Crise en Libye Attaf : «Les élections sont l’unique voie»

L’organisation des élections est la seule voie pour surmonter la crise en Libye. C’est ce qu’a souligné, ce jeudi, le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, Ahmed Attaf.
Lors de sa rencontre avec Hanna Tetteh, représentante spéciale du secrétaire général des Nations unies et cheffe de la Mission d’appui à la Libye de l’ONU (MANUL), M. Attaf a réitéré la position de l’Algérie sur cette crise qui perdure depuis plus de douze ans, réaffirmant le rejet de toute forme d’ingérence étrangère dans les affaires intérieures libyennes.
Le ministre d’Etat a de nouveau exprimé le soutien de l’Algérie aux efforts des Nations unies, saisissant l’occasion de cette rencontre pour informer l’envoyée spéciale des Nations unies des conclusions de la réunion ministérielle consultative du mécanisme trilatéral des pays voisins de la Libye, tenue en Algérie le 6 novembre dernier.
Les discussions entre M. Attaf et la diplomate onusienne ont porté sur les derniers développements en Libye, à la lumière des efforts des Nations unies visant à conduire « ce pays voisin vers un havre de paix, contribuant ainsi « à la sécurité et à la stabilité, tout en préservant la souveraineté, l’unité et l’indépendance de l’Etat libyen », selon les termes du communiqué du ministère des Affaires étrangères.
A cette occasion, la représentante spéciale de l’ONU a informé le ministre d’Etat des étapes adoptées dans la feuille de route des Nations unies présentée au Conseil de sécurité le 21 août dernier, ainsi que des objectifs qu’elle comporte.
Cette feuille de route consiste à l’élaboration du cadre juridique pour les élections, l’unification des institutions exécutives et l’organisation d’un dialogue national inclusif en préparation des élections présidentielle et législatives.
Pour rappel, ce mécanisme trilatéral des pays voisins est une initiative de concertation politique entre l’Algérie, l’Egypte et la Tunisie pour trouver des solutions à la crise libyenne. Les principaux objectifs sont de soutenir le processus politique sous l’égide de l’ONU, de rejeter l’ingérence étrangère, de prôner le retrait des mercenaires étrangers, et d’encourager l’unification des institutions libyennes pour l’organisation d’élections.
Selon une déclaration conjointe des ministres des Affaires étrangères des trois pays voisins de la Libye, à l’issue de la réunion du mécanisme consultatif tripartite qui s’est tenue, la semaine dernière à Alger, les trois pays ont souligné leur rejet de toute forme d’ingérence dans les affaires intérieures de la Libye et ont insisté sur le retrait de tous les mercenaires étrangers du territoire du pays.
Pour les trois pays, l’ingérence étrangère est l’une des principales causes de la prolongation de la crise, de l’aggravation des divergences politiques et institutionnelles, de la remise en question des chances de succès du processus politique ainsi que de la menace à la sécurité et à la stabilité tant de la Libye que des pays voisins.
Alger, Tunis et Le Caire ont également souligné la nécessité de retirer les mercenaires et les combattants étrangers de tout le pays, de renforcer l’accord de cessez-le-feu, de soutenir le travail du Comité militaire conjoint et de réunir les structures militaires et de sécurité.
Les ministres des Affaires étrangères des pays voisins de la Libye ont également souligné « la nécessité de parvenir à une réconciliation nationale globale, avec la participation de toutes les couches du peuple libyen ».
Il y a quatre ans, le Forum de dialogue politique libyen, qui s’est tenu à Genève sous l’égide de l’ONU, a élu une autorité exécutive de transition jusqu’aux élections générales. Ces élections n’ont pas eu lieu, en raison des divergences politiques, des calculs étroits et notamment des ingérences de pays étrangers.
Le pays est déchiré actuellement, avec l’existence de deux gouvernements qui ne se reconnaissent pas mutuellement. Le premier, dirigé par Abdel Hamid Dbeibah, est basé à Tripoli. Il est reconnu et soutenu par l’ONU.
Le second gouvernement est sous la direction d’Oussama Hammad, basé d’abord à Benghazi, à l’est du pays, avant de se déplacer à Syrte. Ce dernier est en réalité sous la coupe du maréchal Haftar, dont les troupes sont soutenues par des mercenaires étrangers et certains pays étrangers.