Crise en Ukraine : Pas d’impacts sur l’approvisionnement de l’Algérie en blé
Le conflit opposant deux poids lourds de la production agricole, la Russie et l’Ukraine n’entraînera pas de pénurie de blé en Algérie, qui dispose d’un stock de céréales suffisant jusqu’à la fin de l’année en cours. C’est ce qu’a assuré ce lundi de Souk-Ahras le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Mohamed Abdelhafid Henni.
Cette crise n’est en revanche pas sans impact sur le cours des céréales, notamment du blé, dont le prix de la tonne enregistre des records, ayant atteint ce lundi près de 400 euros.
L’Algérie, deuxième consommateur africain de blé et cinquième importateur mondial de céréales, n’a pas de souci à se faire concernant son approvisionnement en blé dans ce contexte d’instabilité mondiale. «L’Algérie dispose d’un stock de céréales suffisant jusqu’à la fin de l’année en cours et ne sera pas affectée par les changements survenus au niveau mondial », a rassuré le ministre.
M. Henni a fait savoir qu’en dépit des fortes pressions au niveau du marché mondial sur cette matière, l’Algérie a pris toutes les mesures pour assurer la couverture du marché national et répondre aux besoins des citoyens en céréales.
« L’Algérie dispose d’un stock de sécurité de céréales qui lui permet de satisfaire tous les besoins des citoyens de manière régulière », a affirmé le premier responsable du secteur agricole, expliquant que la campagne moisson-battage se déroule généralement entre juin et juillet, ce qui permet d’assurer l’approvisionnement normal en céréales malgré les perturbations actuelles.
Il a, en outre, souligné que « de grands efforts sont mobilisés par son secteur pour augmenter les capacités de production de céréales à l’échelle nationale », mettant en exergue l’importance accordée par le gouvernement pour cette filière. Et de poursuivre : « l’actuel objectif du secteur est de développer l’agriculture dans les wilayas du Sud ».
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Il convient de rappeler que l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC), avait de sont côté assuré fin février dernier, que ce conflit n’affectera pas les importations de céréales du pays, faisant savoir que l’Algérie adopte une politique de diversification de ses partenaires commerciaux dans ce secteur. La même source avait également signalé que l’Algérie n’importe pas de blé tendre de Russie et d’Ukraine, et que « le nouveau cahier des charges ouvre la porte à la concurrence pour plusieurs fournisseurs étrangers ».
Envolée spectaculaire du prix du blé et des céréales
Par ailleurs, si le conflit ukraino-russe n’impacte pas l’approvisionnement en blé en Algérie, il va sans doute accentuer la tendance à la hausse des prix des produits céréaliers. Au-delà de la question de la production, qui devrait drastiquement diminuer en raison du conflit, se pose également la question de l’exportation.
Il est à noter que le cours du blé a été encore propulsé hier à près de 400 euros la tonne sur le marché européen Euronext. A Chicago, la hausse a atteint 4.58 %, et le boisseau de blé s’est négocié à 13.48 dollars.
La Russie est devenue, depuis 2018, le premier pays exportateur de blé, et l’Ukraine, en quatrième position, dispose encore de près de 6 millions de tonnes de blé et de 15 millions de tonnes de maïs prêtes à être expédiées aux quatre coins de la planète.
En dehors de l’impact de l’opération militaire en Ukraine, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), avait estimé qu’en raison de la baisse de la récolte intérieure en 2021, les besoins d’importation de blé pour la campagne de commercialisation 2021/22 (juillet/juin) devraient atteindre 8,1 millions de tonnes, soit environ 25% de plus que les importations de l’année précédente et 7% au-dessus de la moyenne.
Selon la même source, l’Algérie importe du blé de France, du Canada, d’Allemagne, des États-Unis, d’Espagne et du Mexique. « Pour la première fois depuis 2016, la Fédération de Russie a expédié du blé en Algérie en juin 2021. Elle devrait également importer 5 millions de tonnes de maïs destiné à l’alimentation animale ».
Rappelant que ces dernières années, l’Algérie a augmenté ses importations de blé russes, qui atteignaient 800 000 tonnes début décembre 2021.