Conseil exécutif de l’Union africaine : La succession de Moussa Faki à l’ordre du jour
Chargé par le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, le ministre des Affaires étrangères, M. Ahmed Attaf, est depuis jeudi dernier à Addis-Abeba, en Ethiopie, pour participer à la session extraordinaire du Conseil exécutif de l’Union africaine.
Cette session extraordinaire s’est tenue ce vendredi sous la présidence de la République islamique de Mauritanie, avec la participation des ministres des Affaires étrangères des Etats membres de l’organisation continentale. Les travaux de la session ont été axés sur les mécanismes de sélection et d’élection des membres de la Commission de l’Union africaine, en préparation des élections importantes attendues au début de l’année prochaine, qui verront l’élection d’un nouveau président de la Commission, un Vice-président, ainsi que six commissaires en charge de divers dossiers importants de l’agenda continental.
A ce propos, le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a plaidé pour un processus sélectif à large échelle à travers les cinq régions du continent. Un processus, a expliqué Attaf, basé, avant tout, sur le standard de compétence et d’éligibilité pour diriger l’organe exécutif de notre organisation.
Selon Attaf, il s’agit d’un processus qui offre également véritablement l’opportunité de choisir entre des visions, des projets et des programmes qui s’incarnent dans la multiplicité et la diversité des candidatures pour prendre en charge les affaires de l’organisation panafricaine.
Un processus qui encourage, a t-il encore soutenu, la compétition pour obtenir le meilleur, et dans laquelle l’arrivée de hauts fonctionnaires à la tête de la commission de notre organisation soit le résultat d’une acceptation plus large de nos pays, et non le résultat des diktats d’une région spécifique.
Pour les observateurs, cette session est cruciale, car au sein de l’UA, la bataille pour la succession de Moussa Faki Mahamat, le président de la Commission de l’UA a déjà commencé. Le mandat du Tchadien à la tête de la Commission prendra fin d’ici un an. Mais sa succession était déjà au cœur des discussions au dernier sommet d’Addis-Abeba qui a eu lieu le mois dernier. Les débats en plénière ou les négociations secrètes et les autres arrangements en coulisses sont un véritable mélange où s’entremêlent les intérêts politiques et diplomatiques.
Arrivant au terme de son second et dernier mandat à la tête de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat passera la main en 2025. Sa succession est déjà âprement discutée au sein de l’organisation panafricaine, depuis plusieurs semaines.
Contrairement au président de l’UA, le président de la Commission a un mandat de quatre ans et dirige le secrétariat de l’organisation, dépositaire de son expertise institutionnelle. Le nouveau président sera sélectionné lors du prochain sommet de l’UA, en 2025, de même que le vice-président et les six commissaires qui, avec le président, constituent l’équipe dirigeante de la Commission.
Afin de s’assurer que les candidats sont choisis sur la base de leur mérite et non pas uniquement sur la base de tractations entre États et régions, l’UA a décidé de mettre en place un groupe de personnalités éminentes qui examinera les candidatures et établira une liste de présélection.
Le futur président de la Commission devrait être quelqu’un de sérieux et posséder toutes les compétences et l’habileté nécessaire pour combler les nombreuses fractures linguistiques et régionales au sein de l’UA. Elle ou il devrait être en mesure de conduire l’UA à travers ce qui risque d’être un cycle de plusieurs années très difficiles et représenter le continent à l’échelle mondiale. Les pays ont jusqu’à mai 2024 pour présenter des candidats.