’achever et déjà on fait l’amer constat. Beaucoup de temps perdu pour un énième report ou annulation d’un vote devenu impossible.
Il est vrai qu’on était certain que le Conseil constitutionnel allait invalider les deux dossiers d’illustres inconnus devenus candidats à la présidentielle, que tout le monde fuyait.
Mais que va-t-il se passer maintenant ? Allons-nous vers une nouvelle annonce de la part du chef de l’Etat ? Bensalah va-t-il oser convoquer le corps électoral, d’une manière précipitée, comme il l’a fait dès qu’on l’a intronisé en avril dernier ? Si l’impasse actuelle réside dans la présence des résidus de l’ancien régime, que le mouvement citoyen récuse et refuse depuis le 22 février, il serait hasardeux de se prononcer sur l’avenir proche et une sortie de crise immédiate. Il est évident que le pouvoir maintient encore, en dépit des contraintes, des rejets et des manœuvres, son projet d’une présidentielle comme unique voie salutaire. Or, cela exige des gages de garantie, une levée des équivoques et l’instauration d’un climat d’apaisement et de confiance. Il faut bien lever certaines mesures répressives, garantir le droit de manifester et de se réunir, puisqu’on interdit encore des marches, des sit-in et des conférences d’universitaires et d’intellectuels.
Le dialogue que tout le monde chante est devenu une illusion, en l’absence de vrais interlocuteurs. La semaine passée, le chef d’état-major de l’ANP avait appelé à « un dialogue sérieux » pour aboutir à l’organisation de la présidentielle dans les meilleurs délais, sans passer par une période de transition. Cette transition, ou plutôt la mise en place des instances de transition, est réclamée ouvertement par des partis de l’opposition, appuyés dernièrement par de nombreuses organisations comme l’ONM et les Oulémas, ainsi que par la société civile.
Cependant, si cette transition est rejetée dans la forme et le fond, il convient bien de créer un nouveau processus de dialogue qui mènerait vers une élection présidentielle.
La nouveauté dans le communiqué du Conseil constitutionnel, c’est qu’on évoque de « réunir les conditions adéquates pour l’organisation de cette élection dans la transparence et la neutralité en vue de préserver les institutions constitutionnelles qui concourent à la réalisation des aspirations du peuple souverain ». C’est quoi ces conditions ? La création de cette instance indépendante chargée de l’organisation, de la supervision et de l’observation des élections ou le départ de derniers B, symboles d’un ancien régime en voie d’effondrement ?
Il est temps de ne plus se voiler la face et de maintenir un rapport de force avec le mouvement populaire, qui continue de résister et de réclamer de meilleurs gouvernants. Les décideurs devront forcer le destin et aller chercher une issue qui est à portée de main, sans se cloîtrer dans des considérations idéologiques ou dans des référents liés à la constitutionnalité des démarches et des actions politiques. Trois mois de perdu pour un peuple, dont la dynamique ne fléchit pas et qui ne donne aucun signe de lassitude.

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