Coup d’envoi du Mois du patrimoine: L’Algérie et ses extensions africaines

Le coup d’envoi officiel du Mois du patrimoine a été donné mardi soir par la Ministre de la culture et des arts Soraya Mouloudji au Palais de la Culture Moufdi-Zakaria. Organisée par le Centre régional pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel en Afrique (CRESPIAf), présidé par Slimane Hachi, cette année le thème choisi est « Patrimoine culturel algérien et ses extensions africaines ».

La ministre de la culture a ainsi fait savoir, dans son allocution d’ouverture, que l’Algérie a débloqué un budget de 781 millions de dinars pour 2023 et 1.024 millions de dinars pour l’année 2024, et cela dans le but de protéger les sites archéologiques à travers le territoire national.

La première responsable du secteur annonce également l’organisation d’assises régionales qui se dérouleront à partir du 26 avril. Animées par le Centre national de recherche en archéologie (CNRA), ces rencontres auront lieu à Médéa, Biskra, Ouargla et à Tlemcen. Une conférence nationale viendra clôturer le 18 mai prochain à Alger cet événement.

Concernant le thème de cette année, la ministre expliquera que c’est en rapport à « la dimension africaine de l’héritage algérien qui compose un rayonnement culturel et une profondeur civilisationnelle de l’Algérie » a-t-elle confié. Et de préciser : « Fidèle à son engagement, l’Algérie, accompagnera plusieurs pays africains à sauvegarder et à authentifier le patrimoine immatériel, lors d’une série de formation qui verra la participation de 44 experts ».

Soraya Mouloudji a aussi annoncé l’ouverture, le mois de juin prochain, du siège provisoire du Grand Musée de l’Afrique qui sera abrité par la villa Bourkine, située à Alger. Il sera inauguré en présence de plusieurs représentants de l’Union africaine.

A la découverte des traditions africaines

Environ 27 pays africains classés sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’Humanité de l’UNESCO, verront leur patrimoine culturel exposé du 18 avril au 18 mai.

Concernant le patrimoine immatériel algérien, il est représenté par tous les éléments classés par l’UNESCO, dont l’Ahellil du Gourara (genre poétique et musical emblématique des Zénètes du Gourara inscrit en 2008), la Chedda de Tlemcen (costume nuptial de la mariée inscrit en 2012), l’Imzad (dossier international inscrit en 2013 au nom de l’Algérie, du Mali et du Niger), Rakb Sidi Cheikh (2013), le Festival Sebeïba à Djanet (2014), le Sbuâ de Timimoun (2015), les mesureurs d’eau (kiyaline el-ma/2018), le couscous (dossier commun/2020) et le Raï (2022).

L’exposition met également en lumière la Rumba congolaise (2021), la Morna du Cap-Vert (2009) et le Moutya des Seychelles (danse de la résistance à la servitude et à l’injustice sociale endurée par les anciens esclaves).

Parmi les éléments du patrimoine exposés figure aussi « le patrimoine oral Gélédé » inscrit en commun entre le Bénin, le Togo et le Nigéria en 2008 et des espaces culturels du Mali, du Nigéria et de la Guinée ainsi que des danses de différents pays comme le Kenya et le Zimbabwe.

Plusieurs pratiques liées à la musique et à la fabrication des instruments de musique ont été présentées à cette occasion comme le Balafon (Burkina Faso), les pygmées Aka (Afrique centrale) et autres genres musicaux de l’Ouganda, l’Ethiopie et le Mozambique.

L’exposition qui durera trois jours propose également un voyage dans le patrimoine immatériel africain dans différents domaines à la découverte des traditions, des pratiques sociales, des rituels, des fêtes, des évènements et du savoir-faire en Afrique.