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Nationale

Congrès de la Soummam : Le tournant vers l’Independence

Congrès de la Soummam : Le tournant vers l’Independence

Comme le reste du pays, la wilaya de Béjaïa s’apprête à célébrer le 60e anniversaire du recouvrement de la souveraineté nationale. Béjaïa, qui faisait partie de la Wilaya III historique de l’époque, est connue pour être l’un des fiefs des patriotes.

Elle a abrité l’une des réunions du FLN-ALN les plus importantes de l’histoire de la guerre de libération nationale à Ifri, un petit village agrippé au mont Djurdjura, dans la commune d’Ouzellaguen actuellement ; une œuvre de Abane Ramdane et Larbi Ben M’hidi. Une partie de la région qui était tenue par 1 500 hommes armés, fidèles au combat libérateur.

Le choix de la tenue du Congrès de la Soummam, prévu au départ en janvier 1955 en zone II, dans la région des Bibans, est porté le 30 juillet 1956 par les artisans de la Révolution, sur une maisonnette d’Ighbal, au lieu-dit Ifri, après un accrochage ayant opposé la délégation de la zone d’Alger avec l’armée coloniale en cours de route. La féroce répression menée contre les révolutionnaires n’a pas permis sa tenue comme prévu.

Ce pan de l’histoire est gravé avec de grandes lettres dans la mémoire collective. Nul ne peut oublier que c’est avec de grands sacrifices et une lutte politique et armée sans merci, menée par des hommes et des femmes, que l’indépendance du pays a été chèrement arrachée d’entre les mains de l’ennemi, qui n’a épargné ni femmes, ni enfants, encore moins les hommes. Une force impériale qui a spolié les richesses du pays pendant plus de 130 années.

Le Congrès de la Soummam, qui était prévu par les pères de la Révolution dès le déclenchement de la guerre de libération, a duré plusieurs jours. Il est venu confirmer les principes directeurs de l’appel du 1er-Novembre, en dépit des frictions observées chez quelques révolutionnaires de première, à tort ou à raison. La Charte de la Soummam a confirmé surtout les principes de ne pas décréter de cessez-le-feu avant la reconnaissance de l’indépendance, de l’intégrité du territoire, et confirmait également la collégialité de la direction à tous les niveaux.

Les nationalistes algériens se sont rencontrés à Ifri après mûre réflexion, en dépit de toutes les contraintes vécues au cours de cette période charnière, notamment la présence de l’armée coloniale dans la région et un peu partout dans le nord du pays, les contraignant à observer une très grande vigilance pour ne pas être repérés et tués lors de leurs déplacements.

Le FLN s’est doté d’un programme et mis en place une direction organique dénommée le Conseil national de la révolution algérienne (CNRA) et le comité de coordination et d’exécution (CCE), désigné parmi les membres du CNRA. Les congressistes voulaient, selon des historiens, « doter la Révolution d’une direction politique et militaire forte et homogène ».

Il s’agissait aussi et avant tout de faire le point sur les actions menées durant les deux années précédant la réunion, et de fixer la conduite à adopter par le mouvement armé libérateur pour conduire le pays vers l’indépendance, et ce à travers l’unification des rangs de toutes les organisations politiques rivales, en vue de se dresser comme un seul homme face à une puissance militaire qui ne connaissait que la violence et la mort.

Cette charte abordait toutes les insuffisances observées durant la période qui a succédé au déclenchement de la lutte armée, dont la situation politique, le rôle de l’ALN, les carences des anciennes formations politiques, leur absence d’engagement et leur rôle négatif, la primauté de l’intérieur sur l’extérieur (autrement dit ceux qui combattent à l’intérieur sur ceux qui se trouvent en mission à l’étranger), la primauté de l’action politique sur l’action armée, l’analyse de la stratégie impérialiste française et la lutte contre sa propagande médiatique.

Il était question aussi pour les congressistes, entre autres, d’acquérir des armes, d’évaluer l’action armée entamée un peu plus de deux années auparavant – ils ne pouvaient se revoir plus tôt comme prévu pour parler des perspectives politiques du FLN – ainsi que le rôle du mouvement paysan, du mouvement ouvrier, du mouvement des jeunes, des intellectuels et professions libérales, des réformes sociales, du rôle de la femme, du droit des minorités.

Faire disparaitre la fiction de l’Algérie française

Cependant, son point le plus important résidait dans les conditions de négociation avec la France, portant sur la reconnaissance de la nation algérienne indivisible. Cette clause était destinée à faire disparaître la fiction de « l’Algérie française ». La Charte de la Soummam a balisé le terrain politique car elle énonçait la reconnaissance de l’indépendance de l’Algérie, de sa souveraineté dans tous les domaines, y compris la défense nationale et la diplomatie, la libération de tous les Algériens et Algériennes emprisonnés, internés ou exilés en raison de leur activité patriotique, avant et après l´insurrection nationale du 1er Novembre 1954.

En ce qui concerne l’unification du peuple et ses organisations, le Congrès de la Soummam a désigné le FLN comme seule organisation représentant le peuple algérien, habilitée politiquement à parler au nom du peuple en cas de négociations. En contrepartie, le FLN était garant, voire responsable, du cessez-le-feu au nom du peuple algérien.

A vrai dire, le Congrès de la Soummam, tenu le 20 août 1956 à Ifri Ouzellaguen, dans la wilaya III historique, a consacré l’unité du peuple et l’unité territoriale de l’Algérie, et ce en dépit de toutes les frictions qu’il ait pu provoquer un peu plus tard, durant la guerre de libération jusqu’à l’indépendance du pays. Pour certains, l’absence des membres de la délégation extérieure a fragilisé le consensus de la Soummam sur deux points, qui seront discutés, plus tard, à la réunion du Caire, le 27 juillet 1957.



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