Conférence sur les essais nucléaires de Reggane : Appel à archiver la barbarie française
Lors d’une conférence de presse organisée au siège de l’Association des journalistes et correspondants de la wilaya de Blida, et en marge d’une série de séminaires organisés par l’Association Bendjelloul sur les essais nucléaires de Reggane, le professeur d’histoire de l’université d’Adrar, le Dr Abdessalem Kamoun, a déclaré que toute la population de la région a été décimée par le colonisateur français avec une complicité sioniste, notant que la France prétendait que la région ne comptait pas de population et était exempte de dangers, et que les radiations n’affecteraient pas la population, alors que la vérité était tout autre, la région étant bel et bien habitée.
Le même porte-parole a ajouté que la France avait choisi Reggane pour procéder à ces essais nucléaires car la région est stratégiquement proche du Niger, du Mali et de la Mauritanie, et c’ était une zone agricole par excellence, avec un potentiel de richesses variées. Le même intervenant a confirmé que les historiens rencontrent de graves problèmes pour obtenir des documents permettant de dénoncer les crimes commis par la France à Reggane à la suite des essais nucléaires, et dont les dégâts continuent toujours à faire des victimes.
Le spécialiste en histoire moderne et contemporaine a insisté sur «les séquelles de ces explosions, causant à l’époque la mort de 10 000 Algériens, sans omettre les dégâts enregistrés à ce jour, dont des personnes souffrant de différentes malformations congénitales et autres distorsions cognitives, outre la pollution radioactive de l’environnement (eau, sol et animaux), faisant ainsi de Reggane une région inhabitable.
Concernant les raisons ayant poussé la France à choisir Reggane pour mener ces explosions nucléaires, le Dr Kemmoun a cité, entre autres, l’éloignement de la région des organes d’information du fait qu’il s’agissait d’une région militaire jouissant d’une situation stratégique pour de tels essais, en plus de son climat doux durant les quatre premiers mois de l’année. «Ces crimes représentent aussi pour la France une sorte de revanche contre ses déboires et les échecs qui lui ont été affligés par le Front et l’Armée de libération nationale».
D’autre part, Omar El-Hamel, ex-président d’une association dissoute après 19 années d’activité, a expliqué dans son intervention que la main des sionistes est évidente dans les explosions nucléaires de Reggane, soulignant que la France avait demandé le soutien de l’Amérique, de l’Union soviétique et de la Grande-Bretagne, mais ayant obtenu le refus de ces pays, elle s’est adressée à l’entité sioniste, qui accepta l’offre en échange de l’obtention de richesses du désert algérien. Il a évoqué la participation de 11 experts sionistes et de 100 spécialistes des explosions nucléaires à Reggane, ajoutant que la France utilisait des prisonniers algériens comme champ d’expérimentation dans ces explosions afin d’avoir une place dans le club nucléaire».
Le président de l’Association Bendjelloul de Blida, Boualem El-Hadj, a déclaré que cet événement historique vise également à renforcer les liens de fraternité entre les citoyens du Nord et du Sud en rapportant les préoccupations de la population et en exprimant leur solidarité avec eux à travers une caravane de solidarité devant se rendre à Reggane à la veille du mois de ramadhan.