Covid-19 : Accélérer la vaccination pour éviter une 4e vague
Dans ce qui ressemble, désormais, à une course contre la montre, le président de l’Agence nationale de sécurité sanitaire, le Pr Kamel Sanhadji, estime qu’il est encore possible d’éviter une quatrième vague qui saturerait possiblement nos hôpitaux. Pour lui, il faut vacciner au moins 400 000 personnes par jour pour atteindre 50% d’immunité d’ici à octobre.
Qualifiant la situation sanitaire dans le pays d’inquiétante, le Pr Sanhadji a souligné ce mardi, lors de son passage sur les ondes de la Chaîne 1 de la Radio nationale, que les discussions concernant une quatrième vague de la Covid-19 dépendent du taux de vaccination. Il a, à cet effet, appelé à la nécessité d’accélérer le rythme de la vaccination à 400 000 personnes par jour, ce qui permettrait d’atteindre 50% d’immunité d’ici au début de l’automne, mais surtout anticiper la 4e vague.
L’intervenant a tenu à affirmer, encore une fois, la dangerosité du variant Delta, estimant que ce dernier a de nouvelles caractéristiques par rapport à l’original. Il explique que la personne infectée par ce variant transmet l’infection à huit personnes. La capacité de ce variant à se propager est très grande, ce qui a aggravé, selon lui, la situation épidémiologique et, par conséquent, la crise d’oxygène dans les hôpitaux. Appelant les citoyens à plus de vigilance, le Pr Sanhadji a indiqué qu’aujourd’hui, la capacité hospitalière est insuffisante et la prise en charge des patients nécessite l’utilisation de grandes quantités d’oxygène.
Répondant aux critiques dont fait l’objet l’Agence nationale de la sécurité sanitaire, créée dans ce contexte de pandémie, le Pr Sanhadji a tenu à expliquer que l’agence, dont il est le président, est composée d’experts qui rédigent des rapports périodiques sur le système national de santé, lesquels sont remis au président de la République. «Ceux qui parlent beaucoup font peu et ceux qui parlent peu font beaucoup», a-t-il déclaré, faisant allusion aux critiques qui font état de l’absence de l’agence sur le terrain au moment où le pays fait face à une troisième vague de la Covid-19 difficile. Il convient de rappeler que le Pr Sanhadji a annoncé, mardi, que l’Agence nationale de sécurité sanitaire a réuni, au début de la semaine, des experts et spécialistes dans plusieurs domaines pour mettre en place une cartographie de la situation sanitaire actuelle. «Le groupe d’experts va proposer différentes actions à mener», a expliqué le Pr Sanhadji, qui a précisé que «cette stratégie sera mise à la disposition du président de la République». «Des diagnostics précis ont été faits au sujet des problèmes d’oxygène, de réanimation, de prise en charge des patients ainsi que de la vaccination», a-t-il fait savoir.
Il a recommandé de mettre en place plusieurs grandes structures dédiées à la Covid-19 pour améliorer la prise en charge des patients et soulager les équipes médicales. «Il faut externaliser la prise en charge des patients Covid-19 et les sortir des hôpitaux car le variant Delta est aussi contagieux que la varicelle», a expliqué le spécialiste. L’expert a recommandé également l’utilisation de «l’eau de mer pour décontaminer les villes côtières».
Il a mis en garde contre «les dangers futurs, sur la santé et l’environnement, de l’usage abusif de produits chimiques pour désinfecter les lieux publics».