Conférence sur le financement du terrorisme prochainement à Alger
Une conférence de haut niveau sur le financement du terrorisme se tiendra à Alger avant mai prochain. Elle est destinée à renforcer l’arsenal juridique de lutte contre ce crime transfrontalier.
C’est ce qu’a annoncé dimanche le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel. « L’ordre du jour de ce rendez-vous est l’élaboration d’un projet de protocole additionnel à la convention sur le terrorisme qui sera soumis aux Nations unies », a précisé Messahel lors d’une rencontre avec les ambassadeurs des pays de l’Union européenne (UE).
La conférence a été décidée par le sommet du Conseil de paix et de sécurité de l’UA, en septembre dernier à Nairobi. Selon Messahel, la lutte antiterroriste représente un « axe majeur » de la diplomatie algérienne, car a-t-il dit, le retour à la stabilité et à la sécurité est « un impératif pour la relance du développement économique et social des pays de l’UE. »
Le diplomate algérien a évoqué les derniers développements de la situation dans la région du Sahel et du Maghreb, rappelant le rôle que joue l’Algérie, en sa qualité de chef de file de la médiation internationale pour le règlement de la crise au Mali. Sur ce chapitre, il a estimé qu’ « un règlement, pour être durable, doit préserver l’unité et l’intégrité territoriale du pays et définir les règles d’une gouvernance rénovée à même de relancer le développement économique et social du pays ». Le ministre délégué a rappelé également les efforts en cours de la médiation pour « circonscrire la tension qui prévaut actuellement au nord du Mali et préparer sereinement la reprise du dialogue intermalien à Alger, dans les jours à venir, afin de finaliser l’accord de paix soumis aux parties pour enrichissement et amendement ». S’agissant de la crise libyenne, M. Messahel a souligné que « l’Algérie, à la demande des frères libyens, déploie des efforts pour rapprocher les points de vue des parties et préparer les conditions d’un dialogue inclusif, à l’exclusion des groupes terroristes reconnus en tant que tels par l’ONU ». Il a indiqué que l’Algérie « est en contact avec des pays partenaires, aussi bien de la région que du monde, notamment les pays du voisinage, le Qatar, les Emirats Arabes Unis, la Turquie, les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni, l’Italie et la Russie, pour forger un consensus sur les contours d’une solution politique interlibyenne négociée de sortie de crise ». Les pays du voisinage, a-t-il ajouté, « se retrouveront jeudi prochain à N’djamena pour poursuivre leur concertation sur la crise libyenne ». Le ministre délégué a relevé, par la même occasion, que l’Algérie « soutient les efforts du représentant spécial de l’ONU pour la Libye, Bernardino Leon, avec qui la concertation est permanente ». M. Messahel a également évoqué, lors de cette rencontre, la situation au Sahara occidental, en relation avec la prochaine tournée dans la région de l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU, Christopher Ross.
Il a réitéré, à cet égard, le « soutien » de l’Algérie au secrétaire général de l’ONU et à son envoyé personnel dans leurs efforts en vue de « parvenir à une solution politique mutuellement acceptable par les parties en conflit, le royaume du Maroc et le Front Polisario, qui mènera à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental conformément aux résolutions pertinentes de l’ONU ».