Covid-19 : Grosse crainte pour les jours à venir

Le tocsin a sonné une nouvelle fois. La situation épidémiologique dans le pays est alarmante, avec une augmentation quotidienne des contaminations mais aussi plus de décès. On frôle le cap des 1 000 cas/jour.

En trois jours, plus de 2 000 cas positifs au coronavirus ont été annoncés officiellement, en plus de 36 décès. Si tout le monde s’accordent à qualifier la situation d’alarmante et d’inquiétante, les avis diffèrent cependant quant à la riposte à donner à cette nouvelle vague de contaminations. Alors que le ministère de la Santé mise sur la vaccination, d’autres évoquent la nécessité d’imposer à nouveau des restrictions pour limiter la circulation du virus.

L’alerte est donnée. Les jours à venir risquent d’être plus difficiles, d’autant que le nombre de contaminations devrait augmenter avec la propagation annoncée du variant Delta, qui risque de prendre le dessus dans les prochaines semaines. «Une souche très contagieuse qui prend de l’ampleur à travers le monde. Cela pourrait être rapidement le cas en Algérie», a en effet affirmé le directeur de l’Institut Pasteur d’Algérie (IPA), le Dr Fawzi Derrar.

Ce samedi encore, il a tiré la sonnette d’alarme concernant la situation épidémiologique, affirmant que le nombre de cas de contamination allait être doublé dans les prochains jours. «Il y a une terrible augmentation des contaminations quotidiennes», a-t-il précisé dans sa déclaration à la radio locale de Sétif. Selon lui, c’est le variant Delta qui inquiète le plus, d’autant qu’il est très virulent et que la personne contaminée peut transmettre le virus à au moins huit autres personnes. Une situation qui crée une pression dans les hôpitaux qui reçoivent quotidiennement un nombre important de patients atteints de la Covid.

Alors quelle riposte pour cette situation ? Le directeur général de l’IPA n’exclut pas le recours à des mesures extrêmes tel que le confinement. «Toutes les options sont désormais sur la table, y compris le retour au confinement partiel ou total», a-t-il fait savoir. «Nous n’avons pas le droit de jouer avec la vie des citoyens. Le variant Delta est plus meurtrier.

Déjà sept cas sont enregistrés dans la capitale et les prochains jours risquent d’être pire si l’on n’agit pas tout de suite», a-t-il précisé, ne trouvant pas d’explication à la réticence des Algériens aux vaccins anti-Covid. «Ce qui me fait le plus mal personnellement, c’est de voir des Algériens mourir quotidiennement sous nos yeux alors que nous avons des millions de vaccins en stock qui ne trouvent pas preneurs», a-t-il déploré, soulignant, en outre, la nécessité du respect scrupuleux des gestes barrière. Le but étant d’éviter le variant indien, européen ou encore tunisien.

Les spécialistes et professionnels de la santé ont, pour leur part, souligné la nécessité d’axer le plan de riposte sur deux axes. En sus du respect rigoureux des mesures préventives que cela nécessite, avec l’application de la loi qui oblige le port du masque dans les lieux publics, c’est la cadence de la vaccination qu’il faudrait augmenter. L’appel est déjà lancé par le ministre de la Santé, lequel a instruit l’ensemble des directeurs locaux de la santé pour augmenter la cadence de la vaccination des citoyens en vue d’atteindre l’objectif tracé par les pouvoirs publics, à savoir un taux de 70%. Une campagne de sensibilisation devrait aussi être lancée pour encourager les citoyens à se faire vacciner.

L’objectif étant de «vacciner un million de personnes par mois», selon les précisons du ministre de la Santé, car «le défi est de tenter de casser la chaîne de contamination». En somme, face à cette situation épidémiologique, le citoyen a certes un rôle à jouer, mais les pouvoirs publics devront aussi agir en imposant, si nécessaire comme il est recommandé par nombre de spécialistes, des restrictions à même de stopper la propagation exponentielle du coronavirus. 813 nouveaux cas et 13 décès ont été enregistrés ce samedi.