Conséquence du regain des inquiétudes géopolitiques: Le pétrole franchit la barre de 90 dollars

Le pétrole poursuit son ascension. Frôlant son sommet depuis la fin du mois d’octobre dernier, le baril de Brent de la mer du Nord a franchi la barre des 90 dollars, lors de la deuxième partie de séance jeudi dernier. Ce vendredi avril, le prix du baril s’est maintenu à son niveau au-dessus des 90 dollars face à la remontée des tensions géopolitiques.
Cette tendance vient ainsi confirmer les prévisions, avancées notamment par la banque d’investissement Goldman Sachs, qui envisage une escalade, cette année, du prix du pétrole au-dessus de la barre symbolique des 100 dollars le baril.
Hier, le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en juin, grignotait 0,07 % à 90,71 dollars, après avoir touché un nouveau sommet depuis octobre dernier à 91,30 dollars la veille. Le West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en mai, a enregistré un gain de 0,15 % à 86,46 dollars, après avoir également dépassé le niveau d’octobre la veille, à 87,22 dollars.
C’est principalement la remontée des tensions géopolitiques qui tire le prix de l’or noir. Selon l’analyste Bjarne Schieldrop, de Seb, le marché s’attend à une forme de représailles de la part de l’Iran, à la suite d’une frappe attribuée à Israël, qui a détruit lundi un bâtiment annexe dans l’enceinte diplomatique iranienne à Damas. « Mais on ne sait pas quand, où et sous quelle forme, ce qui génère un grand inconfort et une grande nervosité », surtout que la région abrite les plus gros pays producteurs de pétrole au monde.
L’analyste estime, cependant, qu’il est peu probable que l’approvisionnement en pétrole soit menacé, « à moins que cette situation ne dégénère en un conflit dévastateur entre Israël et l’Iran, dans lequel les Etats-Unis seraient naturellement entraînés », a-t-il noté. « Le marché est vraiment très nerveux et essaye de savoir s’il va y avoir une réponse iranienne aux attaques d’Israël contre un bâtiment diplomatique iranien en Syrie », a commenté de son côté John Kilduff d’Again Capital.
Ces tensions géopolitiques, qui sont montées d’un cran, affectent en effet le marché pétrolier. Il faut aussi citer la position du président Joe Biden, lequel a, pour la première fois, infléchi sa ligne de soutien inconditionnel à Israël. Le président américain a sommé le Premier ministre de l’entité sioniste de conclure « sans délai » un accord pour un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, au bord de la famine.
« Tout cela a fait grimper le marché, les investisseurs ayant la phobie du risque », a affirmé Phil Flynn de Price Futures Group.
D’autres paramètres viennent également doper les prix, à l’instar des attaques contre les infrastructures pétrolières russes, qui ont un impact considérable sur l’approvisionnement en pétrole brut et en produits dérivés, selon des analystes du marché pétrolier.
Cette hausse du prix du pétrole survient aussi suite à la décision prise lors de la réunion technique du comité ministériel conjoint de suivi de l’OPEP (JMMC), tenue mercredi dernier, lors de laquelle il a été convenu de maintenir la stratégie de baisse de production du pétrole, à même de booster les cours.
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