Coupures d’eau prolongées à Ghardaïa: Grogne des abonnés

Triste réalité vécue tout au long de cet été caniculaire, le manque d’eau potable dans une bonne partie de la ville de Ghardaïa, qui connaît une extension urbanistique effrénée.

En effet, le réseau d’alimentation en eau potable n’arrive plus à couvrir les besoins d’une ville de plus de 400 000 âmes, surtout dans les anciens quartiers de la ville, à l’instar de Mélika, sur les hauteurs du chef-lieu, Tidefte, en plein centre-ville, Aoujrinete et Lalla-Mansourah, en pleine ancienne palmeraie de Ghardaïa, et dans bien d’autres quartiers comme Chouahines, Attouche, Karkoura, et Binjabline.

Tous ces habitants vivent un véritable cauchemar avec ces coupures d’eau, parfois abusives. Un vrai casse-tête pour les autorités locales, le problème de l’alimentation en eau potable continue de constituer le premier motif de courroux des populations, excédées par des robinets à sec depuis plusieurs jours et en pleine saison de canicule.

Certains habitants des nouveaux quartiers comme Touzouz ont carrément mis leurs logements en vente, faute d’alimentation régulière en eau potable. Depuis des mois déjà, la direction de l’hydraulique et le conseil de wilaya se sont penchés sur ce dossier épineux sans parvenir à remédier à ce problème persistant. Une réunion, qui a regroupé le ministre des Ressources en eau et quelques associations de quartiers au siège du ministère, et durant laquelle a assisté le parlementaire Abderrahmane Boukermouche, n’a pas encore donné ses fruits. Seul un projet pour un futur forage aurait été accordé pour le quartier de Touzouz, et ce afin d’apaiser les esprits indignés de ses habitants.

Interrogé par le Jeune Indépendant, Si Kacem, habitant le quartier Chouahines, a révélé : « L’Algérienne des eaux n’a pas trouvé mieux que de couper l’eau à l’ensemble de notre quartier, prétextant la fraude de certains citoyens. Ces coupures sont souvent préméditées, au grand dam des citoyens qui se disent à jour en matière de règlement de factures d’eau. Et la coupure risque de durer très longtemps. » Toujours selon Si Kacem, « plusieurs quartiers de Ghardaïa n’ont pas été concernés par ces coupures. Selon lui, à Ghardaïa, l’Algérienne des eaux joue la politique de deux poids, deux mesures ».

Si Abdelkader, originaire de Djelfa, se mêle à la discussion : « A Djelfa, ni les citoyens ni moi-même n’avons jamais payé la moindre facture d’eau mais nous n’avons jamais connu de coupures, surtout en période de canicule. » 

Les coupures d’eau, parfois prolongées, en pleine canicule à Ghardaïa et ses alentours durent depuis plusieurs années. Elles ont mis à nu les défaillances de gestion du secteur de l’eau, qui a pourtant englouti des milliards de dinars. Ainsi, les services chargés de la gestion du secteur de l’eau n’ont pas été à la hauteur des attentes des abonnés.

Certains habitants lésés de Ghardaïa et de ses alentours immédiats et reculés sont livrés à eux-mêmes. Ni souplesse dans la distribution, ni compensation des déficits, ni programme adéquat. « C’est la galère ! Il nous prive d’eau en pleine canicule », a lancé un abonné anonyme. « Nous sommes sans eau depuis 5 jours à Aoujrinète », a révélé un autre citoyen.

Dans certaines localités, à l’exemple de Mélika-Haut, une coupure d’eau, selon des abonnés, persiste plusieurs jours sans que les responsables locaux, l’APC, la daïra, et encore moins l’ADE ne lèvent le petit doigt pour nous aider ou, du moins, nous expliquer la situation. « C’est trop. En dépit de notre récent sit-in, devant le siège de la wilaya, on souffre de l’absence d’eau dans les robinets depuis plusieurs jours », s’est insurgé un troisième abonné, soutenu en cela par de nombreux citoyens présents.