La violence dans les quartiers : Un terrorisme alarmant

La violence, sous tous ses aspects, prend chaque jour des proportions alarmantes au point d’être qualifiée de terrorisme. Les altercations, les agressions et le phénomène de bandes organisées sont devenues le lot quotidien des paisibles citoyen et un casse-tête pour les services de sécurité. légion, chaque jour, à travers nos quartiers. La raison profonde de ce fléau reste encore inconnue mais beaucoup réclament des mesures urgentes pour lutter contre ce problème social on ne peut plus inquiétant.
Plusieurs crimes sont recensés au quotidien. A la fin de la semaine dernière, un jeune homme de Soumâa, dans la wilaya de Blida, a été mortellement poignardé au cours d’une expédition punitive dans son quartier. Il s’agit de Youcef Slimani, âgé de 36 ans et père de deux enfants, tué à coups de couteau alors qu’il défendait son frangin, victime d’une agression collective.
Son histoire a envahi les réseaux sociaux, suscitant une grande colère chez les internautes qui ne cessent d’appeler les hautes autorités à recourir à des peines plus sévères contre les récidivistes et à instaurer la peine de mort pour mettre fin à ces crimes.
Certains pensent que l’explosion de la violence dans tous les milieux est liée à la consommation de la drogue et autres psychotropes dangereux par les jeunes. Un phénomène devenu, au fil du temps, normal, courant et banal dans les quartiers populaires. Les raisons de ce fléau sont multiples.
Pour Dalila Feddad, psychologue, la violence n’est que la conséquence de la perte des notions éducatives de base au sein de la famille, première cellule sociale. Contacté par le Jeune Indépendant, la spécialiste a estimé que la consommation de psychotropes et autres drogues sont l’une des principales raisons qui conduisent à des violences et des crimes irréparables. « Les violences et l’abus de drogue ou de psychotropes est un couple qui fait bon ménage en se nourrissant l’un de l’autre », a affirmé Mme Feddad.
Elle a insisté sur le fait que ces pilules font perdre à ceux qui les consomment toute notion de la réalité. Elles sont l’une des causes qui poussent les jeunes délinquants à commettre des agressions et des meurtres. Mme Feddad a expliqué que ces psychotropes diminuent de 80 % les capacités mentales de la personne, ce qui rend le passage à l’acte plus facile, car « l’individu drogué n’apprécie pas ses agissements à leur juste valeur, sauf après la disparition des effets de la prise de toxiques ». Elle a ajouté qu’« en prenant des doses fortes de ces comprimés, les jeunes peuvent faire n’importe quoi, sans même s’en souvenir ». La psychologue a précisé, par ailleurs, que ces médicaments sont normalement utilisés pour soigner des maladies d’ordre neurologique, mais pris à fortes doses (souvent avec de l’alcool), ils ont pour effet de faire perdre conscience et de transformer le drogué en une personne capable des pires violences.
Pourquoi les jeunes consomment-ils des psychotropes ?
Selon la psychologue, la violence n’est que la conséquence de la perte des notions éducatives de base au sein de la famille, première cellule sociale. Evoquant les raisons poussant les jeunes à s’adonner à ces substances, la psychologue a cité outre les raisons socio-psychologiques, la déperdition scolaire, l’absence du référent religieux et d’accompagnement.
Ayant travaillé avec des adolescents en difficulté, Mme Feddad a confié au Jeune Indépendant que la consommation des différentes formes de drogue chez les jeunes est beaucoup plus visible dans les milieux défavorisés. « La principale raison est le vide émotionnel chez ces adolescents, lequel est engendré par l’absence affective et, surtout, au niveau de l’encadrement parental », a-t-elle expliqué. « Ces jeunes sont issus de familles pauvres et précaires avec des pères souvent absents ou violents. La plupart d’entre eux ont une faible estime de soi, ils sont anxieux et parfois dépressifs. Ces adolescents trouvent refuge dans les drogues pour s’évader et fuir la misère », a-t-elle ajouté.
Selon la psychologue, une grande partie des jeunes consommateurs de ces substances affirment que leurs parents ignorent leur addiction aux stupéfiants. « Le manque de compréhension et de communication au sein de la famille est un autre facteur important. L’enfant, surtout s’il vit des conflits ou des problèmes personnels ou d’ordre mental et que ces parents l’intimident en lui imposant des objectifs qui dépassent ses capacités, peut, avec le temps, devenir dépressif et s’adonner aux psychotropes ou autres drogues », a expliqué Mme Feddad.
La spécialiste a également insisté sur «la nécessité de renforcer l’action préventive pour prémunir les jeunes contre le phénomène de la toxicomanie en recommandant, à cette occasion, la multiplication de programmes de sensibilisation des jeunes sur les dangers de la drogue, et ce à travers des journées d’information et de sensibilisation sur ce dangereux fléau ».
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