Crise libyenne : Consternation après les frappes contre des migrants
Le ministre italien des Affaires, Enzo Moavero, a fait part hier de sa « consternation » après le raid aérien attribué aux troupes de Khalifa Haftar et ayant fait près de 40 morts dans un centre hébergement de migrants à Tajoura (banlieue de Tripoli).
« Cette nouvelle tragédie montre l’impact atroce de la guerre sur la population civile », a déclaré M. Moavero dans un communiqué assorti d’une « condamnation claire des bombardements aveugles de zones civiles ».
« Nous devons garantir immédiatement des mesures sérieuses de protection des civils et, en particulier, transférer les migrants qui se trouvent dans les installations d’accueil dans des lieux à l’abri des combats et sous la protection des Nations unies », a insisté le ministre.
La ministre de la Défense Elisabetta Trenta a, de son côté, affirmé que la Méditerranée représente « le centre névralgique » de l’action de l’Italie.
« Notre priorité stratégique est la pacification et la stabilisation de la Libye », a-t-elle ajouté.
Pour sa part, le président de la Commission de l’Union africaine (UA) Moussa Faki Mahamat a « fermement » condamné la frappe aérienne contre un centre de détention de migrants près de Tripoli qui a fait près de 40 morts.
M. Faki « condamne fermement la frappe aérienne en Libye qui a touché un centre de détention, tuant plus de 40 civils innocents, tous des migrants », indique la commission de l’UA dans un communiqué.
« Le président demande également que soit menée une enquête indépendante pour s’assurer que les responsables du meurtre horrible de ces civils rendent des comptes », poursuit le communiqué.
« Le président de la commission réitère son appel pour un cessez-le-feu immédiat et pour que les parties (au conflit) assurent la protection et la sûreté des civils, surtout des migrants pris au piège des centres de détention », ajoute le communiqué.
« Le bilan pourrait s’aggraver », a-t-il ajouté, précisant que 120 migrants étaient détenus dans le hangar qui a été atteint de plein fouet par la frappe.
Près de 40 migrants ont été tués et au moins 70 autres blessés dans un raid aérien contre leur centre de détention près de Tripoli, une frappe ayant suscité de vives condamnations internationales et attribuée aux troupes de Khalifa Haftar qui tentent depuis trois mois de s’emparer de la capitale.
Ancienne puissance coloniale en Libye, l’Italie compte environ 400 militaires en Libye : une centaine chargés de la formation des forces du Gouvernement d’union nationale (GNA) à Tripoli et environ 300 pour gérer et sécuriser un hôpital à Misrata, à 200 km à l’est de la capitale.
En outre, un navire de la marine italienne stationne depuis l’été 2017 dans le port de Tripoli, pour aider à la maintenance des vedettes des garde-côtes libyens et assurer la transmission des signalements d’embarcations de migrants.
Le gouvernement d’union nationale (GNA) libyen basé à Tripoli et reconnu par la communauté internationale a qualifié, dans un communiqué, cette frappe de « crime odieux », attribuant l’attaque
au « criminel de guerre, Khalifa Haftar », qui tente vainement depuis trois mois de s’emparer de la capitale libyenne Tripoli.
Le GNA a accusé les forces pro-Haftar d’avoir mené une attaque « préméditée » et « précise » contre le centre de migrants.