Crise au FLN : Baadji convoque un conseil de discipline

La crise qui couvait au parti du Front de libération nationale vient de prendre d’autres proportions. La contestation contre le SG Abou Fadhl Baadji s’est ravivée et semble s’inscrire maintenant dans la durée. Après une première manifestation des contestataires devant le siège du parti à Hydra, samedi dernier, Baadji répond par une série de sanctions, de suspensions et une réactivation du conseil de discipline du parti.
La première sommation contre le SG est venue des sénateurs du FLN, qui avaient refusé ses nominations au sein du groupe parlementaire au Conseil de la nation, soutenue d’ailleurs par leurs pairs du RND et du tiers présidentiel. Rapidement, cette première anicroche sera suivie par une série de rencontres entre plusieurs membres du Comité central. Objectif recherché est de s’organiser sur le plan légal et règlementaire, afin de déposer au niveau du ministère de l’Intérieur une autorisation pour la tenue d’une session extraordinaire du CC.
Selon les contestataires, le quorum est largement atteint, puisque les statuts du parti exigent la signature des deux tiers des membres du CC pour la tenue de cette session extraordinaire.
Selon un leader du mouvement de contestation, ex redresseur et ancien ministre, les membres du CC veulent avant tout faire le bilan de la gestion politique et financière de Baadji et la tenue d’un Congrès extraordinaire pour élire un nouveau SG. Autrement dit, il est question d’un retrait de confiance pur et simple à Baadji.
C’est ainsi que trois conclaves sont prévus dans trois villes de l’intérieur du pays ces jours ci.
A une question sur cette fameuse demande d’autorisation auprès du département de l’Intérieur, on nous indique que tout le dossier administratif et réglementaire est ficelé, avec les photocopies des cartes d’identité et des cartes de militants. Il était prévu demain dimanche le dépôt de cette demande, mais on avait reporté l’initiative après les fêtes de l’Aid El Adha, soit jeudi prochain.
Mais, face à cette contestation organique, Baadji n’est pas resté les bras croisés. Il décide coup sur coup de suspendre d’abord un membre du Bureau politique, chargé de l’administration et du patrimoine, Nacer Farah, accusé d’être l’un des instigateurs de la grogne. Puis, il met fin aux fonctions de plusieurs responsables de mouhafadhas, qui semblent être les fers de lance de la contestation, ou qui n’ont pas été satisfaisants lors des dernières législatives comme ceux de Bouira, Tlemcen, d’Oran, Guelma, Beni Abbas, Ain Ouassera, Boufarik, Mostaganem, Relizane, Cherchell ou Naama.
De plus, Baadji ne se contente point de cela. Il signe également des décisions d’exclusions des rangs du parti des cadres qui ont participé aux récentes législatives sur des listes indépendantes. Ayant échoués dans leurs tentatives, ces candidats malheureux se sont rabattus dans leurs kasmas, en signant des pétitions et en s’engageant dans l’opposition contre la direction actuelle du FLN.
Enfin, Baadji a convoqué la commission de discipline du parti à une réunion jeudi prochain. A l’ordre du jour, l’examen de près de vingt dossiers de cadres membres influents du Comité central, dont Bettache Samir, Daoud Tayeb, Bekhouche Mohamed Laid, Tayeb Hamarnia, Mahyous Lahcène et Yousra Saliha.
Les prochains jours seraient donc déterminantes dans ce bras de fer. Baadji compte sur ces amis et alliés du BP pour prendre le dessus, alors que les contestataires comptent sur d’anciens ministres, députés ou sénateurs et dirigeants assez aguerris et expérimentés dans ce genre de crise organique.
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