Conseil de la nation : Goudjil plébiscité

C’est un plébiscite pour Salah Goudjil. Comme prévu, il a été confirmé ce mercredi comme président du Conseil de la nation, lors d’une séance plénière, présidée par Abdelmadjid Mahi Bahi, en présence de deux tiers des membres du Conseil. Le vote a eu lieu à mains levées. 

Les deux autres candidats à ce poste, à savoir: Kissari Mahmoud et Djeghdali Mustapha se sont retirés avant le début de la séance de vote.  Aucune voix contre n’a été enregistrée. Une seule abstention a été signalée.

Goudjil occupait le poste de président par intérim du Conseil de la nation, depuis avril 2019, quand l’ex président Abdelaziz Bouteflika a démissionné, sous la pression populaire du hirak. Il fut remplacé par le président du Sénat, Abdelkader Bensalah, selon les dispositifs de la loi fondamentale. Malgré l’élection de Tebboune à la magistrature suprême, Goudjil est resté intérimaire jusqu’à hier matin.

Ainsi, Il deviendra un président « à part entière », certainement pour quelques mois, jusqu’aux prochaines élections communales et de wilayas et le renouvellement des deux tiers de la composante du Sénat, qui est prévu en décembre de cette année.

Mais comment le nom de Goudjil fut reconduit, alors que certains observateurs le donnaient partant, en raison de son âge avancé, plus de 90 ans ?

En fait, depuis quelques temps, Goudjil et ses alliés dans le groupe parlementaire du FLN ont manœuvré pour arracher un consensus sur son nom, afin de maintenir une sorte de stabilité dans cette institution. Il parviendront à rallier encore les sénateurs du RND et ceux du groupe désigné du tiers présidentiel.

Il fallait coûte que coûte garder la même ossature ou configuration dans le sénat, afin de faire contrepoids contre toutes « mauvaises » surprises ou dérives électorales qui surgiront lors des législatives anticipées. Car, on ne sait plus, selon les observateurs, que pèsent vraiment les partis politiques chez l’électorat, d’autant qu’aucun sondage même approximatif n’a été réalisé.

Ainsi le maintien de Salah Goudjil à la tête du Sénat est devenue presque une nécessité pour le pouvoir en ces temps ou la conjoncture politique est des plus incertaine.

Grâce à ce plébiscite, l’un des vétérans du monde parlementaire et politique, (il fut ministre des transports il y a plus de quarante ans), Goudjil sera donc le quatrième président du Conseil de la nation, depuis sa création en 1996. Après Bachir Boumaaza, puis Chérif Messaadia et Abdelkader Bensalah, c’est au tour de Salah Goudjil de marquer l’histoire de cette institution.