Consommation de drogue : L’autre menace
La rentrée scolaire, synonyme de savoir et d’apprentissage, est accompagnée par la crainte de voir des élèves s’adonner à la consommation de drogue.
La consommation de stupéfiants dans les établissements scolaires ayant atteint des proportions alarmantes, nombre de parents d’élèves craignent la disponibilité de la drogue dans les écoles. A Alger comme dans d’autres wilayas du pays, des établissements scolaires sont submergés de drogue et de psychotropes.
Une enquête réalisée il y a quelque temps par la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (Forem) dans des CEM et lycées de plusieurs localités de la capitale a révélé que 7,75 % des collégiens interrogés ont avoué être consommateurs de drogue contre 1,27 % de collégiennes.
La situation est plus dramatique chez les lycéens. En effet, 18,77 % des lycéens et 2,21 % des lycéennes se droguent, selon l’enquête de la Forem.
Dans nombre de CEM et de lycées, la résine de cannabis et des psychotropes sont consommés. Cette situation suscite des inquiétudes parmi les parents d’élèves, les enseignants et les fonctionnaires de l’éducation.
Les alentours de nombre d’établissements scolaires sont devenus des lieux de vente de drogue et de psychotropes et sont connus par des élèves consommateurs. La direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) propose d’« écouter ces garçons et filles, afin de comprendre leurs motivations », précisant que « les écoliers sont des victimes et non des trafiquants de drogues ».
Préférant la sensibilisation à la répression, la DGSN organise régulièrement des campagnes en direction des élèves, les mettant en garde contre le danger représenté par la consommation de drogues et de psychotropes. Des mesures sont également prises par la DGSN pour dissuader les dealers qui choisissent de vendre de la drogue et des psychotropes aux alentours des écoles.
Parmi ces mesures, l’interdiction de stationnement anarchique à proximité des établissements éducatifs et le renforcement de patrouilles aux heures d’entrée et de sortie des écoles. D’après la DGSN, 10 % des élèves consomment de la drogue ou des psychotropes. Un chiffre effarant puisqu’il correspondrait à des milliers d’élèves.
Environ huit millions d’élèves sont attendus pour la rentrée scolaire 2015/2016 qui a lieu aujourd’hui. La déperdition scolaire aggrave la situation puisque nombre d’élèves parmi ceux expulsés sombrent, malgré eux, dans la consommation de drogues et de psychotropes.
La situation est aggravée par la commercialisation de la drogue dure (cocaïne, héroïne) dans notre pays.
En mars 2015, la DGSN a tiré la sonnette d’alarme et annoncé avoir enregistré, en 2014 à Alger, 4 359 affaires liées à la drogue, avec l’arrestation de plus de 5 400 personnes, dont 10% sont âgés de moins de 18 ans. En termes de saisie, 83 441 comprimés de psychotropes ont été récupérés sur de jeunes dealers et consommateurs, est-il noté par la DGSN.
Les cellules d’écoute et de l’action préventive (Ceap) de la DGSN ont accueilli, en 2014, plus de 260 jeunes toxicomanes et orienté 142 victimes vers les centres de désintoxication. La DGSN a lancé un appel à la société civile pour une action participative et responsable afin de juguler ce fléau. Les chiffres de l’année 2014 sont révélateurs de l’ampleur du phénomène avec 135 tonnes de drogue et 800 000 comprimés de psychotropes saisis.
La société civile, les associations concernées et les imams sont sollicités pour participer à la sensibilisation des élèves contre la consommation de drogue et de psychotropes.