Crise au Soudan : Tebboune saisit l’ONU et l’UA

Le président de la République, président en exercice du Sommet arabe, Abdelmadjid Tebboune a adressé, ce mardi, des messages au Secrétaire général (SG) de l’ONU, au président de l’Union africaine (UA) et au secrétaire exécutif de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), pour une démarche commune et unifiée afin de cesser les combats au Soudan. C’est ce qu’indique un communiqué de la présidence de la République.
L’initiative du président de la République intervient au vu de la détérioration de la situation sécuritaire au Soudan sur fond de poursuite des affrontements armés entre l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide (FSR), occasionnant de lourdes pertes en vies humaines.
Dans ses trois messages, M. Tebboune a insisté sur les développements «dangereux et malheureux qui se déroulent au Soudan avec ses complications internes et ses répercussions externes », nécessitant les efforts concertés de tous les acteurs régionaux et internationaux.
Il a appelé à une action conjointe urgente pour éviter une nouvelle escalade et arrêter les combats entre les frères soudanais. Il les a notamment exhortés à donner la priorité à la sagesse et à recourir aux vertus du dialogue pour résoudre leurs différends afin d’épargner au peuple soudanais les risques de glisser dans la violence sanglante, qui menace la paix sociale.
Le président Tebboune a également appelé « à réfléchir à un effort commun et unifié entre les quatre organisations (Les Nations Unies, l’Union africaine, la Ligue des États arabes et l’Autorité intergouvernementale pour le développement, IGAD), Afin d’aider la République du Soudan à surmonter la crise actuelle, soulignant que l’unification des efforts des acteurs internationaux et régionaux vise collectivement et de toute urgence à œuvrer à un cessez-le-feu, à apaiser la situation, et à instaurer une nouvelle ère qui réponde aux aspirations du peuple soudanais».
Il convient de souligner que Khartoum a encore tremblé ce mardi sous les raids aériens et les rafales de tirs des paramilitaires au quatrième jour des affrontements entre l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide (FSR) faisant près de 200 morts et plus de 1800 blessés.
L’aviation militaire a ciblé le quartier général des FSR à Khartoum, indiquent les médias locaux qui précisent que les combats se sont renouvelés dans les alentours du palais présidentiel au centre de la capitale. Pendant ce temps, des milliers de civils sont demeurés cloîtrés chez eux.
Pour rappel, l’ONU et d’autres organisations internationales ont appelé les belligérants à « cesser immédiatement les hostilités ».
Les affrontements ont fait, jusqu’ici, près de 200 morts et au moins 1.800 blessés, selon les derniers chiffres de l’ONU.
La Croix-Rouge et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) ont appelé mardi les parties belligérantes au Soudan à garantir l’accès humanitaire aux personnes dans le besoin.
Selon la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR), des milliers de volontaires « sont prêts, capables et formés pour fournir des services humanitaires ».
Le personnel de l’ONU ne peut également plus travailler. « Nous avons environ 4.000 employés qui travaillent dans le pays (dont) 800 employés internationaux. Nous sommes bien sûr inquiets pour leur sécurité », a déclaré de son côté, la porte-parole de l’ONU à Genève, Alessandra Vellucci.
« Un grand nombre des neuf hôpitaux de Khartoum qui reçoivent des civils blessés manque de tout… de sang, de matériel de transfusion, de solutions intraveineuses, d’équipement médical et d’autres produits de première nécessité », a déploré une porte-parole de l’OMS à Genève, Margaret Harris, citée par les médias.
« Les parties doivent veiller à ce que les soins puissent être dispensés, ce qui n’est pas possible si le personnel, les ambulances et les fournitures ne peuvent se déplacer en toute sécurité », a-t-elle insisté.
Par ailleurs, l’OMS dénonce les attaques contre les infrastructures de santé. Trois attaques ont pour l’instant été recensées par l’OMS « mais nous savons qu’il y en a bien plus », a indiqué Mme Harris.
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