Ramadhan à Alger : Soirées culturelles à l’arrêt

Nous sommes au pic des soirées du mois de ramadhan. Alger devrait vibrer de mille feux dans une atmosphère culturelle et artistique atteignant le sommet. Mais ce n’est pas pour cette année, l’impératif de la prévention contre la tragédie du coronavirus étant incontournable.
Ce qu’il faut expressément souligner, c’est le caractère exclusivement national de la vie culturelle et artistique durant le mois de ramadhan. Ici, il n’y a pas d’invitation lancées à des stars du Moyen-Orient ou de l’Occident. Il n’est question que de concerts, de spectacles, de récitals, de rendez-vous intellectuels, réalisés uniquement par les Algériens.
C’est durant le ramadhan que nos artistes renouent avec leur public, tout en présentant leurs nouveautés. On notera que l’interprète et ambassadrice de l’andalou Bahidja Rahal à l’étranger met à profit la période du ramadhan pour donner son seul concert de l’année.
Le châabi est à l’honneur avec l’avènement de son festival annuel. Durant le ramadhan, toutes nos musiques sont en fête, chansons et rythmes amazighs, le gnawi, le tergui, tous les genres musicaux issus de nos régions. Le ramadhan à Alger, le théâtre fleurit.
Les organismes s’occupant des animations culturelles comme l’ONCI, l’AARC et l’Etablissement arts et culture de la wilaya d’Alger animent toutes les salles et places de la capitale, et même celles des communes environnantes.
Le public adhère en masse et paye son ticket d’entrée, quel que soit le montant. A ce propos, les hôtels de luxe d’Alger font en cette période des affaires en or. Ces palaces, manquant de clients pendant le ramadhan, organisent des concerts géants, attirant notre jeunesse enthousiaste. Le public féminin est bien présent dans cette vie artistique, retrouvant durant le mois de ramadhan liberté et sécurité.
De même, l’animation culturelle est très vivante pendant cette période du mois sacré. On se souvient des rencontres inoubliables de la Bibliothèque nationale, où le public se rassasiait de la nourriture de l’esprit, du cœur et de l’âme. En cette année 2021, comme celle de 2020, cette vie superbe et unique est à l’arrêt.
Le Théâtre national algerien est tristement fermé, de même que l’Opéra d’Alger, les salles Ibn Khaldoun, Ibn Zaidoun , l’Atlas et bien d’autres dans la capitale. Ce confinement nocturne est éprouvé, avec une profonde frustration, par les artistes. Leur montée sur scène constitue pour eux leur raison de vivre.
Ils ont besoin des applaudissement, des youyous, des hommages en live. Mais ils ne désespèrent pas car ils savent que les ramadhan prochains seront encore bien meilleurs après cette pandémie. Donc, priorité à la santé de la nation toute entière. Nous sommes des locataires de la vie sur terre. Nous ne faisons que passer, le mois sacré du ramadhan, lui, revient chaque année. Il est éternel.
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