CRB 0 – EST 1 : Belouizdad peut s’en vouloir
Le parfait hold-up. L’Espérance, dominée de bout en bout, a su bien gérer un sommet où il fallait ce plus qui fait souvent la différence dans les grands sommets, l’expérience. Un derby maghrébin qui a tenu toutes ses promesses, deux équipes qui ne se sont fait aucun cadeau et beaucoup de calculs froids côté tunisien avant le coup de grâce en toute fin de rencontre.
Dominateurs, les Belouizdadis ont sorti le match qu’il fallait devant un grand d’Afrique qui leur donne à l’arrivée une belle leçon de patience et de réalisme avant de porter l’estocade à un moment crucial de la partie. 87e mn, le Chabab est toujours devant à aller taquiner l’arrière garde adverse après avoir raté de peu, sur plusieurs occasions rondement menées, de marquer ce but libérateur qui ne viendra pas finalement. Bien au contraire car, et sur un contre anodin, la « libération » viendra de l’autre côté quand, Mohamed El Houni va . . . libérer les siens en fusillant, des 25 mètres, un Guendouz médusé.
Un maître-tir en pleine lucarne et le match plié au grand dam du public d’un 5 Juillet bien garni et qui prend froid alors que le thermomètre affiche déjà un pic à décourager les plus inconditionnels des fans belcourtois qui n’apprécient pas cette douche froide alors que leurs favoris tenaient bien en mains le match. Plus que trois petites minutes d’espoirs avant d’être déçus par la tournure prise par les évènements. « Dominer n’est pas gagner » est l’adage qui se confirme dans ce cas de façon cruelle pour le représentant algérien qui croyait, comme le public, la victoire possible.
A tout le moins et au pire, le nul avant que ce diable d’El Houni, laissé étrangement sans surveillance, ne décide de la « punition » en envoyant le dernier rempart de Laâquiba ramasser le cuir du fond de sa cage. Punition et plus, car on ne rate pas un aussi grand nombre d’occasions nettes de scorer sans le payer chèrement, l’Espérance, tout de métier, ayant su attendre son heure pour décider du sort du match sur un de ses rares mouvements offensifs. Sans se presser, contrôlant ses émotions, hyper concentrés dans leurs lignes arrières, provocateurs par moments (un peu trop même) et physiquement au point, les Tunisiens, qui prennent les commandes du groupe dans un match référence pour les deux formations, ont donné, au-delà de réaliser un hold-up, la leçon avec un scénario certes cruel pour un CRBCRB Le Chabab Riadhi Belouizdad plus couramment abrégé en Chabab Belouizdad ou encore CRB, est un club de football algérien basé dans le quartier de Belouizdad à Alger, est fondé le 15 juillet 1962. qui méritait mieux et qui perd beaucoup au change (au minimum un point qui pourrait peser à l’heure des comptes de fin de phase), le reste du parcours dépendant de la capacité de ses joueurs à gérer cette désillusion.
Des joueurs qui peuvent s’en vouloir pour n’avoir pas profité de leurs nombreux temps forts en se laissant endormir par le faux rythme imposé par les hommes à Nabil Maâloul qui, soit dit en passant, connaît très bien le football algérien et les mentalités en cours, avant de se réveiller brutalement sur un boulet de canon sorti de nulle part. Suffisant pour les « sang et or » qui restent, bon an mal an, une des valeurs sûres du jeu à onze continental. Un éternel favori au titre.
Le CRB a entamé cette traditionnelle affiche algéro-tunisienne tambour battant en montrant d’emblée ses ambitions. Sans trembler mais dans un certain « désordre » (l’envie de bien faire peut-être), le reste de la rencontre, malgré une prestation honnête, se confirmant dans la tendance plutôt brouillonne dans le dernier geste et au moment de conclure, les Iwuala, Wamba, Draoui ou Bouras, manquant cruellement de soutien et confondant vitesse et précipitation et finissant, juste retour de manivelle, par passer à côté de leur sujet. Sentence : un match perdu sur un petit rien. Sur un détail qui fait force de loi en football.
Amère conclusion mais une bonne équipe belouizdadie pour qui rien n’est encore perdu avec de prochaines sorties où il sera possible de se relancer. En oubliant au plus vite ce scénario cruel de samedi soir qui l’a vu céder trois précieux points alors que la victoire lui ouvrait grandement les bras. Partie remise seulement et des chances intactes d’aller au bout du rêve. En commençant par préparer et négocier au mieux le voyage en terres libyennes où l’attend, lors de la 3e journée, une formation soudanaise d’El Merreikh toujours en course pour un des deux billets qualificatifs aux quarts.