Evacuation des ressortissants algériens bloqués au Soudan

Le ministère des Affaires étrangères a annoncé ce lundi 24 avril, dans un communiqué, le début de l’opération d’évacuation des citoyens algériens et le personnel diplomatique établis au Soudan suite à la dégradation de la situation sécuritaire notamment dans la capitale Khartoum.
« En application des instructions du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, et dans le cadre des mesures prises pour prendre en charge les membres de la communauté nationale au Soudan, suite à la crise déplorable que connait ce pays frère, le ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger a annoncé le lancement ce jour 24 avril 2023, d’une opération d’évacuation des membres de la communauté nationale établis au Soudan et désirant quitter ce pays, et du staff de l’ambassade d’Algérie à Khartoum », souligne le communiqué ajoutant que « tous les moyens ont été mobilisés pour assurer la réussite de l’opération ».

ambassade d’Algérie à Khartoum
Cette opération lancée dès ce lundi 24 avril touchera également les employés de l’ambassade d’Algérie à Khartoum », précise le MAE dans son communiqué, assurant dans la foulée, « suivre de près la situation au Soudan à travers une cellule de crise présidée par son secrétaire général».
L’Algérie compte 120 citoyens immatriculées auprès de l’ambassade au Soudan, selon des sources diplomatiques mais le nombre total reste inconnu .
Le MAE a conseillé les ressortissants algériens établis au Soudan à faire preuve de prudence et à rester en contact permanent avec les services de l’ambassade d’Algérie pour recevoir le soutien et l’assistance nécessaires ou signaler tout développement de leur situation, via le numéro vert : 00249120062900, ou l’adresse mail suivant : [email protected]
Des bus ont été mis à la disposition des ressortissants algériens pour les évacuer vers Bour Soudan sur une distance de 840 km ensuite par avion vers l’aéroport de Boufarik . Ils ont été évacués au début de l’après-midi de lundi. Des ressortissants palestiniens dont des étudiants ont été évacués par l’ambassade d’Algérie.
Sur le terrain, les parties en conflit dans le pays, continuaient à s’entredéchirer ce lundi, pour le dixième jours consécutif, faisant fi des appels incessants au cessez-le-feu, alors que la situation humanitaire s’enlise davantage, ce qui a poussé plusieurs pays à évacuer leurs ressortissants et des milliers de civils à fuir vers des pays voisins.

Les quartiers de l’ouest de Khartoum, proche de l’ambassade d’Algérie
Plusieurs pays ont décidé d’évacuer leurs ressortissants coincés au Soudan où des combats acharnés ont repris au lendemain de l’Aid El Fitr entre l’armée soudanaise dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, depuis le putsch de 2021 et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), du général Mohamed Hamdane Daglo dit ”Hamidati”.
Les opérations d’évacuation de ressortissants occidentaux ont commencé le dimanche Samedi 22 avril. Dans la matinée du 23 avril, la France a entamé une « opération d’évacuation rapide » de ses ressortissants et de son personnel diplomatique, a annoncé le ministère des affaires étrangères.
Dimanche après-midi, une centaine de ressortissants français et d’autres nationalités avaient été évacués tandis que samedi soir, le président américain Joe Biden avait annoncé l’évacuation du personnel diplomatique de l’ambassade des Etats-Unis à Khartoum. Un ressortissant irakien a été tué samedi à Khartoum victime de tirs entre les deux belligérants, a annoncé le ministère des affaires étrangères à Baghdad.
Les parties au conflit au Soudan doivent arrêter leurs attaques contre les centres médicaux, leurs patients et personnel, a déclaré lundi le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus.
« Les établissements médicaux, (leurs) personnel et patients au Soudan ne devraient pas être la cible de violences en cours. Mais depuis le début des combats, l’OMS a confirmé plusieurs attaques meurtrières contre des établissements de santé. Cela doit cesser immédiatement. Ceux qui aident et ceux qui ont besoin d’aide ne doivent jamais être ciblés », a écrit le chef de l’OMS sur sa page Twitter.
Plus tôt, Tedros Adhanom Ghebreyesus a appelé les parties à respecter le droit international. La situation au Soudan a dégénéré en raison d’un désaccord entre le commandant de l’armée Abdel Fattah al-Burhan, qui dirige également le Conseil de souveraineté, l’organe directeur, et le commandant des Forces de soutien rapide (FSR, paramilitaires), Mohamed Hamdan Dogolo, qui est son adjoint au sein du Conseil. Le 15 avril, des affrontements ont éclaté entre les deux entités mentionnées près d’une base militaire dans la ville de Merowe, près de Khartoum et dans la capitale elle-même. Ces violences ont fait selon l’OMS plus de 420 morts et 3.700 blessés.
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