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Nationale

Consensus pour une courte période de transition

Consensus pour une courte période de transition

Dans un contexte politique national marqué par le flou et l’opacité, d’une part, et une désertification de la scène politique et associative pesant lourdement sur la situation, d’autre part, des propositions de sortie de crise émanant de divers acteurs commencent à peine à émerger.
Ce samedi , la société civile a pu, au forceps, tenir à Alger sa rencontre nationale prévue depuis quelques semaines. Ce n’est qu’à 9 heures du jour même de la tenue de ladite rencontre que les organisateurs ont eu l’autorisation d’utiliser une des salles du siège du Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l’éducation (CNAPESTE), a affirmé hier le président de l’union nationale de l’éducation et de la formation (UNPEF), Dziri Sadak. C’est dans un espace composé d’une mosaïque d’obédiences politiques et idéologiques et un débat assez chaud que les travaux de la réunion ont eu lieu. Les organisateurs ont veillé à répartir le temps et donner la parole aux représentants de 85 organisations entre syndicats et associations pour exposer leurs diverses visions. Les participants, et après plus de quatre rencontres de concertation et de débat entamées le 18 mai dernier, ont pu finalement se mettre d’accord sur une « initiative politique globale » basée sur cinq points focaux. 
De ce fait, l’ensemble des participants suggèrent une personnalité ou une présidence collégiale consensuelle en vue de présider la période transitoire allant de 6 mois à une année et revenir au processus électoral.
La formation d’un gouvernement de compétences nationales censé gérer les affaires courantes. Il faudrait, selon la même initiative, installer une instance indépendante pour l’organisation et l’annonce des résultats des élections avec les garanties des mécanismes de contrôle.
La société civile appelle aussi dans cette démarche à un dialogue national inclusif avec les différents acteurs de la classe politique, du mouvement associatif et les personnalités nationales, ainsi que les activistes du mouvement populaire. Un dialogue autour des questions d’ordre politique, économique et social, suggère-t-on, pour sortir de la crise qui secoue le pays et arriver à la tenue d’une conférence nationale. Il est question également d’accélérer la transition démocratique sereine à travers un processus électoral et la rupture avec le système en place à même d’installer les institutions légitimes et crédibles, note-t-on dans le texte de l’initiative de la société civile. 
De son côté, le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPS), Lyes Merabet, a estimé que c’est tout à fait normal que les débats soient si fervents, car les participants appartiennent à divers secteurs avec des orientations idéologiques différentes. « La nuance dans l’approche est légitime et c’était un défi pour nous de regrouper toutes ces parties prenantes avec ses contradictions », déclare-t-il. « Avant d’arriver à l’étape de présenter cette initiative à l’opinion publique, nous avons dû organiser plusieurs rencontres et dialoguer afin de dissiper les malentendus et mettre en exergue les points de rapprochement des visions des organisations concernées », ajoute-t-il.
Par ailleurs, Abdelwahab Fersaoui, président de l’association RAJ, a indiqué que malgré les différences qui caractérisent la composante de la société civile, cette dernière a pu organiser « une rencontre historique » pour essayer d’être une force d’action et de proposition, sans prétendre représenter le mouvement populaire. Il a dans la foulée souligné l’importance de faire émerger des mécanismes à l’effet de concrétiser cette initiative sur le terrain. Il a en outre qualifié l’organisation des élections dans les circonstances actuelles de « danger » pour l’avenir du pays, car elle permet, à son sens, de reproduire le même système. Tout en préconisant la voie du dialogue, Fersaoui a fait remarquer que cela ne peut se faire si l’on continue à réprimer les manifestations et interdire les rassemblements des citoyens dans l’espace public.
Cette réunion a vu également la participation des représentants de la communauté universitaire, qui demande l’importance de son implication dans ce genre d‘initiative. « Malgré la répression et la difficulté du combat, les étudiants ont pu s’imposer comme la locomotive du mouvement populaire déclenché le 22 février passé, d’où l’importance de les impliquer dans cette initiative », nous déclare Adnane Chebine, doctorant en sciences politiques. 
De ce fait, Il est inconcevable de présenter une feuille de route en faisant abstraction des organisations estudiantines, sachant que celles classiques sont décréditées et considérées comme appendice du système constaté par le peuple. Les étudiants sont en train de se structurer au sein des différentes universités, poursuit-il, il faudrait coordonner avec eux en vue de les associer au dialogue prévu autour d’une conférence nationale.
Aziza Mehdid



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